Le marché mondial du solaire photovoltaïque à concentration (CPV) pourrait atteindre 1,2 GW/an d'ici 2016, estime IMS Research dans une récente étude, qui prédit aussi une baisse annuelle des coûts d'installation des systèmes CPV de 16% sur cette période. Seuls quelque 90 MW seraient installés cette année, mais les volumes devraient fortement augmenter au cours des quatre prochaines années pour atteindre une puissance cumulée de 3 GW en 2016 …

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La puissance CPV cumulée installée s'élèverait à 160 MW à fin 2011.

L'évolution technologique rendrait le CPV plus attrayant pour un certain nombre de pays, en particulier ceux où il est susceptible de fournir plus de 6 kWh/m2/jour, avance IMS Research. La société d'études met aujourd'hui plus l'accent sur le coût d'exploitation système (LCOE) que sur le coût des cellules solaires à concentration. Même si ces dernières restent chères, elles permettent de réaliser des centrales CPV produisant de l'électricité pour un coût d'exploitation plus bas que le PV classique, d'environ 12% aujourd'hui jusqu'à 30% d'ici 2016.

Parmi les sociétés les plus engagées dans ce domaine, IMS cite notamment Solar Junction, qui détient actuellement le record en terme de rendement de conversion des cellules solaires avec 44% à 947 soleils, Amonix, qui serait capable de produire des panneaux avec un rendement de 34,2% pour le solaire à concentration, ainsi que Soitec. Cette dernière a démontré la viabilité économique des projets CPV au travers d'un site pilote en Afrique du Sud, ce qui lui a maintenant permis de signer un contrat d'achat d'électricité pour un projet de 44 MW avec l'énergéticien sud-africain Eskom (voir notre article).

N'empêche que le contexte reste économiquement difficile pour les acteurs du CPV. Ainsi, pour sa division énergie solaire, Soitec vient de dévoiler, à l'occasion de ses résultats semestriels, une perte opérationnelle de 45 M€, dont 5 M€ du fait de l’amortissement accéléré des équipements de production des systèmes de génération IV, remplacés la génération V, contre 17,5 M€ sur le premier semestre de l’exercice précédent. « Les ventes de l’activité sont encore marginales dans la mesure où ce segment est en phase de développement. Des investissements significatifs ont été réalisés au sein de la division énergie solaire pour soutenir la montée en puissance de l’outil industriel sur les sites de Fribourg, en Allemagne, et de San Diego, en Californie, dont la capacité annuelle totale installée est désormais de 210 MWc. La société a aussi accéléré les efforts de R&D pour mettre au point une cellule solaire à haut rendement », précise un communiqué de presse. La société livre toutefois actuellement des systèmes CPV pour sept centrales solaires italiennes représentant une puissance totale de 5 MW (dont 3,5 MW comptabilisés au 2e trimestre 2012).

Enfin, SolFocus serait, pour sa part, en restructuration car ses investisseurs veulent s'en désengager, croit savoir Greentech Solar. La société américaine, qui a levé quelque 230 millions de dollars à ce jour, a installé jusqu'ici une puissance cumulée de 18 MW et aurait plusieurs centaines de MW en développement.

Pour la société d'études GBI Research, le solaire photovoltaïque s'est transformé au cours de la dernière décennie en une technologie génératrice d'énergie économiquement viable, avec une croissance solide malgré la crise économique grâce à des avancées techniques et une demande croissante de sources durables d'énergie tirée par l'Europe. Le Vieux continent va toutefois perdre de son importance au sein du marché mondial, au profit de marchés émergents dans la région Asie-Pacifique avec une croissance plus forte dans des pays comme la Chine, l'Inde et même l'Australie. Selon GBI Research, le marché mondial pourrait atteindre 277,1 GW en 2020, contre 27,1 GW en 2011 …

La puissance photovoltaïque totale installée dans le monde aurait progressé de 77% en 2011, comparé à 2010, avec 27,1 GW de puissance nouvelle raccordée. La croissance moyenne annuelle aurait atteint 25% sur la décennie passée, selon GBI Research qui prédit une hausse moyenne annuelle de 15,9% pour le marché du photovoltaïque à partir de 2012, pour atteindre 277,1 GW en 2020.

L'Europe était encore le plus grand marché du photovoltaïque l'an passé, représentant 76,2% du marché mondial, grâce à la forte croissance des puissances raccordées en Italie (9 GW) et en Allemagne (7,5 GW).

