La rumeur enfle : l'Allemagne, par le biais de son ministre de l'environnement ou de fabricants de panneaux photovoltaïques, pourrait déposer une plainte antidumping contre les fabricants chinois du PV auprès de l'Union européenne à l'instar de ce que SolarWorld a fait aux États-Unis. Pour les analystes de Jeffries, la plainte serait imminente. Les réactions des acteurs industriels varient, les intégrateurs systèmes, installateurs et fournisseurs des fabricants chinois de modules PV sont contre, tandis que les assembleurs européens de panneaux PV sont plutôt pour des sanctions. Qu'en pensent les lecteurs de l'Echo du solaire ? …

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Est-ce que l'Europe, et en particulier l'Allemagne, ne fait que suivre la tendance après la décision des États-Unis d'imposer des taxes antidumping assez « punitives » [NDLR : de 31% pour les fabricants les plus connus à 250% pour les autres, mais la décision n'est pas définitive et doit être confirmée d'ici octobre ou novembre 2012] contre les Chinois après quelques mois d'investigation ?

Les taxes seraient-elles la seule solution entrevue par des fabricants européens pris à la gorge sur des marchés attendus en baisse, car moins subventionnés ou aidés par les politiques tarifaires, dans un contexte de course à la baisse des coûts de production ?

Des taxes antidumping changeront-elles fondamentalement la donne pour les fabricants européens ?

L'impact de taxes punitives est-il mesurable ? Pour les fabricants européens ? Sur le marché ?

Quid des installateurs, intégrateurs et autres importateurs, sans parler des utilisateurs pour qui se dessineraient ainsi des prix à l'achat vraisemblablement plus élevés, avec le risque d'entraîner presqu'automatiquement une baisse du nombre d'installations PV et donc des marchés ?

Quid de la parité réseau avec des panneaux photovoltaïques globalement plus chers ?

Après deux années successives en baisse, le solaire thermique a repris des couleurs l'an passé. Avec une puissance de 2,6 GWth installée en 2011 selon les statistiques de l'Estif (European solar thermal industry federation), la capacité totale installée en Europe s'établit désormais à 26,3 GWth, pour quelque 18,8 TWh d'énergie solaire par an. Le marché français du solaire thermique a, lui, baissé de 2% en 2011 …



En France, le marché global du solaire thermique a baissé de 2% en 2011, à 250000 m2 de surface de collecteurs installés en métropole. Un marché tiré vers le bas par la diminution drastique des systèmes solaires thermiques individuels qui n'a pas pu être compensée par la hausse de 30% des solutions collectives dont l'installation est soutenue par le Fonds chaleur.

L'Allemagne a, par contre, encore été le marché le plus porteur en 2011, tandis que la Pologne a rejoint l'an passé le groupe des pays installant plus de 200000 m2 de nouvelle surface de capteurs solaires, soit environ 140 MWth en terme d'énergie. D'autres marchés, comme l'Italie, l'Espagne, le Portugal ou encore la République tchèque, sont encore en déclin, alors que la Grèce semble renouer avec une tendance à la hausse.

Selon une étude récente du BSW-Solar, l'Allemagne devrait d'ailleurs tripler sa capacité de collecteurs solaires thermiques installés d'ici 2020 pour atteindre 3,6 millions de m2 contre 1,2 million de m2 aujourd'hui, puis monter ultérieurement à 8 millions de m2 en 2030.

Pour consulter les statistiques de l'Estif, cliquer sur Solar Thermal Markets in Europe

Pour Solar Thermal World, le marché finnois du solaire thermique, bien qu'encore en émergence avec 30000 m2 de surface de collecteurs à fin 2010, présenterait un potentiel de développement puisque l'ensoleillement dans le pays n'est que de 10 à 15% inférieur à celui du Nord de l'Allemagne. Des fabricants de collecteurs solaires, comme Savosolar et Polarsol se sont créés dans le pays ; ils s'ajoutent à d'autres sociétés notamment européennes, comme Viessmann, Nibe ou Roth, également actives sur ce marché avec une présence locale …

Dans ses statistiques, l'Estif (European solar thermal industry federation) a estimé le marché finnois à 4000 m2 en 2011.

