Solar-Fabrik, société de Forêt-Noire spécialisée dans l'assemblage de panneaux photovoltaïques, vient d'obtenir, dans le cadre d'un programme d'aides spécifiques aux PME, un crédit de 19 millions d'euros qui va lui permettre de financer la construction de sa deuxième usine de production…

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La jeune pousse canadienne Morgan Solar, qui a développé une technologie novatrice de panneau photovoltaïque à concentration, vient de clore la première tranche de son premier tour de table qui lui a permis de lever 4,7 M$ de financements auprès de Iberdrola Group SA, Nypro Inc et Turnstone Capital Management LLC….

La levée de fonds permettra à Morgan Solar de passer de la phase de R&D à l'industrialisation de sa technologie, appelée Sun Simba HCPV, sur laquelle la société travaille depuis deux ans. Le panneau Sun Simba HCPV ne fait pas appel à des miroirs pour concentrer la lumière mais à des systèmes optiques tubulaires réalisés en partie en acrylique et en partie en verre d'une épaisseur de seulement 5 mm, couplés à de minuscules cellules solaires.

Une ligne de production pilote devrait être mise en place rapidement, avec un début de commercialisation envisagé vers la fin 2010. Les premiers modèles devraient être disponibles début 2010.

Photo : Morgan Solar

SolarEdge, jeune pousse qui développe des solutions pour améliorer le bilan énergétique des centrales photovoltaïques, vient de lever 23 millions de dollars dans un deuxième tour de table, dans le cadre duquel GE Energy Financial Services est venu se joindre aux investisseurs déjà présents au capital de la société, Genesis Partners, Opus Capital, Vertex Venture Capital et Walden International….

Cet investissement devrait lui permettre de financer notamment l'industrialisation de sa solution PowerBox qui, en s’intégrant dans les panneaux photovoltaïques, contribuerait à améliorer de 25% le bilan énergétique d’un système PV.

L’arrivée de General Electric à son capital devrait permettre à SolarEdge de bénéficier du savoir faire technologique et des ressources de R&D de l’Américain, estime la société israélienne dans un communiqué de presse. GE n’a, pour sa part, pas exclu de futures coopérations au niveau du développement et de la distribution de produits.

La PowerBox de SolarEdge (Photo : SolarEdge)

Arise Technologies vient de signer une lettre d'intention en vue de la location de l'usine de cellules solaires du Hollandais Scheuten Solar, située à Gelsenkirchen, dans la région de la Ruhr, avec une option d'achat en 2012 pour 3,2 M€ : le Canadien se propose d'y créer un centre technologique pour le développement de ses futures générations de cellules photovoltaïques de hautes performances, centre pour lequel l'état fédéral Rhin du Nord-Westphalie (Allemagne) vient de lui octroyer une subvention de 9,5 M€….

Cette subvention s'inscrit dans un projet d'investissement d'environ 50 M€ pour créer l'Arise Technology Center, avec pour objectif d'y attirer d'autres partenaires de R&D (laboratoires universitaires, institut Fraunhofer, etc).

Créée en 1996 à Waterloo, dans l'Ontario (Canada), Arise Technologies est une société verticalisée qui produit aussi bien du silicium ultra-pur que des cellules solaires, et conçoit et installe des solutions complètes – fermes solaires au sol et centrales PV en toiture – livrées clés en mains. Elle fabrique ses cellules solaires à Bischofswerda, en ex-Allemagne de l'Est, depuis avril 2008. L'usine de silicium a été construite, elle, à Kitchener, Ontario, en 2007-2009, et a coûté quelque 20 M$.

Arise envisage d'installer à Gelsenkirchen une ligne pilote de production de cellules solaires afin d'industrialiser les procédés de fabrication avant leur transfert à Bischofswerda. Arise, qui a repris la totalité de l'effectif de l'usine (55 employés), et Scheuten ont signé des lettres d'intention pour devenir fournisseurs réciproques de cellules solaires et de panneaux photovoltaïques.

