Pour la société d'études de marché IHS, les livraisons de micro-onduleurs devraient progresser de 200 MW l'an prochain à 1 GW en Europe, et à plus de 7 GW dans le monde d'ici 2017. L'Américain Enphase Energy, déjà leader sur ce secteur avec une importante base installée sur son marché national, occupe une position de choix pour continuer son expansion. En Europe, son chiffre d'affaires a progressé de 41% au 1er trimestre 2014, avec +60% au Royaume-Uni. La société californienne a réalisé sa 3000e installation aux Pays-Bas après moins de deux ans de présence dans ce pays, et reste très active en France et en Belgique. Elle vise désormais aussi les marchés dans la région Asie-Pacifique avec des bureaux en Australie. Une success story dans le domaine de l'énergie, 3e épisode* …

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« Malgré la baisse du déploiement photovoltaïque en France, nous continuons à gagner des parts de marché sur l'Hexagone qui est encore notre principal marché en Europe. En Europe du Nord, nous sommes présents au Royaume-Uni depuis la mi-2013 et l'activité en hausse de 60% au 1er trimestre 2014 confirme le bon démarrage au 2e semestre de l'an passé. Aux Pays-Bas, le marché n'est pas très important mais il se présente comme un laboratoire d'expérimentation, le prix de l'électricité y est élevé, ce qui booste le déploiement du PV. L'Allemagne est par contre un marché difficile à appréhender, très conservateur, avec une forte présence de fournisseurs d'onduleurs « string » classiques locaux comme SMA mais pas seulement. C'est pourquoi nous travaillons surtout dans les autres pays aux alentours, en Suisse et en Italie aussi mais l'Europe du Sud n'est pas prioritaire », nous a confié Olivier Jacques, directeur général d'Enphase Energy pour la zone EMEA. De fait, le principal avantage du micro-onduleur – l'amélioration de 5 à 20% du bilan énergétique comparé à l'onduleur classique – est plus utile dans les pays moins ensoleillés où il importe d'exploiter un site jusqu'aux derniers Wh possibles.

Enphase étend ses activités aussi dans le Sud-Est asiatique et en Asie-Pacifique, y compris vers l'Australie, où le déploiement du PV en toiture est très soutenu (3,1 GW de puissance déjà installée), et la Nouvelle-Zélande avec l'ouverture d'un bureau local début 2014. La société compte enfin s'attaquer au marché japonais, mais de préférence avec un partenaire. Son chiffre d'affaires a progressé de 23% en 2013, à 232 millions de dollars (+23%), avec une puissance livrée de 355 MW, en hausse de 30% comparé à 2012.

Les ventes réalisées à l'international ne pèsent encore que 15% du total. Au 1er trimestre 2014, les ventes ont reculé de 10% en séquentiel, comparé au 4e trimestre 2013 mais augmenté de 26% par rapport au 1er trimestre 2013. La société détient 50% du marché nord-américain du PV en toiture, et s'affiche en leader dans les micro-onduleurs avec une part du marché mondial de 73%. Malgré une vague de succès plus ou moins rapide dans quasiment tous les pays appréhendés grâce à une croissance de la demande pour sa technologie, elle n'a toutefois pas encore engrangé de bénéfices. Pour IHS, il ne fait pas de doute que 2014 sera à nouveau porteur pour Enphase. Avec des volumes en hausse et une amélioration de sa structure de coûts, les premiers bénéfices pourraient enfin être au rendez-vous cette année. Parallèlement, l'arrivée de protagonistes du secteur des onduleurs traditionnels tels que SMA et Power-One/ABB pourrait booster le marché, et accélérer l'adoption des micro-onduleurs en Allemagne et dans le reste de l'Europe. Mais, si leur présence prouve l'intérêt et la viabilité de la technologie des micro-onduleurs et devrait aider à surmonter les réticences des utilisateurs potentiels sur certains marchés, elle constituera aussi un nouveau défi.

*voir nos articles ici et ici

L'Espagne a agrandi son parc photovoltaïque de 103 MW en 2013, soit une hausse de 2,3% comparé à l'année précédente. Les statistiques publiées par l'opérateur REE, la puissance photovoltaïque totale raccordée au réseau électrique du pays aurait atteint 4,665 GW à fin 2013, dont 4,422 GW sur le continent et 243 MW dans les îles …

En puissance installée par régions, le classement s'établit comme suit : Castille-la Manche (923 MW), Andalousie (869 MW), Estrémadure (561 MW), Castille-Léon (491 MW), Murcie (440 MW), Communauté valencienne (349 MW), Catalogne (264 MW), Aragon (167 MW), Canaries (165 MW), Navarre (161 MW), La Rioja (85 MW), Baléares (78 MW), Communauté de Madrid (66 MW).


Au Royaume-Uni, le parc photovoltaïque installé s'est agrandi de 670 MW pour atteindre 3611 MW depuis le 1er janvier jusqu'à fin mai 2014, selon les statistiques officielles mais provisoires publiées par le DECC (ministère de l'énergie et de la protection du climat), pour 562174 installations. Le volume bénéficiant de tarifs d'achat s'élève à 2378 MW (554186 installations). Selon NPD Solarbuzz, le pays aurait installé 1,47 GW de puissance PV au 1er semestre 2014, dont plus de 1,1 GW rien qu'au 1er trimestre, avec 75% de centrales au sol. Un boom inattendu il y a encore quelques semaines, qui s'explique par la volonté, annoncée par le gouvernement, de réduire les aides aux grands projets de plus de 5 MW au 1er avril 2015, soit deux ans plus tôt que prévu. Voir également notre article

En Belgique, l'association dédiée aux énergies renouvelables Apere a dévoilé que le parc photovoltaïque installé a atteint 3,02 GW à fin juin 2014, dont 742 MW en Wallonie, 2,24 GW Flandre et 40 MW à Bruxelles.