Le gouvernement croate inscrit son pays sur la liste de plus en plus longue de ceux qui choisissent une baisse drastique des tarifs d'achat, d'une part pour orienter la construction des installations photovoltaïques plus fortement vers les toitures et d'autre part pour réduire les coûts du développement du marché du PV. Le tarif d'achat pour les centrales PV au sol ont baissé début juin de 0,52 €/kWh à 0,15 €/kWh, alors que les centrales PV en toiture bénéficient d'un tarif de 0,35 €/kWh jusqu'à 10 kWc et de 0,22 €/kWh de 10 à 30 kWc. Ces tarifs sont majorés pour des installations à forte valeur ajoutée locale …

Par ailleurs, selon PV Magazine, l'institut allemand de R&D ISE de Fribourg/Brisgau investirait 700 M€ dans la création d'une société d'assemblage de panneaux photovoltaïques en Croatie avec, à la clé, la construction d'une usine qui devrait être opérationnelle en 2015.

Le cadre tarifaire Conto Energia V remanié, qui devait être applicable aux installations photovoltaïques en Italie à partir du 1er août, ou au plus tard lorsque le plafond des 6 milliards d'euros octroyés au système de tarifs d'achat serait atteint*, devrait être dévoilé cette semaine. L'association industrielle Gifi s'attend à quelques importants remaniements par rapport au projet initial, avec un bonus pour des toitures PV avec désamiantage, la reconduite de la majoration pour les panneaux principalement assemblés en Europe et une période de transition pour permettre la finalisation des projets en cours et protéger les investissements …

Le Conto Energia V sera dans un premier temps publié sous forme de projet de loi avant que le parlement ne passe au vote la semaine prochaine.

A priori, la baisse des tarifs d'achat serait entérinée plus ou moins comme prévue, avec 23,7 c€/kWh pour les petits systèmes PV en toiture jusqu'à 19,9 c€/kWh pour les systèmes PV de moyenne taille en toiture, et 16,1 c€/kWh pour les centrales au sol de plus de 1 MW (contre respectivement 27,4 c€/kWh, 23,3 c€/kWh et 18,2 c€/kWh). Toutefois, outre les modifications pré-citées, l'enregistrement des projets d'installations ne devrait être obligatoire qu'à partir de 12 kWc.

Aucune précision n'a filtré quant au plafonnement du volume annuel installé. Il était question initialement de le plafonner à une puissance de 2 à 3 GW.

*Le plafond des 6 milliards d'euros d'aides via les tarifs d'achat devrait être atteint entre août et septembre.

AEG Power Solutions a construit une usine d'assemblage d'onduleurs pour le solaire d'au moins 200 MW dans le Montague Park à Milnerton, près de Cape Town en Afrique du Sud. La production des modèles d'onduleurs pour grandes centrales photovoltaïques PV.500 et TKS 1 MW a déjà démarré avec 13 employés dans l'usine qui sera officiellement inaugurée en septembre prochain. D'ici à la fin de l'année, son catalogue s'étendra aux modèles PV.630 et PV.800 …

La firme mise sur un développement du solaire dans le pays, ce qui est logique si l'on considère les 2500 heures d'ensoleillement par an, plus du double comparé à la majorité des pays européens. Le gouvernement sud-africain a d'ailleurs déjà approuvé des projets pour la 18 GW d'énergies renouvelables, dont 8,4 GW ont été alloués au solaire. L'Afrique du Sud produit aujourd'hui quelque 90% de sa consommation d'électricité dans des centrales au charbon. En outre, moins de 40% des habitants du pays ont accès à un réseau électrique. Les experts estiment en général que quelque 1,5 milliard de personnes dans le monde ne dispose pas d'accès à un réseau électrique, dont un tiers vivent en Afrique.