Créé en 1950, Scheuten Solar est fournisseur de panneaux et de systèmes photovoltaïques depuis 2000 et présent en Allemagne depuis 2003. Initialement construite par Shell Solar en 1998-2000, l'usine de Gelsenkirchen a été rachetée en 2006. A noter que Sjouke Zijlstra, vice-président et directeur général d'Arise Germany, en avait été le concepteur et l'a géré jusqu'en 2007 avant de passer chez Arise.

L'usine de Gelsenkirchen (Photo : Scheuten Solar)

Vendredi 9 octobre, Bruno Cassin, président de Sillia Energie, et Joël Lejeune, président de Lannion -Trégor Agglomération (LTA), avaient convié les représentants des collectivités locales, de nombreuses personnalités et des entreprises à l'inauguration des locaux de Sillia Energie à Lannion : créée fin décembre 2008, la société a démarré l'assemblage de panneaux photovoltaïques en juin dernier au terme d'un investissement de plus de 4 M€, et vise un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros à l'horizon 2010….

« Sillia Energie concrétise la diversification du groupe Sofie vers un secteur d'activité en plein essor et un marché très prometteur avec peu de fabricants français. Nous visons à terme 10 à 15% du marché sur l'Hexagone », nous a confié Bruno Cassin. Installée sur l'ancien site de Sagem à Lannion, la société dispose d'un atelier d'une surface de 5000 m2 avec une capacité de production de 20 MW crête par an, soit plus de 300 panneaux PV par jour, extensible à 40 MWc moyennant des investissements supplémentaires. La ligne d'assemblage a été réalisée clé en mains par l'Allemand Schmid, qui a aussi assuré la formation du personnel et accompagné les premiers mois de production.

Parallèlement à l'inauguration officielle des locaux, Sillia Energie a étendu son offre produits. Cinq types de panneaux PV sont désormais assemblés à Lannion : quatre types de panneaux avec 60 cellules en silicium polycristallin (de Q-Cells ou Gintech) disponibles dans des puissances de 214 Wc à 245 Wc, soit avec un cadre standard alu/noir soit avec un cadre Solrif, et un type de panneau PV à cadre standard réalisé avec 48 cellules en silicium monocristallin de Sunergy offrant une puissance de 185 à 190 Wc. L'un des panneaux à 60 cellules est assemblé avec un verre de 4 mm d'épaisseur pour une résistance accrue à la grêle ; il comprend aussi 5 diodes by-pass (une diode pour douze cellules solaires), et non 3 comme c'est le cas classiquement, ce qui permet d'améliorer le bilan énergétique de l'ensemble. Différentes structures d'intégration au bâti sont également proposées : de forme gouttière ou tuile, ou avec une structure de bac acier.

Sillia Energie est essentiellement une filiale du groupe Sofie, holding dont dépend Elvia PCB (N°1 du circuit imprimé en France), qui détient 54% du capital (4,3 M€), ainsi que des sociétés de gestion IPO (groupe CIC) et Sodero (groupe Caisse d'épargne Pays de la Loire), qui détiennent respectivement 27% et 15% du capital. Des sociétés d'investissements basées en Normandie complètent le capital. Les collectivités locales ont, pour leur part, accompagné le projet de réindustrialisation du site également au plan financier, avec des subventions pour l'acquisition, notamment, de l'outil de production (LTA et Conseil Général des Côtes d'Armor) ainsi que des avances remboursables d'un montant d'environ 500 k€ (CG des Côtes d'Armor et Région Bretagne).

Inauguration de l'usine de Sillia Energie à Lannion (Photos : Sillia Energie)

Le Michigan, haut-lieu industriel de l'automobile aux Etats-Unis, passe aux énergies renouvelables : l'Américain Clairvoyant Energy se propose en effet d'investir 857 M$ dans la réhabilitation d'une ancienne usine d'assemblage du constructeur automobile Ford située à Wixom afin de la convertir en un site de production de panneaux photovoltaïques, tandis que son compatriote Suniva a annoncé un investissement de 250 M$ dans une usine du même type près de Saginaw….