L’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque confirme la tendance à la baisse déjà observée au cours des trimestres précédents : seulement 172 MWc ont été raccordés au réseau au 1er trimestre 2014 en France, soit une baisse de 10% par rapport au trimestre précédent. Les demandes de raccordement ont chuté de 26% comparé au trimestre précédent et de près de 50% par rapport au premier trimestre 2013. Même les centrales photovoltaïques lauréates des premiers appels d’offres ne sont pas au rendez-vous …



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Pour le think tank France Territoire Solaire qui publie les indicateurs de l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque, ces chiffres illustrent le dysfonctionnement du système français et la passivité des pouvoirs publics devant une situation qui s’éternise, alors que le marché mondial du photovoltaïque explose et le Royaume-Uni affiche un volume de raccordements deux fois plus important que l'Hexagone. En effet, sur les 12 derniers mois, seuls 565 MWc ont été raccordés, soit le volume le plus bas depuis 2009 et bien moins que la cible annuelle de 800 MWc annoncée par le gouvernement.

Partant, deux constatations principales semblent s'imposer selon France Territoire Solaire :

1) Le système des tarifs d’achat disparaît progressivement. Si le secteur résidentiel (inférieur à 9 kWc) résiste encore, les tarifs d'achat actuels hors résidentiel n’ont plus de pertinence économique puisqu’ils sont désormais inférieurs de plus de 20% aux prix de vente obtenus par les lauréats des derniers appels d’offres, aussi bien pour les centrales en toitures que pour celles au sol. L’abolition récente du bonus pour les panneaux européens va aggraver cette situation. De plus, l’évolution trimestrielle des tarifs d'achat est toujours corrélée au volume des demandes de raccordement et non aux raccordements effectivement réalisés alors que 50% des projets de centrales ayant émis une demande de raccordement ne verront jamais le jour (voir notre article). Ce mode de calcul a fait chuter le tarif d'achat pour des centrales en moyenne toiture (moins de 100 kWc) à 13,81 c€/kWh, alors qu’un calcul fondé sur les raccordements effectifs aurait abouti à un tarif supérieur à 18 c€/kWh.

2) Le marché hors résidentiel repose quasi exclusivement sur les appels d’offres qui ne présentent cependant ni la régularité ni le volume ni la visibilité nécessaires à l’émergence d’une filière solide et pérenne. Sur le segment des grands projets (plus de 250 kWc), il n'y a eu que deux appels d’offres en 4 ans, en dépit de l’engagement initial des pouvoirs publics pour un appel d’offre annuel. Pour le segment des moyennes toitures (100 à 250 kWc), la dernière tranche de l'appel d’offres simplifié a été close le 30 juin dernier sans autre annonce précise pour la suite hormis qu'un nouvel appel d'offres serait lancé d'ici la fin de l'année. Or le dispositif semble bien ne pas produire les résultats escomptés. Ainsi, les 60 MWc attribués lors des deux premiers appels d’offres simplifiés (moyennes toitures de 100 à 250 kWc) devaient être mis en service avant le 30 septembre 2013. Mais seuls 18 MWc avaient été raccordés au 31 mars 2014. Selon l’Observatoire, ceci semble indiquer que de nombreux projets ne verront pas le jour alors qu'ils ont immobilisé une part importante de la capacité mise à disposition par l'appel d’offres et qu’aucun dispositif de réallocation de cette capacité perdue n’est prévu.

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Pour Lux Research, le marché du photovoltaïque à couches minces pourrait se développer fortement dans des secteurs d'applications où ses caractéristiques de flexibilité, de faible poids et d'esthétique font la différence comparé aux solutions photovoltaïques classiques en silicium. Ces marchés applicatifs devraient atteindre une puissance cumulée de 1,2 GW d'ici 2024, tirée par le PV directement intégré dans l'enveloppe du bâti en toiture ou en façade …


Après avoir essayé vainement de concurrencer la filière silicium, nombre de fabricants de solutions PV à couches minces ont jeté l'éponge ou se sont orientés vers de petits marchés, parfois difficiles à appréhender mais viables. De fait, les technologies à couches minces ne sont pas forcément en concurrence avec les offres conventionnelles, mais complémentaires, surtout sur des applications spécifiques. La société d'études de marché estime ainsi que le PV intégré au bâti en façade afficherait un taux de croissance moyen annuel de 20% d'ici 2024, à 407 MW, alors que l'intégré au bâti en toiture atteindrait 425 MW d'ici là. Dans le même laps de temps, le secteur des générateurs PV à couches minces pour l'électronique nomade, incluant donc les chargeurs solaires, devrait atteindre 125 MW.

Au plan géographique, le marché EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) resterait le plus grand marché de niche pour le PV à couches minces, passant de 66 MW en 2013 à 505 MW en 2024. Le marché asiatique afficherait, lui, le plus fort taux de croissance, en migrant de 23 MW en 2013 à 315 MW en 2024, tandis que le marché américain progresserait, lui, de 61 à 340 MW sur la même période.