L'usine d'AEG en Afrique du Sud s'appellera 3W Power, qui est le nom de la holding de la firme, mais commercialisera ses produits sous la marque AEG. L'an dernier, la firme avait fait un investissement similaire en Inde.

ARTICLE MIS A JOUR : Q-Cells confirme un article paru dans le Financial Times selon lequel l'énergéticien chinois Hanergy, un spécialiste des énergies renouvelables qui s'est engagé récemment dans les panneaux photovoltaïques, serait sur le point d'acquérir le fabricant de cellules et panneaux solaires à couches minces CIGS/CIS Solibro, société suédoise à l'origine devenue une filiale de Q-Cells en 2006. Les différentes parties prenantes ont signé un accord ce mardi 5 juin …

Hanergy viserait essentiellement le marché du photovoltaïque à couches minces, et prendrait ainsi une option pour une place de leader. Selon GTM Research, Solibro aurait livré 66 MW de panneaux CIGS/CIS l'an passé, loin derrière les 400 MW de Solar Frontier mais néanmoins en 2e position de la liste des fournisseurs et donc devant MiaSolé.

Cette transaction marque un début de consolidation dans le secteur du photovoltaïque. Elle s'inscrit dans la foulée de la reprise majoritaire de Sunways par le groupe LDK, et confirme l'attrait des sociétés européennes, et indéniablement de leurs avancées technologiques, pour les fabricants chinois.

Pour en savoir plus, cliquer ici

La société américaine Nanosolar reste ambitieuse. Le spécialiste des panneaux photovoltaïques à couches minces (CIGS) vient de clore un nouveau tour de table qui lui a permis de lever 70 millions de dollars, portant à plus de 500 M$ le financement total obtenu depuis sa création en 2004. Ces fonds serviront à financer l'extension de ses capacités de production de cellules solaires et panneaux PV CIGS, à supporter ses efforts de R&D – un rendement de conversion de 17,1% a déjà été atteint en laboratoire, pour 10% en production – et à lancer la commercialisation à plus grande échelle …



Nanosolar fait appel à une technologie de fabrication par impression d'encres conductrices à base de nanoparticules sur un mince substrat flexible, dans un process en continu. Elle avait obtenu une aide financière de 42 M$ du département américain de l'énergie (DoE) en 2006. La société aurait atteint depuis tous ses objectifs. Elle vise aujourd'hui un rendement de conversion de 12% en production pour ses panneaux PV cette année, et la parité réseau à l'horizon 2015.

La capacité de production de son usine allemande de Luckenwalde (au sud de Berlin) dépasserait aujourd'hui 100 MW. L'objectif d'extension porterait, lui, sur 250 MW d'ici à la fin de l'année.

A ce jour, Nanosolar n'a livré qu'une dizaine de MW au total. La société a, par contre, signé l'an passé des contrats d'approvisionnement de plusieurs centaines de MW en cumulé avec plusieurs clients internationaux.

La levée de fonds s'est effectuée auprès d'investisseurs existants et de nouveaux arrivants, dont OnPoint Technologies, Mohr Davidow Ventures et Ohana Holdings.

A l'occasion d'un 4e tour de table, SolarBridge Technologies, fabricant américain de microonduleurs pour le photovoltaïque, vient de lever 25 millions de dollars notamment auprès d'un nouvel investisseur, Shea Ventures, ainsi que des investisseurs existants comme Battery Ventures, Rho Ventures et Osage University Partners. La société peut ainsi financer son extension à l'international, notamment vers le Vieux continent …

L'offre produits de SolarBridge porte sur des microonduleurs qui s'intègrent dans des panneaux photovoltaïques, près des boîtes de jonction ou à leur place afin d'en garantir un meilleur bilan énergétique et de fournir directement un courant alternatif.

Cette nouvelle levée de fonds porte le montant total des financements de SolarBridge à 71 millions de dollars.