Les deux projets s'accompagnent de la création de 1250 emplois au total sur 4 ans, à en croire le gouverneur de l'état du Michigan, Jennifer M. Granholm. L'usine de Clairvoyant aura à terme une capacité de production annuelle de 300 MWc. Parallèlement, le Texan Xtreme Power envisage d'implanter, également à Wixom, une usine de systèmes de stockage d'énergie provenant de sources renouvelables comme l'éolien et le photovoltaïque, à côté de Clairvoyant Energy. Son projet représente un investissement de 475 M$ et entraîne la création de 2500 emplois.

Rappelons que Dow Chemical, également une société du Michigan, étudie actuellement un projet d'implantation d'une usine de fabrication pour sa tuile solaire Powerhouse récemment dévoilée.

Voir notre article

Saunier Duval, filiale du groupe Vaillant, vient d'investir 3,5 millions d'euros dans une ligne de production de collecteurs solaires presque totalement automatisée dans son usine de Nantes ; inaugurée fin septembre, cette ligne affiche une capacité de production de 125000 collecteurs par an, soit une surface de captage thermique d'environ 300000 m2, et nécessite un effectif de 17 personnes en permanence….

Le groupe allemand Vaillant, qui a intégré Saunier Duval en 2001, est l'un des leaders des techniques de chauffage et de climatisation dans le monde, avec un chiffre d'affaires de 2,5 milliards d'euros l'an passé pour un effectif global de 12400 personnes. En juin 2008, le groupe a démarré la production de collecteurs solaires dans une première usine à Gelsenkirchen (dans la Ruhr). Le site de Nantes emploie, lui, 600 personnes au total. La production de collecteurs thermiques de Nantes sera destinée en priorité aux besoins du marché français et des pays d'Europe du Sud.

Rappelons que, en France, l'énergie solaire captée permet de couvrir jusqu'à 70% des besoins annuels d'une famille de 1 à 5 personnes en eau chaude, selon la région. Ces besoins sont estimés en moyenne à 50 litres à 50°C par personne et par jour. En cas de faible ensoleillement, une chaudière classique montée avec le ballon d'eau chaude prend le relais pour assurer la continuité du chauffage.

Dans le cadre d'une stratégie de diversification de ses sources de production d'énergie, la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) vise à installer 100 MWc de puissance totale en photovoltaïque à l’horizon 2015, en combinant des centrales de grande taille en toiture intégrée au bâti et des centrales au sol sur des terres en friche : pour commencer, elle a lancé en juillet dernier la construction d'une des plus grandes centrales photovoltaïques au sol de France, sur la commune de Saulce-sur-Rhône, qui représente un investissement de 13,8 M€ ; la mise en production effective de cette centrale d'une puissance totale installée de 4 MWc, capable de produire 5040 MWh/an, est prévue pour mars 2010….

La centrale de Saulce-sur-Rhône est installée sur une friche industrielle de 10 ha en rive gauche du canal d'amené de la centrale hydroélectrique Bethenod à Logis-Neuf. Elle comprend 19000 panneaux photovoltaïques fixes et inclinés plein Sud, de fabrication française, réalisés à base de cellules solaires en silicium cristallin.

La CNR vient par ailleurs d'obtenir un permis de construire pour un parc au sol de 4 MWc de puissance installée à Bollène (Vaucluse), où les travaux devraient débuter en 2010. Six autres projets sont déjà à l'étude pour une puissance cumulée de 22,8 MWc.

La CNR participe aussi à un plan de sensibilisation en faveur du développement photovoltaïque impulsé par l'Etat, qui vient de démarrer au plan régional en Rhône-Alpes. Un appel à projets, qui devrait porter sur des implantations de parcs solaires sur du foncier patrimoine de l’Etat, est prévu avant fin 2009. Ces parcs seront attribués à des opérateurs sous la forme d’Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT) du domaine public pour une durée de 20 ans.

SolarWorld, une société à intégration verticale avec une production allant des tranches de silicium aux panneaux PV, vient d'annoncer qu'elle va étendre sa capacité de production de panneaux photovoltaïques en investissant aussi bien dans son usine historique de Freiberg, en Saxe (Allemagne) que dans son site de Hillsboro, en Oregon (Etats-Unis) : le montant des investissements n'a pas été dévoilé….