Selon IHS Technology, après un faible 1er semestre 2014, le marché de la chaîne d'approvisionnement du photovoltaïque (incluant le silicium, les tranches, les cellules solaires et les panneaux PV) devrait croître de 24% au 2e semestre, à 28,7 milliards de dollars, grâce à une progression notable de près de 30% des ventes de panneaux photovoltaïques …



Le chiffre d'affaires mondial réalisé dans le PV (silicium, wafers, cellules solaires et panneaux PV) aurait atteint 23,1 milliards de dollars au 1er semestre, en hausse de seulement 1% comparé au semestre précédent. Sur l'ensemble de l'année 2014 comparé à 2013, IHS prévoit une augmentation des ventes dans tous les secteurs : +36% pour le silicium, +35% pour les tranches de silicium, +18% pour les cellules solaires et +17% pour les panneaux PV. Les prix moyens de vente ne devraient baisser que modérément en 2014. Selon Jessica Jin, analyste PV chez IHS, « le déploiement du photovoltaïque a ralenti au 1er semestre 2014 parce que le marché n'a démarré que lentement en Chine en début d'année. Le rythme des installations va toutefois s'accélérer au 2e semestre pour atteindre +24%, en termes de puissance grâce à des marchés porteurs comme la Chine, le Japon, les Etats-Unis et le Royaume-Uni avec des croissances de plus de 10% qui compensent largement le déclin sur des marchés historiques tels que l'Allemagne, l'Italie et la Grèce. »

A plus long terme, IHS prévoit une croissance moyenne annuelle de 10 à 15% de la demande dans le PV jusqu'en 2018, à plus de 70 GW à cette échéance (contre 47 GW en 2014). Ceci entraînera nécessairement des investissements dans l'outil de production. Une nouvelle phase d'expansion démarrerait donc dès cette année qui se traduirait, d'ici 4 ans, par une hausse de la capacité de production dans tous les secteurs, et plus précisément de 95000 tonnes dans le silicium, de 28 GW dans les tranches de silicium, de 27 GW dans les cellules solaires et de 23 GW dans les panneaux photovoltaïques.

Selon une enquête effectuée auprès de quelque par le JPVEA (association japonaise de l'énergie photovoltaïque*), les livraisons de panneaux photovoltaïques auraient atteint 2,78 GW au Japon au 1er trimestre de l'année calendaire 2014 (correspondant au 4e trimestre de son année fiscale close le 31 mars dernier), soit une hausse de 35% comparé au trimestre précédent et de plus de 50% comparé à la même période de l'exercice précédent. La part des panneaux PV à couches minces affiche une tendance à la baisse, avec tout juste 6,6% sur le trimestre contre 10,4% en moyenne sur l'année. Au global, les importations augmentent …


Sur l'ensemble de l'exercice du 1er avril 2013 au 31 mars 2014, les livraisons de panneaux PV se sont montées à 8,6 GW dont 34,6% dans la filière silicium monocristallin et près de 55% dans la filière silicium multicristallin. Sur la période du 1er janvier au 31 mars 2014, Les livraisons de panneaux PV en provenance d'usines de fabricants japonais ont atteint 1,98 GW dont près de 48% importés de sites d'assemblage implantés à l'étranger. La part des importations de fournisseurs étrangers s'est élevée, elle, à environ 31%, une part en croissance du fait de la progression du déploiement PV dans le pays. Au total, les importations de panneaux PV ont ainsi représenté un peu plus de 55% des livraisons totales. A l'opposé, la part des exportations de la production sur le sol japonais est infime, avec seulement 11,6 MW sur le trimestre du 1er janvier au 31 mars 2014, et de 79,6 MW sur l'ensemble de l'année fiscale du 1er avril 2013 au 31 mars 2014.

Par comparaison, la puissance PV raccordée entre le 1er avril 2013 et le 28 février 2014 (dernier chiffre connu) n'a atteint que 6,3 GW. Il semblerait donc qu'un volume assez important de livraisons est destiné à des centrales PV encore en construction ou du moins pas encore raccordées.

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* L'association JPEA n'est pas un syndicat professionnel, mais un groupement d'entreprises ayant pour objectif la promotion de l'énergie photovoltaïque par l'information et l'organisation de séminaires, symposiums et autres conférences, dont la manifestation annuelle PV Japan qui se déroulera cette année du 30 juillet au 1er août sur le site de Tokyo Big Sight.

La plate-forme commerciale pvXchange estime que les prix de gros des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin n'ont que peu bougé en mai 2014 mais la société prévoit une forte poussée des achats en juin et juillet. Les fabricants européens tendraient, eux, à multiplier leurs efforts pour abaisser leurs coûts …


Le Royaume-Uni est le marché le plus porteur aujourd'hui mais pvXchange compte sur une hausse du nombre d'installations en Allemagne en juin et juillet, une réforme du dispositif réglementaire (EEG-Umlage) étant prévue à la baisse outre-Rhin pour le 1er août, rendant ainsi les centrales PV financièrement moins attrayantes.

Pour pvXchange, la différence de prix entre les panneaux PV de source chinoise ou sud-est asiatique et ceux fabriqués/assemblés en Europe reste importante. Les grandes centrales PV sont quasiment toutes équipées de produits vendus à moins de 0,50 €/Wc. Les petits générateurs, dont un grand nombre notamment en Allemagne sont dotés de systèmes de stockage et de gestion de l'énergie, sont, quant à eux, moins sensibles au prix et donc encore assez souvent équipés de modules coûtant autour de 0,60 €/Wc voire au-dessus. Des prix similaires sont pratiqués pour des produits provenant d'Allemagne, du Japon et de Corée du Sud.