La liste des entreprises en difficultés s'allonge encore. Créé en 2001, le Canadien Day4 Energy, fournisseur de solutions PV et d'équipements de production, vient de mettre plus ou moins la clé sous la porte. Après l'annonce d'un chiffre d'affaires en baisse de 59%, à 6,5 M$, et de nouvelles pertes au titre du premier trimestre 2012, sans aucune perspective de renouer avec des bénéfices, la société a transféré ses actifs dans une structure détenue par sa direction et s'est délistée de la bourse de Toronto.

La société suisse Komax, fournisseur, entre autres, d'équipements d'automatisation pour le photovoltaïque, vient de supprimer 70 emplois dans sa division solaire.

L'Américain Hoku Materials a supprimé quelque 100 emplois et arrêté la construction d'une usine de fabrication de silicium, à Pocatello dans l'Idaho. Filiale du Chinois Tianwei (du groupe China South Industries), Hoku Materials comprend aussi une activité d'installateur, Hoku Solar, active notamment à Hawai, qui ne devrait pas être touchée par la restructuration.

Situé également dans l'Idaho, à Nampa (près de Boise), Transform Solar, société commune à l'Américain Micron Technology et à l'Australien Origin Energy, va arrêter toute activité et supprimer au moins 250 emplois. Transform Solar avait été créé en 2010 pour développer des cellules solaires et des panneaux photovoltaïques ultra minces et de faible poids (selon une technologie appelée Sliver), en exploitant le savoir-faire de Micron dans les semiconducteurs et l'expertise de l'Australien dans le solaire.

En Allemagne, Odersun a maintenant cessé toute activité de production et tous les 260 employés ont été licenciés. L'espoir suscité un temps avec l'annonce d'un investisseur russe n'a pas duré. Inventux Technologies a, pour sa part, mis près de 70 personnes en congés sans solde pour le moment. Environ 120 autres employés sont au chômage technique.

La construction de Sumbiosi, un prototype innovant de maison solaire à énergie positive et éco-responsable conçu par les élèves-ingénieurs du Centre Arts et Métiers ParisTech*, qui suivent la formation Ingénierie des Procédés et Matériaux pour l’Environnement et Développement Durable (IPM2D) de Bordeaux, commencera le 5 juin 2012 en Aquitaine. La maison sera exposée au Solar Decathlon Europe à Madrid en septembre prochain …



Le prototype taille réelle que le public bordelais découvrira en juin à l’IUT de l’Université de Bordeaux 1 est 100% éco-responsable : 30 m² de panneaux solaires, avec un système innovant de concentration du soleil (500 fois) avec des lentilles de Fresnel, un équipement d'effet Venturi sur le toit pour accélérer la circulation de l'air, des filtres avec des lombrics et des graviers pour purifier les eaux usées, la récupération de l'eau de pluie et une toiture végétalisée, etc. Avec le solaire à concentration, une surface de silicium de format A5 suffit pour fournir l’électricité pour toute la maison. La seconde innovation solaire du prototype est un système solaire 3 en 1. Les systèmes classiques produisent deux énergies : électricité et eau chaude. Les élèves-ingénieurs ont enrichi ce concept d’un fluide caloporteur, intégré aux systèmes photovoltaïques, ce qui réduit la consommation énergétique.

A Madrid, le projet Sumbiosi sera en compétition avec une vingtaine d'autres projets universitaires, et notamment avec l'autre projet français, la maison Canopea de la Team Rhône-Alpes (voir notre article)

* Des étudiants d’autres établissements d’enseignement supérieur d’Aquitaine ont participé à ce projet. Pour cette occasion, tous les établissements sont réunis sous une bannière unique : Aquitaine Bordeaux Campus.

La société allemande Solon, passée dans le giron de Microsol fin mars vient de signer un accord avec Elco Contracting & Services pour la construction "clé en main » de deux centrales photovoltaïques cumulant une puissance de 8 MW en Israël pour le compte du développeur de projets Enlight Renewables, implanté à Rosh Ha'Ayin, près de Tel Aviv. Les deux centrales solaires auront une puissance de 5 et 3 MW, et seront installées respectivement dans les kibboutz Kramim et Idan …

Suntech Power, fabricant chinois de panneaux photovoltaïques et leader mondial en terme de volume de livraison, vient de signer un accord avec Krannich Solar, distributeur allemand de systèmes photovoltaïques complets, pour la livraison de panneaux PV pour une puissance totale de 120 MW sur l'année 2012. Les deux sociétés coopèrent depuis 2007.