L'étude de GBI Research fait une analyse approfondie des marchés du photovoltaïque en couvrant les 16 principaux pays du PV dans les quatre grandes zones géographiques (Europe, Amériques, Asie-Pacifique et Moyent-Orient/Afrique). Il donne les statistiques de la puissance PV cumulée installée et de la génération d'électricité PV depuis 2005 avec une projection à 2020.

Selon la dernière étude d'IMS Research, le nombre d'installations photovoltaïques augmenteraient de 50% par an pendant les cinq prochaines années dans le Sud-Est Asiatique, jusqu'à une puissance totale installée de 5 GW d'ici 2016. Un marché qui pourrait être attrayant pour les fabricants européens, suppute IMS Research, alors que les cinq principaux fournisseurs dans cette région sont actuellement soit chinois soit japonais …

Au total, le Sud-Est Asiatique représentait moins de 1% du nombre total d'installations PV dans le monde en 2011, mais cette part devrait passer à 4% d'ici 2016.

Deux pays seraient particulièrement porteurs. L'Indonésie, où le solaire ferait concurrence aux générateurs diesel, devrait installer près de 1 GW de puissance PV au cours des quatre prochaines années. En Thaïlande, les tarifs d'achats incitatifs auraient jusqu'ici surtout entrainé la réalisation de grands parcs solaires au sol, et placé le pays à la 5e position mondiale en 2012, derrière la Chine, le Japon, l'Inde et l'Australie. A partir de 2013, un nouveau programme d'aides incitatives viserait plutôt les petites toitures.

L'étude analyse les marchés du photovoltaïque dans six pays (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Vietnam, Singapour et Philippines).

Marqué par la surcapacité de production et la baisse des prix, le marché mondial des panneaux photovoltaïques aurait chuté de 7% en valeur au cours du 3e trimestre 2012 comparé au trimestre précédent, soit de 7,14 à 6,63 milliards de dollars, selon les dernières statistiques d'IHS iSuppli qui prédit encore une légère baisse au 4e trimestre. Le marché ne devrait renouer avec la croissance qu'au 2e trimestre 2013. …


Prévision des ventes de panneaux photovoltaïques (silicium cristallin et couches minces)

Au 2e trimestre 2012, les ventes n'avaient déjà plus progressé que de 2%, selon IHS iSuppli, après 7,03 milliards de dollars au 1er trimestre de l'année. Les puissances installées ont, elles, continué à augmenter, notamment en Allemagne, pour atteindre 8,2 GW au 2e trimestre 2012, soit une hausse de 68% comparé au 2e trimestre 2011, et autant au 3e trimestre 2012. La forte demande a d'abord enrayé le déclin des prix des cellules solaires et des panneaux PV, mais les tensions sur les prix ont repris au mois d'août. Le prix des tranches de silicium a baissé de 11% au 3e trimestre, celui des cellules solaires et du silicium brut de 17%, et celui des panneaux PV de 14%.

Sur l'ensemble de l'année, IHS iSuppli prévoit une hausse de 11% de la puissance installée au niveau mondial, à 31 GW, après une légère remontée à 8,9 GW au 4e trimestre, tirée par une demande croissante en Chine. La baisse des prix devrait encore être de 9% pour les panneaux PV, à 0,64 $/W en moyenne d'ici fin 2012. Les analystes s'attendent à renouer avec la croissance, en terme de revenus pour les fournisseurs, à partir du second trimestre 2013, avec une vraie remontée seulement au 4e trimestre de l'an prochain, à 7,06 milliards de dollars.

Le marché mondial du photovoltaïque intégré au bâti (BIPV) progresserait de 2,1 milliards de dollars aujourd'hui à 7,5 milliards de dollars dès 2015 tandis que le marché mondial du photovoltaïque « attaché » au bâti (BAPV), estimé à 1,9 milliards de dollars actuellement, devrait culminer à 5,7 milliards de dollars en 2017, selon les dernières études de Nanomarkets …

Selon la société d'études de marché, la croissance du marché BIPV se ferait partiellement aux dépens des panneaux photovoltaïques conventionnels. Nanomarkets estime que le marché BIPV serait notamment tiré par les solutions PV sur support verre qui pèseraient 4,2 milliards de dollars en 2015, dont 375 millions de dollars pour du verre photovoltaïque totalement intégré, alors que le marché de l'intégré en toiture atteindrait 2,5 milliards de dollars et l'intégré en façade 830 millions de dollars.