Dans sa dernière étude, intitulée Global Market Outlook for Photovoltaics 2014-2018 et dévoilée à l'occasion de la manifestation Intersolar 2014, l'EPIA prévoit un marché européen du photovoltaïque « très probablement » en baisse encore en 2014, à environ 8-9 GW, puis en légère croissance annuelle vers les 10 à 12 GW d'ici 2018, ce qui illustre les incertitudes pesant actuellement sur le secteur. Le syndicat industriel est toutefois un habitué des rapports avec des scénarios de déploiement plus ou moins optimistes. Partant, il juge que le marché européen pourrait atteindre 17 GW en 2018, mais sous certaines conditions …



La baisse des tarif d'achat dans de nombreux pays d'Europe freinera sérieusement certains marchés cette année, estime l'EPIA, et peu de marchés émergents sont susceptibles de compenser cette baisse. A court terme, le marché devrait stagner voire décliner. La transition vers un marché compétitif s'annonce difficile au moins pour les cinq prochaines années, d'où un pronostic conservateur de 6-8 GW pour 2014. Dans le meilleur des cas, le marché renouerait avec la croissance à partir de 2015, ce qui nécessiterait au minimum une stabilisation sur les grands marchés tels que l'Allemagne et l'Italie, le maintien des réglementations tarifaires eu Royaume-Uni et une reprise en Espagne et, aussi, en France, ainsi qu'un « soft landing » en particulier en Grèce et en Roumanie.

Le volume PV de 38,4 GW raccordé en 2013 dans le monde, dont 11 GW en Europe, a conforté l'EPIA dans ses prévisions historiques, avec ses scénarios plus ou moins optimistes et une courbe moyenne. Selon ses actuelles prévisions, la puissance photovoltaïque installée et raccordée en Europe pourrait se situer entre 119 et 156 GW en 2018, après 81,5 GW fin 2013. La barre des 100 GW pourrait être atteinte en Europe en 2015, dans le meilleur des cas.

Pour consulter l'étude de l'EPIA, cliquer ici

Selon NPD Solarbuzz, le marché européen du photovoltaïque pourrait reculer de 7% cette année, à quelque 10 GW. Et encore : ce volume ne serait atteint que si le marché britannique tient ses promesses de forte croissance cette année, selon l'analyste Susanne von Aichberger …


Le marché européen du PV baisserait ainsi pour la 3e année consécutive, après avoir atteint un volume record de 19,2 GW en 2011. En trois ans, la part du marché européen au sein du marché mondial chuterait donc de 70% en 2011 à tout juste 22% en 2014. L'Allemagne, l'Italie et la Grèce se répartissaient 71% du marché européen en 2011, une part qui est désormais tombée à 37%. Selon NPD Solarbuzz, le marché européen a pourtant progressé de 10% comparé au 4e trimestre 2013, et n'a reculé que de 8% par rapport au 1er trimestre 2013. « Historiquement, le 1er trimestre d'une année calendaire a toujours été moins porteur en Europe mais des plans de réduction des soutiens financiers dévoilés au Royaume-Uni courant avril mais déjà sous-entendus auparavant ont tiré la demande en mars », souligne Susanne von Aichberger.

Le marché britannique a représenté 43% du marché européen au 1er trimestre 2014, parce que les incertitudes sur l'avenir des certificats verts ont eu un impact immédiat sur la demande. Le marché devrait croître en 2014 en France, aux Pays-Bas, en Autriche, au Portugal et en Suisse. La Turquie devrait aussi afficher une demande significative cette année, mais nous prévoyons une baisse de la demande en Belgique, au Danemark, en Roumanie et en Ukraine », précise Susanne von Aichberger. « Les dispositifs de soutien devraient bouger sur les marchés matures tels que l'Allemagne, l'Italie et la France pour évoluer vers des prix de marché pour l'électricité PV. C'est en Italie que les autorités ont pris les mesures les plus drastiques pour s'affranchir des tarifs d'achat avec l'arrêt pur et simple du dispositif Conto Energia en juillet 2013, les derniers projets ont été finalisés en mars 2014. A l'avenir, la demande dans ce pays sera tirée par la facturation nette, les contrats d'achat de gré-à-gré, la vente directe et des crédits d'impôts. »

Selon le tableau de bord éolien-photovoltaïque publié par le CGDD (Commissariat général au développement durable), le parc photovoltaïque français s'est agrandi de 163 MW de puissance raccordée au cours du 1er trimestre 2014, soit +48% comparé au 1er trimestre 2013 (où le volume était particulièrement bas) mais -12% par rapport au 4e trimestre 2013. Le parc PV français, toutes régions et territoires cumulés, s’élevait à 4866 MW à fin mars 2014, dont 4534 MW en métropole. Des projets concrets d'une puissance totale de 944 MW devraient se concrétiser dans les prochains mois, ce qui laisse au moins espérer pour cette année une puissance raccordée supérieure aux 643 MW de 2013 …



La puissance totale des installations raccordées au cours de l’année 2013 ressort finalement à 643 MW, contre une estimation de 613 MW dans le précédent tableau de bord (voir notre article), contre 1117 MW en 2012 (-42 %) et 1761 MW en 2011. Les données au 31 mars 2014 intègrent pour la première fois l’île de Mayotte avec une puissance estimée à 13 MW. Les installations de grande taille, supérieures à 250 kW, constituent plus de 60 % de la puissance installée sur le trimestre.

Les quatre régions les plus méridionales de la France continentale, à savoir Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Aquitaine, concentrent près de 45 % de la puissance installée en France. Au premier trimestre 2014, la région Paca conforte sa première place avec 33 MW de nouvelle puissance PV raccordée, ce qui porte son parc total à 697 MW. En Aquitaine et Auvergne, le parc s’accroît également de plus de 6%.