L'Américain Advanced Solar Photonics vient d'investir un montant non dévoilé pour augmenter sa capacité d'assemblage de panneaux photovoltaïques en silicium cristallin dans son usine de Floride, qui atteint désormais 130 MW. ASP est une des rares sociétés à proposer un panneau PV de 400 W comprenant 96 cellules solaires en silicium monocristallin (dans sa série BlackStar). Ce dernier mesure 1960 mm x 1308 mm x 40 mm et pèse 35 kg.

L'Américain First Solar vient de mettre au chômage partiel 120 des 240 employés en train d'installer la centrale photovoltaïque de 250 MW d'Antelope Valley Solar Ranch One pour Exelon près de Los Angeles, selon Greentech Media. Apparemment, la découverte, lors d'une inspection de routine, que les connecteurs électriques des 3,7 millions de panneaux PV en CdTe de First Solar n'avaient pas l'homologation UL de sécurité requise par le permis de construire a stoppé les travaux.

L'Allemand Odersun, installateur de centrales photovoltaïques essentiellement en intégré au bâti et avec des panneaux PV à couches minces, avait déposé le bilan fin mars dernier. N'ayant pas trouvé d'investisseurs à ce jour, le liquidateur judiciaire vient d'annoncer que la société va fermer définitivement ses portes à la fin mai, sauf miracle de dernière minute. Quelque 260 emplois passent à la trappe même si les négociations avec des repreneurs potentiels devraient encore continuer.

Pramac, fournisseur italien de panneaux photovoltaïques à couches minces, est en cessation de paiements. Ses actionnaires ont refusé la restructuration financière proposée par la direction après plus de 94 M€ de pertes nettes l'an passé. Pramac dispose d'une ligne de production de 30 MW pour des modules solaires en technologie micromorphe d'Oerlikon qui a récemment vendu son activité solaire au Japonais Tokyo Electron.

La société suisse VHF Technologies, plus connue sous la marque Flexcell, est en difficultés financières et a arrêté sa production de films photovoltaïques à couches minces à Yverdon-les-Bains. Selon le quotidien régional La Côte, la société d'investissement Capricorn Capital serait prête à injecter 8,5 millions de francs suisses si, pendant la période de sursis de quatre mois accordée par le tribunal, le carnet de commandes se remplit avec la nouvelle stratégie vers le haut de gamme, en visant par exemple un store solaire.

Silicio Solar, fabricant de tranches de silicium pour cellules solaires, a demandé l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire pour partir à la recherche de nouveaux investisseurs. L'Espagnol avait stoppé la production dans son usine de 300 MW de Puertollano en automne 2011 pour une période qui devait initialement durer jusqu'en février 2012, au moins. La société souffre de la chute du prix des tranches de silicium de plus de 50% l'an passé.

Le Taiwanais AE Polysilicon, fabricant de silicium et filiale du fabricant de cellules solaires Motech, vient de stopper sa production. Les équipements seront vendus.

Silex Solar, seul fabricant de cellules solaires et assembleur de panneaux PV (ex-BP Solar) en Australie, vient de décider d'arrêter son activité d'assemblage d'ici à fin juin 2012, après avoir déjà fermé son usine de cellules solaires l'an passé. Le nombre d'employés touchés n'a pas été dévoilé. Son compatriote Edson, spécialisé dans le solaire thermique pour l'eau chaude sanitaire (CA : 8 M$), vient, lui, d'être placé sous administration judiciaire.