Le marché BAPV atteindrait 4,6 milliards de dollars en 2015, dont 480 millions de dollars en façade, puis 5,9 milliards de dollars en 2017 5.9 billion in 2017.

Les études contiennent des données chiffrées sur ces marchés autant en termes de valeur (en $) que de puissance (en MW).

Pour en savoir plus, cliquer sur le site de Nanomartkets

Selon le dernier rapport d'IMS Research, le marché mondial des onduleurs devrait stagner l'an prochain malgré une progression de la puissance photovoltaïque installée de quelque 10% à 35 GW, à cause d'une baisse généralisée des prix de vente. L'année 2013 s'annoncerait ainsi particulièrement difficile pour les dix premiers fabricants mondiaux qui seraient confrontés à la fois au recul des ventes sur les marchés traditionnels, notamment en Allemagne et en Italie, et à des difficultés à entrer sur les nouveaux marchés plus porteurs comme la Chine, l'Inde, le Japon ou encore les Etats-Unis où ils seront fortement concurrencés …



Avec l'évolution vers de nouveaux marchés, les fabricants du Top 10 mondial des onduleurs se retrouveraient face à des défis de certification et des besoins de production en local, une baisse accrue des prix tirée par les pays à faibles coûts salariaux et une compétition intense avec les fournisseurs régionaux. En outre, la baisse de leurs revenus sur les marchés européens traditionnels ne leur permettrait pas de financer leur développement en Asie. L'Europe représenterait 54% des livraisons en 2012, mais cette part devrait chuter à 40% l'an prochain.

Les annonces récentes du côté des fabricants d'onduleurs, qu'il s'agisse d'une alerte sur les résultats comme chez SMA Solar Technology ou d'une procédure de cessation de paiements comme chez Satcon, seraient les premiers signes de cette situation qui ne devrait pas s'améliorer avant 2014.

Après une baisse des livraisons au 3e trimestre 2012, le marché des onduleurs devrait atteindre un volume record de 8,6 GW au 4e trimestre de cette année, selon le dernier rapport d'IMS Research (du groupe IHS), affichant ainsi une hausse de 18% comparé au 4e trimestre 2011. Vu la chute des prix des onduleurs, les revenus des fabricants devraient par contre baisser fortement …



La croissance du marché serait désormais tirée essentiellement par la Chine, l'Inde et le Japon. L'Asie représenterait près de 50% des livraisons totales au 4e trimestre, alors que les marchés historiques du photovoltaïque comme l'Allemagne ou l'Italie diminueraient de 20% du fait de la baisse du nombre d'installations après la réduction des tarifs d'achat. Dès 2013, le marché chinois devrait dépasser le marché allemand en terme de puissance. Selon IMS Research, le PV serait condamné à reculer en Allemagne, en phase avec la baisse des aides financières, alors que de plus en plus de grandes centrales au sol voient le jour en Chine.

Selon IMS Research, des onduleurs d'une puissance totale supérieure à 16 GW auraient été livrés au premier semestre 2012. Les prix auraient baissé de 5% en moyenne par trimestre, soit de 20% sur un an. Parallèlement, la demande d'onduleurs aurait aussi évolué vers des modèles plus puissants, au-dessus de 500 kW, pour les grandes centrales au sol en cours d'installation dans les pays porteurs, augmentant ainsi la pression sur les prix.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que, d'ici 2050, l'énergie solaire pourrait produire 16,5 EJ (exajoule) par an pour le chauffage solaire, soit 16% de l'énergie finale nécessaire pour le chauffage basse température, et 15 EJ d'énergie pour la climatisation solaire, soit près de17% des besoins mondiaux. Pour soutenir son déploiement et la future révolution énergétique, l'IEA exhorte les pouvoirs publics, chercheurs, industriels et financeurs à la concertation, entre autres au travers de la publication d'une feuille de route avec des étapes intermédiaires réalistes afin d'atteindre les objectifs fixés à l'horizon 2050 …


Le site d'Ärösköping, capitale de l'île d'Ärö, au Danemark : une surface de collecteurs solaires de 7000 m2 pour une puissance de 4,9 MW.