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En avril 2014, le parc photovoltaïque allemand s'est agrandi de 163 MW pour 6899 nouvelles installations, selon les chiffres publiés par la Bundesnetzagentur, soit une légère hausse de 4,6% comparé au mois précédent mais une baisse de 46% comparé à avril 2013. Aux États-Unis, le parc PV s'est agrandi de 1,33 GW au 1er trimestre 2014, en recul de 37% comparé au 4e trimestre 2014 mais en progression de 79% par rapport au 1er trimestre 2013 …

Seulement 21 des nouvelles installations PV raccordées outre-Rhin en avril 2014 affichent une puissance supérieure à 1 MW. Le syndicat professionnel BSW-Solar tire la sonnette d'alarme. Le parc PV allemand atteint désormais 36,3 GW, mais avec seulement 622,6 MW sur les quatre premiers mois de l'année, contre 1144 MW sur la même période de 2013 voire 2329 MW en 2012 (soit respectivement une baisse de 46% et de 75%). Le BSW-Solar critique la baisse du volume annuel des installations PV en Allemagne, qui risque encore d'empirer avec les projets de suppression des tarifs d'achat, alors que, ailleurs dans le monde, le PV est sur une pente ascendante. De fait, la puissance annuelle installée a triplé en Chine et au Japon, et progressé de plus de 40% aux États-Unis en 2013. Il y a quelques jours, la Chine a dévoilé des projets de déploiement encore plus ambitieux, avec un triplement du volume total raccordé d'ici 2017. Au global, la demande mondiale devrait croître d'au moins 20% cette année.



Aux États-Unis, les statistiques fournies par le syndicat professionnel SEIA et la société d'études de marché GTM Research affichent, pour le premier trimestre 2014, 873 MW de grands projets utilitaires, 232 MW au titre du marché résidentiel et 225 MW de centrales PV commerciales/non résidentielles.

Pour NPD Solarbuzz, la puissance photovoltaïque installée aux États-Unis pourrait monter à 20 GW d'ici fin 2014, soit une hausse de 100% en dix-huit mois puisque les 10 GW étaient atteints à la mi-2013. Pour l'analyste Michael Barker, plusieurs facteurs autres que la baisse des coûts matériaux favorisent le déploiement des centrales photovoltaïques outre-Atlantique qui progresse de plus de 50% par an depuis 2006. Une baisse des aides publiques, un risque bien réel, entraînerait toutefois un recul du marché, et l'incertitude sur l'issue des enquêtes sur les produits PV de Chine et Taïwan est un vrai défi pour les investisseurs …


Outre la baisse des coûts matériaux, la hâte des développeurs de projets à finaliser un maximum de centrales solaires avant la diminution des crédits d'impôts à l'investissement contribuent à la croissance du marché, tout comme la disponibilité de financements et la création de nouveaux modèles commerciaux pour fournir de l'électricité à prix compétitif. Les centrales PV au sol dominent toujours le marché nord-américain mais toutes les catégories de systèmes ont le vent en poupe, grâce à de nouvelles sources de financements, des concepts de location de toiture et de leasing. Pour Michael Barker, une baisse dramatique des aides publiques ou une pénurie de panneaux PV du fait d'une limitation des importations aurait un effet désastreux, avec un recul du marché et/ou des augmentations de prix, et ce plus ou moins rapidement dans tout le pays.

A l'instar de la France et d'autres pays, le Royaume-Uni vient à son tour de lancer un débat pour réduire ses aides financières au solaire. Objectif : limiter, pour l'état et les consommateurs, les coûts induits par un déploiement plus rapide que prévu des centrales photovoltaïques outre-Manche, notamment des grandes fermes solaires rétribuées par des certificats d'obligations renouvelables (ROC), et promouvoir le segment des toitures moyennes bénéficiant, elles, d'un tarif d'achat avec une dégressivité planifiée. Lancée le 13 mai dernier, la consultation du ministère britannique de l'énergie (DECC) propose la suppression des ROC pour les sites de plus de 5 MW au 1er avril 2015 …


Force est de constater que, comme tous les pays ayant boosté le déploiement du photovoltaïque sur leur sol à l'aide de tarifs d'achat ou d'autres dispositifs incitatifs, le Royaume-Uni n'échappe pas à la règle de la "courbe infernale" (Source : First Solar, L'Echo du solaire) ... toutefois, rien ne permet à ce jour de prédire un écroulement du marché britannique même si le syndicat professionnel STA (Solar Trade Association) a déjà tiré la sonnette d'alarme.

La consultation actuelle, qui sera close le 7 juillet prochain puis devrait être rapidement suivie des décisions gouvernementales, part du constat que le déploiement du photovoltaïque au Royaume-Uni (Angleterre, Pays de Galles et Écosse) a pris de l'avance sur l'objectif de 2,4 à 4 GW de grandes fermes solaires d'ici 2020. Le dispositif des ROC visait à « encourager un déploiement lent mais stable », précise le DECC qui prévoyait environ 900 MW de nouvelles grandes fermes solaires d'ici 2016/2017. Les dernières statistiques font toutefois état d'un volume d'installations bénéficiant de ROC de 545 MW à fin mars 2014 , et de 1,2 GW de projets en attente d'accréditation. Selon des sources industrielles, une puissance supplémentaire de 1,5 GW de grandes fermes solaires pourrait encore être installée en 2014/2015, sans aucun signe de ralentissement pour la période au-delà. Ceci conduirait à plus de 5 GW de PV à l'horizon 2017, soit largement plus que ce qui est considéré comme « supportable » par le DECC qui estime devoir intervenir. Ses propositions : supprimer le régime des ROC à partir du 1er avril 2015 pour toutes les centrales PV de plus de 5 MW, sur bâtiments et au sol, qu'il s'agisse de nouveaux projets ou d'extensions de projets existants (sauf si une accréditation a été obtenue avant le 13 mai 2014 ou si d'importants engagements financiers d'au moins 100000 £/MW ont été pris avant cette date). Ces fermes solaires pourraient alors recourir au futur mécanisme des contrats de différence (CFD), déjà en place pour l'éolien, pour vendre l'électricité produite ; les premières allocations sont prévues sous forme d'enchères à partir d'octobre 2014.