La production de Freiberg sera portée à 450 MW d'ici fin 2010 parallèlement à l'augmentation de sa fabrication de tranches de silicium pour cellules solaires à 1 GW ; le site de Hillsboro, inauguré il y a un an, où SolarWorld produit du silicium cristallin et des cellules solaires, sera doté d'un deuxième bâtiment dédié à l'assemblage de panneaux photovoltaïques d'une capacité totale de 350 MW.

En incluant sa troisième usine située à Camarillo (Californie), l'Allemand possèderait fin 2010 une capacité totale de production de panneaux photovoltaïques de 1,15 GW.

Le groupe espagnol OPDE (Otras Producciones de Energia Fotovoltaico), développeur et exploitant de parcs solaires, vient de signer une lettre d'intention en vue de construire une centrale photovoltaïque de 24 MWc près du port de Sacramento, en Californie ; le projet, qui fera appel à la technique des « trackers » de Mecasolar, filiale du même groupe, représenterait un investissement de 118 millions d'euros….

La réalisation du projet a d'ores et déjà été définie : sur une surface de 65 ha, le maître d'œuvre installerait plus de 104000 panneaux photovoltaïques du Chinois Trina Solar et/ou du Norvégien REC, quelque 3600 onduleurs de SMA, via sa filiale américaine SMA America, et 1800 structures portantes de Mecasolar pour les panneaux solaires (trackers), qui permettront de suivre le soleil afin d'optimiser la productivité de l'ensemble.

Parallèlement, le groupe OPDE projette de signer, dans les prochains jours, un accord avec le gouvernement du Piémont (Italie) en vue de construire 17 centrales photovoltaïques dans la région d'une puissance totale de 75 MW. Les constructions s'étaleraient sur trois phases successives entre octobre 2009 et décembre 2010. La première phase devrait être complétée début 2010 avec sept centrales de 1,9 MW crête à 7,3 MW crête chacune, pour une puissance totale de 31 MW c, représentant un investissement de 150 M€. La deuxième phase porterait sur 10 autres centrales solaires d'une puissance cumulée de 45 MW (170 M€ d'investissements). Toutes ces centrales utiliseront des trackers de Mecasolar.

La Région Poitou-Charentes soutient localement le développement d'une filière industrielle dans le photovoltaïque : elle vient de le souligner en signant un protocole d'accord avec la société Solairedirect, qui prévoit l'installation d'une usine de panneaux photovoltaïques à Châtellerault représentant un investissement de 11 millions d'euros ; d'une capacité de production de 36 MW crête, cette usine, qui devrait être opérationnelle au premier trimestre 2011, entraîne la création de 80 emplois.

La Région s’engage à accompagner le développement et le financement de l’activité du site de production. Ainsi, le protocole d'accord garantit à Solairedirect un certain volume d'activité pour sa future usine, en liaison avec le Plan régional énergie solaire.

Solairedirect possède déjà, via sa filiale Solairedirect Technologies, une usine au Cap, en Afrique du Sud. La société fabrique des panneaux à base de cellules solaires en silicium cristallin. Pour l'usine de Châtellerault, elle s'approvisionnera notamment auprès de l'Allemand Q-Cells. Créée en 2006, la société revendique le rôle de leader dans la production d'électricité solaire en France ; elle a aussi adopté une approche industrielle et de services couvrant l'ensemble de la chaîne photovoltaïque, depuis la fabrication des panneaux solaires jusqu'à l'installation de centrales et parcs solaires avec leur financement.

Parmi ses projets, Solairedirect avait déjà évoqué depuis un certain temps l'implantation d'un site de production dans le sud de la France, dédié à la conception et à l'assemblage de systèmes solaires intégrés au bâti ; ce projet devrait aussi se concrétiser prochainement.

Par ailleurs, la Région Poitou-Charentes, qui avait reçu 36 dossiers de candidatures suite à l'appel à projets relatifs à l'implantation d'unités industrielles ou tertiaires dans le domaine du photovoltaïque et des énergies renouvelables lancé en janvier dernier, dévoilait en commission permanente vouloir apporter son soutien à six entreprises de services dans le domaine du photovoltaïque (pour un montant cumulé de 309 000 euros) ainsi qu'à deux projets industriels de production de panneaux solaires d'une capacité totale de plus de 60 MW crête et générant plus de 200 emplois. Solairedirect est le premier de ces deux projets industriels.