Pour consulter la feuille de route, cliquer sur Solar Heating and Cooling Roadmap

Dans sa dernière étude*, GTM Research décrit une longue traversée du désert pour l'industrie mondiale du photovoltaïque, avec une surcapacité de production qui va en s'accentuant. Les analystes estiment en effet la capacité mondiale d'assemblage de panneaux photovoltaïques à près de 100 GW à l'horizon 2016, pour un marché mondial d'installations de seulement quelque 55 GW. Partant, les difficultés auxquelles seront confrontés les industriels du secteur, et la consolidation qui s'en suivra, vont probablement s'étendre encore jusqu'en 2014, en grande partie à cause de la baisse plus ou moins rapide des tarifs d'achat sur les marchés historiques du solaire en Europe de l'Ouest. Impossible à dire qui survivra …


Une comparaison des coûts de production à l'horizon 2016 (estimation GTM Research)

En estimant à quelque 21 GW la capacité d'assemblage susceptible de disparaître d'ici 2015, GTM Research établit l'ampleur du désastre actuel, entre une offre pléthorique (malgré des usines déjà à l'arrêt) et une demande mondiale avec une trop faible croissance. Pour 2012, la société d'études prévoit une demande globale de 30 GW, alors que la capacité de production atteint 59 GW. L'année prochaine s'annoncerait comme particulièrement « noire », à en croire GTM Research, sauf peut-être pour des sociétés comme Trina Solar ou encore Yingli Green Energy, suscpetibles d'atteindre un coût de production d'environ 0,45 $/W en 2015. Le prix moyen de vente des panneaux PV fournis par les fabricants chinois de 1er rang devrait, lui, tomber à 0,61 $/W d'ici 2015.

Pour GTM Research, aucune société n'est à l'abri de la consolidation, même pas les fournisseurs Chinois tels Suntech, China Sunergy ou encore ReneSola qui, hier encore, investissaient dans le développement de leurs volumes de production et visaient la réduction drastique de leurs coûts par effet d'échelle.

Prévoir l'évolution future de l'offre et de la demande, un exercice critique en soi, est aujourd'hui conditionnée par de nombreux facteurs – les tarifs d'achat et autres aides, le prix des matériaux, la disponibilité de capitaux, le soutien politique en Chine … – tous aussi volatils les uns que les autres …

* PV Technology, Production and Cost: 2012-2016 Outlook.

Dans son premier rapport sur les tendances à moyen terme des marchés des énergies renouvelables, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) affiche sa confiance quant au déploiement du photovoltaïque dans le monde, avec 231 GW de puissance totale installée en 2017, contre 70 GW aujourd'hui. Pour la France, l'organisme prédit 6,2 GW de puissance PV installée en 2017, pour une production annuelle de 7,6 TWh d'électricité solaire renouvelable …

Le rapport s'intitule Medium-Term Renewable Energy Market Report 2012. « L'énergie de source renouvelable est arrivée à maturité », a souligné Maria van der Hoeven, directrice exécutive de l'AIE, lors de sa présentation. En 2017, la part du solaire dans la génération d'énergie de sources renouvelables devrait s'élever à 4,9%, avec le photovoltaïque comme pilier de la croissance. La production d'électricité de source PV devrait ainsi progresser de 35 TWh/an d'ici 2017, soit une hausse moyenne annuelle de 27,4%, avec une puissance installée passant de 70 à 230 GW dans le monde. La production d'énergie de sources renouvelables toutes technologies confondues devrait afficher une hausse de 5,8% entre 2011 et 2017.

Pour expliquer la progression du solaire photovoltaïque, l'AIE met en avant sa compétitivité croissante et la disponibilité accrue des panneaux PV et autres composants qui contribuent à faire baisser les coûts systèmes.

En terme de puissance installée d'ici 2017, la Chine devrait afficher la plus forte croissance (+32 GW),suivie des États-Unis (+21 GW), de l'Allemagne (+20 GW), du Japon (+20 GW) et de l'Italie (+11 GW).

Toujours en terme de puissance installée, le solaire thermodyunamique, ou à concentration, ne devrait passer, lui, que de 2 GW en 2011 à 11 GW en 2017., soit un déploiement moins rapide que prévu encore il y a peu d'années du fait de certaines difficultés à surmonter notamment en terme de complexité et d'autorisations de construction, et de la concurrence du PV. L'avantage du CSP réside toutefois dans l'hybridation (avec des centrales combinant solaire et énergies fossiles) et le stockage

Enfin, l'AIE voit également un avenir radieux pour le solaire thermique avec une progression de 196 Gwth en 2010 à plus de 500 Gwth en 2017, un développement tiré par la Chine, l'Allemagne, les États-Unis, la Turquie et l'Inde.