Le ministère souhaite par contre encourager le développement de projets PV en toiture au-dessus de 50 kW, une démarche qui serait plus fortement créatrice d'emplois. Sa principale proposition dans ce domaine consiste à moduler la diminution des tarifs d'achat à la fois selon le type de centrale PV et selon le volume installé par trimestre. Globalement, le tarif d'achat devrait baisser moins vite pour les projets en toiture que pour les systèmes au sol.

Dans son document, le ministère précise en outre que des contraintes plus draconiennes ne sont pas à exclure suite à cette consultation et/ou à l'avenir, si le risque budgétaire du déploiement PV devait s'avérer plus élevé que ses estimations actuelles.

Pour en savoir plus, notamment sur d'autres solutions d'évolution des mécanismes de soutien au déploiement du solaire non retenues à l'heure actuelle (plafonnement du nombre de ROC ou de la puissance cible), cliquer sur le document de consultation

Selon les analystes de NPD Solarbuzz, le Japonais Sharp Solar aurait retrouvé sa position en tête du classement des fournisseurs de panneaux photovoltaïques en termes de volume de livraisons avec près de 750 MW au 1er trimestre 2014. Ces cinq dernières années, l'Américain First Solar et des fabricants soit chinois soit produisant en Chine lui avaient ravi cette place …



Sharp avait été l'industriel leader du marché mondial du photovoltaïque pendant 45 ans, de 1963 à 2008. Pour Ray Lian, analyste senior chez NPD Solarbuzz, Sharp Solar a bénéficié d'une demande saisonnière extrêmement forte au Japon ces derniers mois, et a pu rapidement augmenter ses volumes de livraison en faisant appel à des sous-traitants en Chine et à Taïwan. A noter que le Japon a installé 6381 MW de puissance PV entre le 1er avril 2013 et fin février de cette année, dont 569 MW en janvier et 537 MW en février.

De 1963 à 2008, Sharp avait une stratégie de fabrication très verticale, produisait ses propres cellules solaires et assemblait l'intégralité de ses panneaux PV en interne. Ces dernières années, la firme avait toutefois recentrée son activité dans le PV sur la commercialisation de panneaux assemblés par des partenaires sous-traitants installés en Chine et à Taïwan. Pour Ryan Lian, le retour à une position de leader prouverait la valeur de la notoriété d'une marque ainsi que la viabilité d'un modèle de production « fab-lite », avec une gestion efficace de la combinaison de ressources internes avec celles de sous-traitants.

Selon les statistiques de NPD Solarbuzz, les 20 premiers fournisseurs de panneaux photovoltaïques afficheraient une hausse de 30% de leurs livraisons en 2014, des sociétés comme Trina Solar, Canadian Solar, ReneSola et Jinko Solar prévoyant même une croissance agressive de plus de 40%. Partant, le marché mondial pourrait monter à 50 GW cette année …


Pour Ray Lian, analyste senior chez NPD Solarbuzz, « les 20 premiers fournisseurs de panneaux PV réaliseront 70% des livraisons mondiales, et ils constituent des indicateurs pour les prix et pour la croissance de l'industrie. S'ils atteignent leurs objectifs de livraisons, la demande pourrait monter à 50 GW en 2014. »

Yingli Green Energy prévoit de fournir le plus gros volume de panneaux PV en 2014, avec une fourchette haute de 4,2 GW, ce qui reconduirait le Chinois en tête du classement des livraisons annuelles pour la 3e année consécutive. Les principaux fabricants japonais, Sharp Solar et Kyocera, prévoient, eux, une hausse de 15% de leurs livraisons cette année, en phase avec la hausse d'un marché japonais toujours porteur. Les deux sociétés détiennent d'importantes parts de marché sur leur sol.

Déjà en chute de 56% l'an passé, grosso modo de 7,6 à 3,4 GW, le marché allemand du photovoltaïque pourrait accuser un nouveau recul cette année, à un volume inférieur à la puissance cible de 2,5 à 3,5 GW visée par le gouvernement. Après les statistiques publiées pour le premier trimestre 2014, les analystes de la société allemande d'études de marché EuPD Research ont en effet révisé leurs pronostics à la baisse, à quelque 1,9 GW. Le marché toujours très porteur du résidentiel avec des systèmes jusqu'à 10 kW déclinerait de 27%, tandis que celui des centrales PV de 10 à 40 kW se contracterait de 57% …

EuPD Research s'attend aussi à une baisse de plus de 40% pour le segment des centrales photovoltaïques de plus de 40 kW.