Parallèlement, la Région a également décidé d'octroyer une subvention de 150 000 euros à la société S'tile, une jeune pousse issue de l'Université de Poitiers et du CNRS. Créée en 2007, la start-up développe des techniques de frittage (similaires à celles utilisées en céramique) qui, appliquées à la fabrication de tranches de silicium, permettrait d'abaisser le coût des cellules solaires.

Les décisions de la Région Poitou-Charentes :
Commission permanente du 28 septembre 2009

Avant de renouer avec l'actualité hebdomadaire, ce numéro de rentrée vous propose un récapitulatif des grands événements de l'été, avec notamment les principales annonces en matière d'investissements, de rachats et de stratégies d'entreprise depuis juillet : malgré quelques nuages dans le ciel conjoncturel du fait de la surcapacité massive de production de panneaux photovoltaïques que les études de marché se plaisent à souligner, cet aperçu montre la vitalité de ce secteur, dans le monde en général et en France, en particulier, où il y aurait une dizaine de projets d'usines d'assemblage de panneaux solaires, pour la plupart encore confidentiels.

Nous n'avons toutefois pas pu faire complètement l'impasse sur l'actualité : il n'était en effet pas possible d'ignorer l'annonce, par le Japonais Showa Shell, de la construction d'une méga-usine de panneaux photovoltaïques couches minces (de type CIS) avec un investissement de 100 milliards de yens (750 M€) pour une capacité de production de 900 MW !

La semaine prochaine, nous vous proposerons un résumé des principales fermes solaires et installations photovoltaïques projetées ou concrétisées au cours de l'été, tout en renouant avec le suivi hebdomadaire de l'actualité.

Empowersun, c'est le nom d'un projet visant la création et l'implantation, à Vitry-le-François dans la Marne, d'une usine de panneaux solaires en silicium polycristallin qui a été révélé fin juillet ; pour Pascal Perez, co-fondateur d'Empowersun avec Nabih Cherradi, ex-vice-président technologie de Yingli Solar, qui possède une expérience internationale dans le domaine des équipements de production, le projet est inédit à plus d'un titre : par son ampleur et le montant de l'investissement (170 M€ sur trois ans pour une production annuelle de 100 MW crête en 2012 et de 1 GW crête en 2018), mais aussi par le soutien, notamment financier, des collectivités locales de la région Champagne-Ardennes.

La clôture du tour de table financier étant envisagée pour mars 2010, l'usine d'Empowersun devrait être opérationnelle d'ici à fin 2011. Quelque 900 emplois seraient créés dès la première année d'exploitation.

Les choix technologiques se sont portés sur le silicium polycristallin parce qu'il représente aujourd'hui encore 80% du marché. Selon Pascal Perez, cette technologie recèlerait encore un fort potentiel d'amélioration des rendements de conversion, et donc de baisse des coûts, qui lui permettra d'atteindre la parité réseau. « Avec le marché potentiel sur l'Hexagone, la France peut se permettre d'avoir une usine de cette taille sur son territoire, qui monterait en puissance juste au moment du redémarrage de la demande globale », estime-t-il.

Le projet bénéficie du soutien de la région Champagne-Ardennes, du conseil général de la Marne, et de la communauté de communes de Vitry-le-François, dont l'ambition commune consiste à créer une entreprise majoritairement tournée vers l'export afin de redynamiser le bassin industriel. Les collectivités ont ainsi accepté le principe d'une participation au financement de la deuxième phase de l'implantation, celle qui consiste à accompagner le porteur de projet dans la conception de l'usine et dans la levée de fonds pour environ 70 M€. L'investissement s'élèvera à 170 M€ au total, et sera subventionné au moins à hauteur de 30%.