Le rapport s'appuie sur l'analyse de douze pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) ainsi que de la Chine, de l'Inde et du Brésil, représentant environ 80% de l'énergie renouvelable dans le monde.

La France a « inventé » le photovoltaïque intégré au bâti et devrait aussi rester le plus important marché dans ce secteur. Dans une étude effectuée par EuPD Research pour le compte du groupe Monier, un fournisseur de matériaux pour toitures inclinées, le marché du photovoltaïque intégré en toiture (RIPV pour Roof integrated PV) devrait atteindre 88 MWc en France cette année et 158 MWc en 2015. Pour Monier, le marché du RIPV s'inscrit comme une solution pour l'évolution vers l'efficacité énergétique des bâtiments. Au niveau européen, il dépasserait 420 MWc en 2015 …

Les principaux marchés du RIPV en Europe


L'étude ne traite que l'aspect photovoltaïque intégré en toiture, et non pas l'intégré au bâti qui inclut aussi l'intégré en façade. Ses conclusions sont néanmoins encourageantes, notamment pour les bâtiments neufs, dans la mesure où une toiture intégrant du PV serait in fine moins coûteuse qu'une solution surimposée.

Pour en savoir plus, télécharger le document Monier RIPV Whitepaper (en anglais)

Selon les dernières analyses de Solarbuzz, la demande sur le marché mondial du photovoltaïque devrait atteindre 17,2 GW au 2e semestre 2012, et l'offre disponible au niveau mondial n'y serait supérieure que de 8%. Ceci donnerait, enfin, une visibilité aux acteurs sur ce marché pour 2013 …



L'équilibre reviendrait ainsi sur ce marché après presque deux années marquées par d'importantes surcapacités à la fois de production de cellules solaires et d'assemblage de panneaux photovoltaïques, qui ont entraîné une drastique chute des prix et des marges des entreprises. Et des dépôts de bilan, restructurations et autres consolidations.

Solarbuzz prévoit pour 2012 une demande globale dans le photovoltaïque de plus de 30 GW, soit une hausse de 8% comparé à 2011, qui devrait être essentiellement tirée par les marchés émergents d'Asie du Sud-Est au 4e trimestre 2012. En Chine, la demande dépasserait 5 GW au 2e semestre 2012, apportant un nouveau souffle aux fournisseurs chinois de panneaux PV en silicium microcristallin. La société d'études de marché fonde ses prévisions en partie sur les pronostics des grands fabricants chinois qui annoncent de fortes hausses de leurs livraisons sur leur marché national cette année, et un marché mondial largement au-dessus de 30 GW. L'équilibrage entre l'offre et la demande serait néanmoins aussi le résultat d'une réduction des investissements d'expansion en Chine.

Le prix moyen de vente du silicium polycristallin devrait baisser de moins de 10% au 2e semestre 2012. Partant, les fabricants seraient donc obligés de chercher des économies sur d'autres facettes de la production. Au 1er trimestre 2012, l'assemblage des panneaux PV serait devenu le poste le plus cher dans la structure des coûts, poste qu'il s'agit maintenant de réduire. Certains grands fabricants chinois s'attendent à voir diminuer les prix des panneaux photovoltaïques de plus de 40% en 2012.

Les États-Unis auraient réalisé plus de 18000 installations photovoltaïques au premier trimestre 2012 pour une puissance totale cumulée de 506 MW, après un record de 780,5 MW au dernier trimestre 2011, selon GTM Research et l'association industrielle SEIA. Pour l'ensemble de l'année 2012, GTM Research prévoit quasiment un doublement du marché, à 3,3 GW …


La répartition par type d'installation montre que les installations commerciales (non-résidentiel) et les centrales au sol des énergéticiens dominent ce marché. Les prévisions à plus long terme donneraient un marché de plus de 8 MW en 2016.