Au premier trimestre 2014, la puissance cumulée des installations raccordées outre-Rhin a reculé de 41% comparé au 1er trimestre 2013. Pour le seul mois de mars, la baisse s'affiche à 60%, de 288 MW en mars 2013 à 156 MW un an plus tard (voir notre article). Selon EuPD Research, cette baisse est le résultat combiné de la réduction des tarifs d'achat calculée en fonction d'un volume d'installations au cours d'une période de 12 mois et du coût des installations PV qui est, lui, resté stable depuis des mois. Rappelons que le volume des installations diminue de mois en mois outre-Rhin depuis août 2013. S'y ajoute les débats politiques constants depuis la fin 2013, sur une possible taxation de l'électricité autoconsommée pour les centrales de plus de 10 kW. On aurait logiquement pu s'attendre à une explosion aussi rapide qu'éphémère du nombre d'installations PV réalisées avant la date fatidique du 1er août pour ne pas tomber sous le coup de cette taxation. Ce ne fut pas le cas jusqu'ici, peut-être parce que les investisseurs ont perdu confiance et craignent une potentielle rétroactivité.

Photo : Hanwha Q Cells, centrale photovoltaïque de 160 kWc réalisée avec un financement citoyen à Wolfen, Allemagne, avec autoconsommation de l'électricité produite par les habitants de l'immeuble.

Selon EurObserv'ER, les 27 pays de l’Union européenne ont installé une puissance photovoltaïque de 9,9 GWc en 2013, contre 16,7 GWc en 2012, soit un recul de 40%. L’UE représentait 73,6% du marché mondial du photovoltaïque en 2011, mais plus que 26,5% deux ans plus tard. La production d’électricité PV a atteint 80,2 TWh en 2013 (+18,8% par rapport à 2012), a été fournie à 65% par l’Allemagne (30 TWh) et l’Italie (22 TWh). La France (DOM inclus) disposait de 4697,6 MW de puissance PV cumulée à fin 2013, dont 1136 MW installés en 2012 et 613 MW en 2013 …

Selon le baromètre PV d'EurObserv'ER, le parc photovoltaïque total installé dans l'UE s'établissait à 78,9 GW à fin 2013, sur un total de 137 GW dans le monde. En termes de puissance totale installée, la France arrive en 4e position, derrière l'Allemagne (36013 MW), l'Italie (17614 MW) et l'Espagne (4705,5 MW). Elle est en 6e position en puissance installée en 2013, avec 613 MW. En puissance installée par habitant, la France se retrouve à la 13e place, avec 71,6 Wc, l'Allemagne étant toujours très largement en tête avec 447,2 Wc suivie de l'Italie avec 295,1 Wc et de ... la Belgique (267,3 Wc).

Pour EurObserv'ER, « la France était au plus bas avec ses 613 MW installés en 2013... La situation est critique pour les quelques développeurs de dimension nationale qui disparaissent les uns après les autres... Le marché français des grandes centrales devrait à l'avenir être contrôlé essentiellement par les "utilities" et les acteurs qui se sont tournés vers l'international comme Voltalia et Solairedirect. L'avenir de la filière est devenu encore plus incertain avec l'ouverture d'une consultation sur les mécanismes de soutien aux énergies renouvelables et la nouvelle politique européenne d'exposition des filières renouvelables aux mécanismes de marché. »

Le baromètre PV d'EurObserv'ER a également établi le classement 2013 des développeurs européens. L'Allemand Juwi arrive en tête avec 1,35 GW, il est suivi de ses compatriotes Enerparc et Belectric qui affichent tous les deux un volume de 1 GW, et Saferay avec 700 MW. Le Français EDF Energies Nouvelles arrive en 5e position, avec un volume de 636 MW.

Enfin, par comparaison avec la feuille de route des NREAP (plan d'action national dans les énergies renouvelables) des pays de l'UE, EurObserv'ER constate que la réalité du marché est aujourd'hui toute différente. Or, si les coûts de production ont très fortement baissé, la croissance du marché européen dépend désormais des choix politiques de chaque pays concernant, par exemple, l'autoconsommation ou encore l'implication des collectivités locales dans le développement des sources d'énergies renouvelables à l'échelle des territoires.

Le baromètre PV d'EurObserv'ER est téléchargeable ici

Le marché des onduleurs photovoltaïques a été très disputé aux Etats-Unis l'an passé, estime IHS Technology, avec une présence aggressive de marques européennes qui a entraîné la perte de parts de marché pour les trois plus grands fournisseurs régionaux. Le Japon aura par contre été le marché le plus porteur pour les onduleurs PV, suivi de la Chine, avec une hausse de 140% et 100%, contre 10% pour le marché américain. Les trois pays ont généré un chiffre d'affaires total de 4,1 milliard de dollars, en hausse de 74% …


Avec le recul du marché européen du photovoltaïque, les fabricants d'onduleurs du Vieux continent, mais aussi d'Asie, ont cherché à se diversifier au plan géographique. Aux Etats-Unis, cela s'est fait au détriment des acteurs locaux, avec une plus grande fragmentation du marché. L'Allemand SMA Solar Technology s'est positionné en tête du classement des fournisseurs, devant les Américains Advanced Energy, Enphase et Power-One (ABB). Au total, 12 fabricants détiennent désormais plus de 2% de parts de marché aux Etats-Unis, contre 9 en 2012, et seules 3 sociétés américaines figurent dans le Top 10 des fournisseurs. Parallèlement, la concurrence a entraîné une baisse de près de 20% des prix, ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour les utilisateurs.

Au Japon et en Chine, par contre, la domination des fournisseurs locaux est restée intacte, avec un Top 10 entièrement national. La fidélité aux marques et à des fournisseurs de proximité, des barrières administratives et des certifications techniques ardues pour les nouveaux entrants au Japon ainsi que la pression aggressive sur les prix en Chine ont empêché les fabricants internationaux d'afficher dans ces pays le même succès qu'aux Etats-Unis.