L'usine sera à intégration verticale, c'est-à-dire qu'elle comprendra, à terme, aussi bien la fabrication des lingots de silicium et des cellules solaires que l'assemblage des panneaux photovoltaïques sur une surface totale de 25000 m2. C'est pourquoi le projet nécessite un investissement total de cette ampleur. « Pour fabriquer uniquement des panneaux solaires, un investissement de l'ordre de 1 M€ par MW de puissance produite suffirait », estime Pascal Perez.

Une méga-usine représentant un investissement de 750 millions d'euros pour une capacité de production de 900 MW, tel est le projet que vient d'annoncer Showa Shell Solar au Japon : la filiale solaire de la compagnie pétrolière Showa Shell se propose de mettre en place une troisième usine de panneaux photovoltaïques couches minces de type CIS dans la région de Miyazaki (sur l'île de Kyushu, dans le sud du pays), qui devrait être opérationnelle au 2e semestre 2011.

Concrètement, le groupe va racheter une usine désaffectée de Hitachi Plasma Displays et y installera des équipements de production de panneaux CIS. Le projet s'accompagne de la création d'environ 800 emplois. Des travaux de R&D seront conduits au centre d'Atsugi (près de Kanagawa) afin d'améliorer les rendements de conversion. Créé il y a un an avec un investissement de 50 M€, ce centre abrite déjà un programme d'industrialisation de la technologie CIS en coopération avec Ulvac.

Showa Shell Solar possède déjà deux unités de fabrication à Miyazaki, une première de 20 MW opérationnelle depuis 2007 et une deuxième de 60 MW où la production commerciale a démarré en juin 2009. La décision d'installer une troisième usine fait suite à la reprise d'une politique de subventions aux systèmes solaires résidentiels au Japon et au lancement du plan Green New Deal aux Etats-Unis.

A titre de comparaison, le plus grand fabricant de panneaux solaires couches minces, l'Américain First Solar, qui fabrique des panneaux en technologie CdTe, aura, lui, une capacité totale de production de 1,1 GW d'ici fin 2009.

Le 23 juillet dernier, First Solar et EDF Energies Nouvelles (EDF EN) signaient, en présence du ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo, un accord en vue de la construction d'une usine de production commune (50/50) de panneaux photovoltaïques couches minces en CdTe (tellurure de cadmium) pour répondre aux besoins de l'énergéticien français ; le projet représente un investissement supérieur à 90 millions d'euros pour une capacité annuelle d'au moins 100 MW crête avec, à la clé, la création de 300 emplois.

Le lieu de l'implantation de cette usine, prévue pour être opérationnelle au 2ème semestre 2011, devrait être divulgué d'ici quelques semaines. First Solar s'occupera de la réalisation industrielle et de l'exploitation de l'usine. EDF EN prendra à sa charge la moitié des dépenses d'investissements et les coûts de démarrage, puis bénéficiera de la totalité de la production pour ses propres projets de toitures et de fermes solaires pendant les dix premières années d'exploitation.

« Nous transfèrerons notre technologie de production de panneaux PV couches minces en CdTe, ainsi qu'une unité de recyclage des panneaux. Un programme de formation intensive sera mis en place pour les opérateurs. La France figure parmi les principaux pays qui ont décidé de créer le cadre réglementaire nécessaire à la croissance du marché du solaire et nous voulons contribuer à son développement. Les relations de confiance établies avec EDF nous permettent de sauter le pas vers un projet industriel commun », a souligné Michael J. Ahearn, président exécutif et actuel CEO de First Solar (Robert J. Gillette sera CEO à partir du 1er octobre prochain). Pour l'Américain, dont la stratégie consiste à produire au plus près des marchés visés, ce sera la deuxième usine en Europe après celle installée à Francfort/Oder, Allemagne, qui est opérationnelle depuis la mi-2007 (200 MW crête de capacité de production). La capacité de production totale de First Solar sera de 1,1 GW crête à fin 2009.