Sur l'ensemble de 2011, la nouvelle puissance installée se serait établie à 1867,6 MW, portant la puissance PV totale opérationnelle à quelque 4,4 GW. Le dernier trimestre 2011 a été une période record pour les installations du fait du programme d'aides (1603 Grant) qui arrivait à échéance fin 2012. Une partie des onduleurs et panneaux PV installés au premier trimestre 2012 avaient encore bénéficié de ces aides. Les analystes restent néanmoins confiants pour la suite de 2012 malgré les taxes douanières infligées aux panneaux PV utilisant des cellules solaires chinoises, ce qui pourrait entraîner une hausse du coût des installations. Selon le groupement CASM (Coalition for American Solar Manufacturing), dont certains membres fondateurs sont à l'origine de la plainte antidumping contre les fabricants chinois de cellules solaires aux États-Unis, les importations solaires en provenance de Chine auraient chuté de plus de 60% en avril 2012, autant en séquentiel comparé à mars 2012 qu'en annuel comparé à avril 2011.

Sur un an, le prix moyen des panneaux PV aurait chuté de 47%, de 1,78 $/W au 1er trimestre 2011 à 0,94 $/W au 1er trimestre 2012. Le coût des systèmes PV installés aurait diminué avec une ampleur bien plus réduite : -7,3% pour le résidentiel, -11,5% pour les installations commerciales, -24,7% pour les grandes centrales PV au sol. Ce qui donne une baisse moyenne, tous systèmes confondus, de 17,2% sur un an.

Dans son dernier rapport trimestriel sur les différents marchés des énergies renouvelables réalisé en coopération avec Bloomberg New Energy Finance (BNEF), Ernst & Young prévoit un marché de 49,6 GW en terme de puissance photovoltaïque installée dans le monde en 2014, après une année 2012 marquée par une croissance de l'ordre de 22%, à quelque 35 GW, suivie d'une année 2013 étale. Les deux sociétés d'études voient émerger une multitude de petits pays porteurs aux côtés de la Chine, des États-Unis et du Japon avec des projets toujours fortement subventionnés, tandis que le marché allemand s'écroulerait à un tiers de son volume actuel …

Scénario optimiste



Dans un scénario conservateur, BNEF estime que les pays affichant les plus fortes croissances cette année seront les suivants : 4,6 à 4,5 GW en Chine, 2 à 2,3 GW au Japon, 1 à 1,1 GW en Inde, 2,4 à 3 GW aux États-Unis, 400 à 800 MW en Ukraine, 176 à 204 MW en Amérique latine, 270 à 400 MW en Thaïlande, 300 à 600 MW en Bulgarie et 150 à 300 MW en Roumaine. Soit un total de 11,3 GW à 14,2 GW pour ces pays, et une puissance globale de 26,3 GW dans le monde en 2012.

Dans son rapport, Ernst & Young décerne à une quarantaine de pays un indice d'attractivité pour les différentes technologies avec, pour le solaire, une distinction entre le solaire photovoltaïque et le solaire thermodynamique à concentration.

Pour consulter le rapport de Ernst & Young / Bloomberg New Energy Finance, cliquer sur
Country Attractiveness Index

Les deux sociétés d'études de marché concluent aussi à une très importante consolidation sur le marché du photovoltaïque, qui devrait aboutir à la disparition (dépôt de bilan ou acquisition) d'au moins la moitié des fabricants actuels de panneaux photovoltaïques en silicium cristallin. Les entreprises chinoises, notamment, pourraient se mettre à faire leurs emplettes en Europe suite à l'instauration de tarifs douaniers aux États-Unis.

Le marché mondial du photovoltaïque intégré au bâti (BIPV) devrait atteindre 3,9 milliards de dollars en 2016, estime NanoMarkets dans sa dernière étude. L'intégré au bâti est divisé en quatre grandes catégories de produits : les couvertures photovoltaïques intégrables, les solutions PV rigides (tuiles solaires, par exemple) et les solutions PV souples (bardeaux solaires, par exemple), qui se partageraient le plus gros du marché, et les solutions monolithiques intégrables qui ne devraient que commencer à émerger en 2016 …

Le PV intégré au bâti représenterait 160 MW cette année, en termes de puissance livrée. Près de 90% des centrales BIPV installées en 2012 seraient à base de silicium cristallin. NanoMarkets estime que cette part tomberait à 50% d'ici 2016, grignotée par des solutions alternatives, soit à couches minces type CIGS soit à pigments photosensibles DSC, déployables sans supports additionnels du fait de leur faible poids.

Le marché des couvertures photovoltaïques, solution la plus connue aujourd'hui et la plus facile à installer selon NanoMarkets, s'élèverait à 1,1 milliard de dollars en 2016.