La croissance des ventes aux Etats-Unis, au Japon et en Chine a compensé le déclin d'autres marchés, en Europe et en Afrique. Au total, les ventes totales au niveau mondial ont baissé de moins d'1% en dollars, estime Sam Wilkinson, analyste shez IHS.

Les quinze plus grands fournisseurs de panneaux photovoltaïques ont encore renforcé leur domination du marché mondial en 2013. Selon les statistiques d'IHS Technology, leur part de marché est en effet passée de 51% en 2012 à 59% l'an passé, avec une croissance moyenne de leurs livraisons de 43%. Yingli Green Energy, Trina Solar et Canadian Solar à égalité avec Sharp forment le quatuor de tête avec des livraisons cumulées de 9,65 GW, soit 25% du marché. Et tout est prêt pour une nouvelle phase d'expansion en 2014 …



La croissance sur le marché mondial du photovoltaïque a atteint 24% en 2013 en termes de livraisons de panneaux PV, à 38,7 GW au total. Le Top 10 établi par les analystes comprend sept sociétés qui ont leur siège social ou la majeure partie de leurs usines en Chine. Comparé à 2012, le Chinois ReneSola a plus que triplé ses livraisons, le Sud-Coréen Hanwha Q-Cells et le Japonais Kyocera ont doublé leurs livraisons. Le Chinois JA Solar et le Japonais Solar Frontier ont vu leurs livraisons progresser de plus de 60%. Au global, la part de marché des fabricants chinois stagne quelque peu, estime IHS Technology. De 57% en 2011, leur part est montée à 59% en 2012 et retombée à 58% l'an passé. Les trois plus grands fournisseurs japonais sont remontés, eux, dans le classement grâce à la hausse de leur marché national qui a représenté 17% du marché mondial l'an passé. La Chine et le Japon sont deux pays difficiles à appréhender pour les fabricants étrangers, mais le Japon offrirait plus de possibilités par le biais de partenaires locaux, de distributeurs ou de fabricants OEM. Le groupe norvégien REC est le seul européen dans le Top 15. Au global, la part de marché des fabricants européens est restée stable à 13%, comme en 2011 et 2012. La part de marché de l'industrie japonaise a, elle, progressé de 12% en 2011 à quelque 15% l'an passé, tandis que les Américains ont reculé de 13% en 2011 à 9% en 2013.

Avec un retour quasiment à l'équilibre entre l'offre et la demande cette année selon IHS, et un marché tiré par l'Asie, les grands fournisseurs Chinois devraient toutefois renouer avec des vélléités d'expansion de leurs capacités de production. Ceci par tous les moyens : nouvelles usines, rachat de sociétés en difficultés, accords avec des partenaires OEM, etc. Pour IHS, notamment JA Solar, Trina Solar et Yingli Green Energy devraient étendre leurs capacités de de production de façon significative cette année.

Le marché britannique du photovoltaïque est en plein essor. Pour Josefin Berg, analyste senior chez IHS, le Royaume-Uni bénéficie d'une stratégie nationale avec une feuille de route qui a fixé l'objectif à 20 GW en 2020, et devrait se doter de 13 GW d'installations PV au cours des cinq prochaines années, dont 2,4 GW cette année. NPD Solarbuzz estime, pour sa part, que le Royaume-Uni sera le moteur du marché européen du PV cette année, plus de 120 nouveaux projets PV de grande taille ayant déjà obtenu toutes les autorisations nécessaires …



Un grand nombre des projets déjà autorisés serait construit dans les douze prochains mois, précise NPD Solarbuzz. A fin avril 2014, le Royaume-Uni disposerait de plus de 325 fermes solaires de plus de 1 MW, dont plus de 60 de plus de 10 MW. Selon les statistiques des analystes, 444 projets de fermes solaires seraient actuellement à différents stades de construction ou de planning, dont 124 auraient déjà obtenu toutes les autorisations nécessaires.

IHS estime, de son côté, qu'une nouvelle puissance de quelque 922 MW a été installée au sol au 1er trimestre 2014 outre-Manche, après 1,3 GW de fermes solaires au total sur l'ensemble de l'année 2013. Partant, les analystes considèrent le Royaume-Uni comme l'un des marchés PV les plus dynamiques d'Europe, tiré par le secteur des grandes centrales utilitaires bénéficiant des certificats d'obligations renouvelables (ROC). Au 2e trimestre 2014, la rétribution pour les nouvelles installations PV a toutefois été réduite de 1,6 ROC/MWh à 1,4 ROC/MWh (ce qui a d'ailleurs probablement fait exploser le secteur des grandes centrales au sol au 1er trimestre), et la feuille de route prévoit une diminution à 1,2 ROC/MWhau 1er avril 2015. Et la feuille de route publiée par le gouvernement britannique (voir notre article) vise à déployer les installations PV plus en toiture qu'au sol. Selon IHS, cette stratégie conduirait à un marché annuel de 2,5 à 3 GW jusqu'en 2018, pour atteindre un volume de 16 GW à cet horizon. Partant, l'objectif des 20 GW en 2020 serait largement dépassé.

Selon IHS, cinq grands développeurs (Conergy, British Solar Renewables, Martifer Solar, Grupotec et Isolux Corsan) ont réalisé 46% des 922 MW de centrales au sol au 1er trimestre 2014. Le principal investisseur s'appelle Lightsource Renewable Energy. Ce dernier vient de créer une division Rooftop PV, et répond ainsi à la réorientation du déploiement souhaité par le gouvernement britannique.