Au Royaume-Uni, de nouveaux tarifs d'achat pour l'électricité produite par les installations photovoltaïques entreront en vigueur à partir du 1er août prochain. Les petits systèmes PV résidentiels jusqu'à 4 kW, par exemple, seront rétribués 16 pence/kWh (20 c€/kWh) pendant 20 ans, contre 21 p/kWh (26 c€/kWh) sur 25 ans jusqu'ici. S'y ajoutera un tarif dit "export" de 4,5 p/kWh pour chaque kWh injecté sur le réseau, contre 3,2 p/kWh aujourd'hui. Les tarifs d'achat baisseront ensuite a priori de 3,5% par trimestre. Parallèlement, le ministère de l'énergie et du climat (DECC) a dévoilé la création d'un centre national de R&D dédié au solaire, qui sera construit en Cornouailles dans les deux ans à venir …

Le DECC a donc reporté d'un mois la baisse des tarifs d'achat qui est censée favoriser le PV résidentiel et éviter l'explosion du marché des centrales de grandes tailles.

Pour les détails des nouveaux tarifs par tranche de puissance, cliquer sur le tableau des tarifs

Les tarifs d'achat devraient diminuer de 3,5% par trimestre si la puissance installée reste « raisonnable ». La baisse pourra être suspendue pendant deux trimestres successifs au maximum en cas de trop fort recul de la demande. A l'inverse, les tarifs d'achat pourront diminuer jusqu'à 28% par trimestre si le marché se développe très vite.

La feuille de route portant sur le mix énergétique, et la part des énergies renouvelables, devrait être mise à jour dans le courant de l'année, par le gouvernement qui considère qu'un objectif de 22 GW d'énergies renouvelables à l'horizon 2020 reste réalisable.

Dans sa récente étude intitulée Global Market Outlook 2016, l'EPIA reste optimiste quant aux perspectives à long terme pour les marchés mondiaux du photovoltaïque  : l'association de l'industrie européenne du PV estime en effet que la puissance photovoltaïque installée au niveau mondial pourrait atteindre 208 GW à l'horizon 2016, et même monter à 340 GW d'ici là avec une politique appropriée d'aides au déploiement. Avec 29,7 GW de nouvelle puissance PV installée l'an passé, le volume total dans le monde s'est établi à près de 70 GW à fin 2011 …



Dans son rapport, l'Epia estime à 29,7 GW la puissance PV totale qui a été raccordée au réseau en 2011, après 16,8 GW en 2010. L'Europe aurait pesé à elle seule 21,9 GW en 2011, soit 75% du marché mondial (après 13,4 GW en 2010). Dans un classement par pays, l'Italie serait en tête avec 9,3 GW l'an passé, suivie de l'Allemagne avec 7,5 GW. La Chine aurait été le plus important marché hors Europe, avec 2,2 GW installé en 2011. Les Etats-Unis arriveraient en 2e position, avec 1,9 GW.

Au cours des prochaines années, la croissance viendrait néanmoins plus fortement de pays hors d'Europe (la Chine, la région Asie-Pacifique, les Amériques et, dans une moindre mesure, l'Afrique). En 2016, le Vieux continent pourrait ainsi disposer d'une puissance PV installée de quelque 95 GW au moins, soit un peu plus de 45% du total mondial selon le scénario « modéré » de l'EPIA.

Le rapport de l'EPIA est téléchargeable sur le site de l'association : Global Market Outlook 2016

Aux Pays-Bas, alors que toutes les aides financières ont été supprimées, le marché du photovoltaïque pourrait néanmoins croître de 50%, à plus de 45 MW cette année (une puissance intéressante à l'échelle d'un pays avec un climat a priori peu favorable), tiré par un marché résidentiel de systèmes de 1 à 3 kWc grâce à la facturation nette, croit savoir un auteur du blog de Solarplaza. Les principales raisons à cette évolution : un coût de l'ordre de 2500 €/kW PV installé, une tendance à l'indépendance énergétique face à un prix de l'électricité élevé, la conscience environnementale, et l'effet de masse …

Pour Erwin Koot, auteur du blog, le pays pourrait connaître une croissance identique du marché du PV en 2013, attirant ainsi de nombreux entrepreneurs étrangers alors que des sociétés locales (Scheuten Solar, Solland Solar, Helianthos) sont financièrement à la peine.