Dans sa récente étude intitulée Global Market Outlook 2016, l'EPIA reste optimiste quant aux perspectives à long terme pour les marchés mondiaux du photovoltaïque  : l'association de l'industrie européenne du PV estime en effet que la puissance photovoltaïque installée au niveau mondial pourrait atteindre 208 GW à l'horizon 2016, et même monter à 340 GW d'ici là avec une politique appropriée d'aides au déploiement. Avec 29,7 GW de nouvelle puissance PV installée l'an passé, le volume total dans le monde s'est établi à près de 70 GW à fin 2011 …



Dans son rapport, l'Epia estime à 29,7 GW la puissance PV totale qui a été raccordée au réseau en 2011, après 16,8 GW en 2010. L'Europe aurait pesé à elle seule 21,9 GW en 2011, soit 75% du marché mondial (après 13,4 GW en 2010). Dans un classement par pays, l'Italie serait en tête avec 9,3 GW l'an passé, suivie de l'Allemagne avec 7,5 GW. La Chine aurait été le plus important marché hors Europe, avec 2,2 GW installé en 2011. Les Etats-Unis arriveraient en 2e position, avec 1,9 GW.

Au cours des prochaines années, la croissance viendrait néanmoins plus fortement de pays hors d'Europe (la Chine, la région Asie-Pacifique, les Amériques et, dans une moindre mesure, l'Afrique). En 2016, le Vieux continent pourrait ainsi disposer d'une puissance PV installée de quelque 95 GW au moins, soit un peu plus de 45% du total mondial selon le scénario « modéré » de l'EPIA.

Le rapport de l'EPIA est téléchargeable sur le site de l'association : Global Market Outlook 2016

Pour GTM Research, la croissance sur le marché des panneaux photovoltaïques à couches minces sera de nouveau au rendez-vous dès 2013 avec plus de 3 milliards de dollars et une capacité de production supérieure à 3 GW, malgré une petite régression en 2012 et une concurrence sérieuse de la part du silicium cristallin dont les prix baisseraient à 0,87 $/W en moyenne. En 2016, le volume de production des panneaux PV à couches minces dépasserait 10GW pour un marché de 7,6 milliards de dollars …



Après avoir pointé à une part de marché de près de 20% en 2009 lorsque leur coût de production faisait une vraie différence, les couches minces ont depuis perdu du terrain face à la concurrence du silicium cristallin. La réduction rapide des prix des panneaux PV en silicium cristallin, de plus de 50% l'an passé à 0,87 $/W en moyenne en 2012, selon GTM Research, a en effet relancé la question de la viabilité économique des technologies à couches minces. Nombre de fabricants luttent pour leur survie, comme en témoigne la restructuration annoncée la semaine dernière par First Solar. Ce dernier subit aussi le contrecoup des changements dans les réglementations tarifaires, en particulier dans des pays européens comme l'Allemagne et l'Italie, comme en France d'ailleurs, avec une forte tendance à la baisse des tarifs d'achat de l'électricité produite par les grandes centrales au sol, domaine de prédilection de l'Américain.

L'étude de GTM Research intitulée Thin Film 2012–2016: Technologies, Markets and Strategies for Survival voit néanmoins l'avenir en rose notamment pour la technologie CIGS, avec 4 GW en production en 2016. Si 2011 avait été l'année de Solar Frontier avec des livraisons de l'ordre de 400 MW, la société d'études s'attend à l'émergence de sociétés comme TSMC ou MiaSolé en pôle position, avec des coûts de fabrication de 0,50 $/W.

Selon GTM Research, les technologies CIGS auraient attiré plus de 305 M$ d'investissements en provenance de capitalrisqueurs depuis l'automne 2011.

Pour Solarbuzz, le marché grec du photovoltaïque pourrait sauver la mise à l'Europe cette année. La Grèce a déjà installé des centrales PV d'une puissance cumulée de 400 MW en 2011. L'avenir serait maintenant assuré par des contrats d'achat portant sur une puissance de 2 GW qui auraient été signés par des développeurs de projets et des énergéticiens ainsi que par des projets aidés représentant une puissance cumulée d'environ 500 MW …

La Grèce avait pourtant baissé par ailleurs ses tarifs d'achat. Voir notre revue de presse

Selon la société d'études de marché, les centrales PV assorties d'un contrat d'achat de l'électricité devraient être construites sur une période de 18 mois, soit d'ici mi-2013. Les projets aidés seraient, eux aussi, réalisés en partie cette année et en partie l'an prochain.