Pour EDF EN, le projet constitue une étape importante dans le développement de sa production d'énergies renouvelables. « Le solaire est devenu un axe majeur de développement au même titre que l'éolien, et sera la grande énergie verte de demain. Les coûts de fabrication vont baisser au cours de la prochaine décennie à un point tel qu'il ne se concevra quasiment plus de bâtiments sans toit solaire ou sans un autre aspect exploitant cette forme d'énergie. Les mesures adoptées par le Grenelle de l'environnement favorisent l'émergence du solaire en France. Mais, pour que cette évolution soit durable, il faut une filière manufacturière. Avec une production de panneaux couches minces selon la technologie de pointe de First Solar, nous pourrons structurer nos investissements à des prix compétitifs », a précisé Pâris Mouratoglou, président du conseil d'administration d'EDF EN.

Parmi les grands projets de fermes solaires réalisés actuellement avec des panneaux CdTe de First Solar, on peut citer deux exemples utilisant des terrains dits de conversion : une centrale de 5,4 MW construite à Manosque sur le terrain d'une ancienne décharge, qui sera achevée fin septembre 2009 ; et une centrale de 53 MW réalisée sur le sol d'une ancienne base militaire soviétique à Brandebourg, Allemagne, et dont l'énergie produite devrait servir pendant 20 à 25 ans à décontaminer le site.

Hier une vision, aujourd'hui une vocation : comme prévu, la Desertec Industriel Initiative a officiellement été créée le 13 juillet dernier avec la signature d'une lettre d'intention marquant l'engagement de douze entreprises ou organismes et institutions : ABB, Abengoa Solar, Cevital, Deutsche Bank, EON, HSH Nordbank, MAN Solar Millenium, Munich Re, M+W Zander, RWE, Schott Solar et Siemens prévoient ainsi de concrétiser d'ici au 31 octobre prochain la création d'un consortium qui sera chargé du planning des fermes solaires thermiques dans les déserts sahariens ; malgré la grandeur du projet – il est tout de même question de contribuer à résoudre les problèmes énergétiques de la terre -, on reste un peu sur sa faim.

Le consortium sera créé sous la forme juridique d'une Sarl de droit allemand. Un plan d'action ne sera pas disponible avant trois ans. L'initiative dispose d'un budget annuel de 1,8 M€. La première ferme solaire pourrait être installée en 2015.

Les objectifs de Desertec sont connus : utiliser le soleil et le vent comme sources d'énergies renouvelables pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord ; produire l'électricité nécessaire aux pays où se trouveront les installations solaires ; et fournir 15% des besoins de l'Europe en électricité en 2050.

Rappelons que le coût global du concept Desertec, avec tous les investissements nécessaires à la production et au transport de l'énergie, a été chiffré à 400 milliards d'euros d'ici 2050.

Le Japonais Tokuyama a annoncé un investissement de 65 milliards de yens (450 M€) dans la construction d'une usine de production de silicium polycristallin pour applications solaires d'une capacité annuelle de 6000 tonnes en Malaisie ; cette usine devrait être opérationnelle au printemps 2013.

Le projet prévoit la création de 300 emplois. Tokuyama possède actuellement une usine de silicium au Japon, d'une capacité totale de 8200 tonnes dédiée essentiellement à l'industrie des semiconducteurs.

Le Chinois GCL-Poly Energie, un énergéticien « vert » de Hong Kong, a annoncé cet été l'acquisition de son compatriote Jiangsu Zhongneng, un fabricant de lingots et de tranches de silicium pour applications solaires, ainsi qu'un investissement de 200 M$ dans un nouveau site de production de tranches de silicium d'une capacité totale de 2 GW ; avec cette usine installée à Xuzhou, une ville située à peu près à mi-chemin entre Pekin et Shanghai, la société veut anticiper la reprise sur le marché mondial du solaire et notamment la demande croissante en Chine, tout en misant sur une remontée des prix du silicium.

Après des années de pénurie du fait de la hausse de la demande de silicium, pour le solaire notamment, le prix du silicium polycristallin pour cellules solaires est monté jusqu'à 400 $/kg en 2008. Les investissements réalisés ces dernières années et la forte augmentation des capacités de production l'ont de nouveau tiré vers le bas, à quelque 65 $/kg cette année. Mais le prix du silicium devrait remonter avec la reprise de la demande pour le solaire attendue dès 2010 par certains analystes. Cette demande sera tirée un peu partout, en Europe, aux Etats-Unis, au Japon et aussi en Chine, par des stratégies gouvernementales conçues pour encourager la migration vers les énergies renouvelables.