Rappelons que la Grèce a aussi lancé un programme appelé Helios qui vise 10 GW de puissance photovoltaïque installée d'ici 2050.

La production mondiale de cellules solaires n'a augmenté que de 36% en 2011, à 37,2 GW, après une hausse de 120%, à 27,4 GW, l'année précédente, nous apprend l'enquête annuelle de Photon International. Avec six fournisseurs chinois et deux taiwanais dans le Top 10 emmené par Suntech Power, l'Asie se taille la part du lion tandis que les fabricants tant européens que japonais ont disparu du haut du tableau …

Cette année, les fabricants prévoient d'augmenter la production mondiale de 41%, à 52,5 GW. Les capacités de production sont attendues en hausse de seulement 19% cette année, à 69 GW, après une progression de 57% l'an passé, à près de 58 GW. Pour autant, selon Photon, la production réelle ne devrait pas dépasser 37 GW.

La délocalisation de la production de cellules solaires vers des pays à faibles coûts salariaux, et en particulier vers la Chine, est inéluctable, estime Photon International.

En 2008, la Chine ne pesait que 33% de la production mondiale de cellules solaires, mais cette part est montée à 57% en 2011 et elle augmentera encore à l'avenir. Selon Photon, la pression sur les prix a entraîné des dépôts de bilan, des restructurations et des consolidations principalement au sein de la filière industrielle européenne, mais les petites sociétés chinoises sont également impactées.

D'après Photon, le classement 2012 serait dominé par cinq sociétés chinoises aux cinq premières places, tandis que les Américains First Solar et Sunpower devraient pouvoir se maintenir dans le Top 10, tout en délocalisant la majeure partie de leurs production vers l'Asie.

L'Allemand Q-Cells, déjà tombé à la 13e place l'an passé, se maintiendrait encore de justesse dans le Top 20 cette année.

La Bunesnetzagentur vient de confirmer le record de puissance photovoltaïque installée outre-Rhin au 4e trimestre 2011 annoncé début janvier : les chiffres définitifs s'établissent à 485,6 MWc en octobre, 659,2 MWc en novembre et 2983,1 MWc en décembre, soit un total de 4128 MWc. Selon EuPD Research, plus de 40% des 61227 installations photovoltaïques réalisées en décembre affichent plus de 1 MWc. Sur l'ensemble de l'année, la puissance installée atteint 7481 MWc pour quelque 238000 centrales PV. La société d'études de marché prévoit une puissance installée de 5,9 GWc en 2012, dont 3 GW au 1er trimestre de l'année …

L'année précédente, la puissance totale installée en Allemagne avait culminé à 7412 MWc.

Parallèlement, le comité consultatif mis en place entre les ministères de l'écologie et de l'industrie, et les états fédéraux, pour les renégociations de la nouvelle réglementation tarifaire vient de clore ses travaux avec une proposition de compromis. Le nouveau cadre prendra effet le 1er avril pour les installations PV en toitures et au 1er juillet pour les centrales PV au sol. Toutefois, les projets pour lesquels une demande de raccordement avait été déposée avant le 24 février bénéficient de trois mois supplémentaires pour la mise en service de leurs installations, soit respectivement jusqu'au 30 juin et jusqu'au 30 septembre. Enfin, le tarif d'achat ne s'appliquera désormais plus que sur 80% de la production des petites installations et sur 90% de la production des grandes installations. La part restante non rétribuée de l'électricité produite devra être soit consommée par le propriétaire de l'installation soit vendue par ailleurs.

D'aucuns estiment qu'il y a maintenant un véritable rush sur les installations PV en Allemagne afin de concrétiser le plus vite possible certains projets et de pouvoir effectuer les raccordements avant les dates fatidiques, les délais risquant d'être très tendus à cause d'un très grand volume à traiter. Un rush tel que le record de près de 3 GWc installé en décembre 2011 pourrait être dépassé.

Pour EuPD Research, l'évolution du marché en 2012 dépendra plus fortement des prix des centrales PV que des variations des tarifs d'achat. Plus ou moins stables en ce début d'année, ces derniers devraient baisser à partir de juillet prochain. Des informations plus détaillées concernant les statistiques et le marché allemand seront présentées le 18 avril prochain à Francfort (Allemagne), à l'occasion du 5. German PV Market Briefing 2012

Puissance installée en 2011 par état fédéral