La Chine a, pour sa part, lancé cet été le projet Golden Sun, qui vise l'installation de fermes solaires d'une puissance cumulée de 500 MW d'ici 2011, avec des subventions allant de 50 à 70% du coût des projets.

Le Néerlandais Eneco Holding a repris Ecostream, une société allemande spécialisée dans les systèmes solaires qui faisait partie du groupe Econcern (en cessation de paiement depuis fin mai et liquidé depuis).

Le fabricant taiwanais de cellules solaires en silicium polycristallin LDK Solar a racheté 70% des parts de l'intégrateur système italien Solar Green Technology, et signalé ainsi son intérêt pour le marché italien du photovoltaïque.

La société californienne SolFocus, spécialisée dans les systèmes photovoltaïques à concentrateurs, a clos son troisième tour de table avec 77 M$ de financements additionnels qui vont lui permettre de monter en puissance avec sa capacité de production, de 0,5 MW en 2008 à plus de 10 MW cette année, et à 50 MW d'ici 2011.

Le fabricant allemand Centrosolara choisi de se désengager d'Itarion Solar, société commune créée initialement avec le fabricant de mémoires Qimonda pour produire des cellules solaires ; Centrosolar était depuis quelques mois en pleines négociations avec un consortium portugais pour la reprise des parts de Qimonda suite à la liquidation judiciaire de ce dernier.

L'Américain Suniva, fabricant de cellules solaires en silicium monocristallin, a clos un troisième tour de table avec 75 M$ de financements et projette de tripler sa capacité de production notamment afin de pouvoir honorer les contrats signés avec les fabricants de panneaux photovoltaïques REC (Norvège), Solon (Allemagne) et Titan Energy Systems (Inde) ; une première usine de 32 MW, située à Norcross (Georgie), est opérationnelle depuis octobre 2008.

Des industriels français s'apprêtent à lancer une production de panneaux photovoltaïques en France, sur l'ancien site de Philips à Dreux, en partenariat avec la société ukrainienne Kvazar, un fabricant de panneaux et systèmes photovoltaïques situé à Kiev, qui détiendrait une part du capital minoritaire, mais supérieure à 45% ; ce projet, qui représentera plusieurs millions d'euros d'investissements, vise une capacité de production mensuelle de 4000 modules de 240 kWc, soit nettement plus de 10 MWc en annuel, avec un démarrage prévu au second semestre 2010.

L'investissement total n'a pas encore été dévoilé car il reste à finaliser le plan de reprise du site de Philips à Dreux, mais il pourrait monter jusqu'à 15 millions d'euros. A suivre en septembre ...

Les panneaux et systèmes photovoltaïques de Kvazar sont aujourd'hui distribués en France par Dome Solar qui les commercialise aussi au travers de coopératives d'achats dédiées au bâtiment (Socoda, Orcab). L'Ukrainien s'apprête par ailleurs à lancer une solution intégrée pour toiture plate, dont les tests ont été terminés ce printemps. Unique au monde à ce jour, cette solution sera aussi commercialisée en France. A suivre aussi en septembre ...

L'originalité, chez Kvazar, c'est aussi un classement au feu M0, c'est-à-dire incombustible, pour ses panneaux réalisés en sandwichs. Les supports sont directement assemblés en usine sur les panneaux. Enfin, les toitures équipées de panneaux Kvazar sont garanties 25 ans.

Pour la petite histoire, le groupe Kvazar produit et transforme du silicium depuis 1961, dont une partie en cellules solaires. Parmi ses clients figurent notamment Q-Cells, Sharp, Isofoton, Scheuten Solar ... et bien sûr Kvazar. Ce dernier avait déjà développé des solutions photovoltaïques pour les programmes de l'ex-gouvernement soviétique dans l'aérospatial et l'aéronautique. Kvazar est aussi un fabricant de composants électroniques.

La première toiture plate qui devrait être équipée d'un système solaire intégré à partir de cet automne