Un consortium de 14 partenaires scientifiques et industriels, dont le Français Nexcis, vient d'obtenir 10 millions d’euros de l’Union européenne pour le projet Scalenano, coordonné par l'IREC (Catalonia Institute for Energy Research), qui consiste à développer des cellules solaires plus efficaces et moins chères d'ici l'été 2015. Les travaux porteront sur des architectures de cellules solaires, sur les matériaux, avec le recours à des nanoparticules, et sur des procédés tels que la nanostructuration et l'électrodéposition, avec l'objectif de réduire le coût de production …

Le consortium regroupe des équipes de R&D de l'IREC (Espagne), de l'EMPA (Suisse), de l'Italian Institute of Technology, le CEA et du Helmholtz Zentrum Berlin, quatre laboratoires universitaires (Grande-Bretagne, Suisse, Luxembourg et Allemagne), ainsi que les industriels Merck (chimie), Nexcis (photovoltaïque), IMPT (technologies à couches minces), Semilab (métrologie).

Pour en savoir plus, aller sur le site
Scalenano

DisaSolar, une PME française de Limoges spécialisée dans la distribution de solutions photovoltaïques souples,vient de signer un contrat de recherche avec les laboratoires du Holst Centre aux Pays-Bas afin d'accélérer la mise au point d'un procédé industriel de fabrication du photovoltaïque organique par impression jet d’encre …

Rappelons que DisaSolar est en train de finaliser un tour de table afin de lever les 10 millions d'euros nécessaires pour financer sa propre ligne pilote de panneaux PV organiques flexibles, imprimés à l'aide d'un procédé jet d'encre. L'usine, qui aura une capacité de production de 1,5 MW, devrait être pleinement opérationnelle en 2015.

Depuis sa création en 2008, cette PME adossée au groupe Disa / Megamark spécialisé dans la communication graphique hors média, vise à créer, en France, une filière du photovoltaïque organique (OPV). Elle coopère déjà avec divers laboratoires de recherche français, européens et internationaux. Le Holst Centre s'ajoute ainsi au CEA/INES, au CNRS/XLIM et aux laboratoires de la Queens University au Canada. DisaSolar compte valider les résultats des travaux de R&D au sein de son propre laboratoire à Limoges.

DisaSolar participe notamment au projet de recherche SprinTronics labellisé par le programme européen Euripides et lancé le 14 février dernier. Avec un financement de 7 M€ sur quatre ans, les travaux visent à développer une technologie de rupture pour l'électronique imprimée selon une démarche bottom-up, en partant des besoins du marché et des contraintes liées aux matériaux pour la mise au point des équipements et du procédé appropriés.

Créé à l'initiative d'un petit groupe d'industriels, le Global Solar Council qui vient de naître est une coalition dans le style des clubs de décideurs, qui s'est fixé pour vocation de faire avancer le déploiement de l'énergie solaire de façon « soutenable et compétitive ». Ils visent à « démontrer les progrès effectués dans ce secteur auprès des instances politiques, en soulignant l'importance d'une politique de soutien », est-il précisé dans un communiqué de presse …

Le Global Solar Council devraient engager des actions complémentaires à celles d'autres fédérations existantes à l'échelle régionale et souhaite coopérer avec des groupements comme l'EPIA, l'APVIA et le SEIA.

Les membres fondateurs sont Applied Materials (Charles F. Gay, président, Applied Solar), Dow Corning (Robert D. Hansen, CEO), DuPont (David B. Miller, président, Dupont Electronics & Communication), First Solar (Michael J. Ahearn, président et CEO par interim), Lanco Solar (Vutukuri Saibaba, CEO), Phoenix Solar (Andreas Hänel, CEO), et Suntech Power (Zhengrong Shi, CEO).

Pour plus d'informations, voir sur le site du Global Solar Council

Les mauvaises nouvelles continuent pour le Norvégien REC Solar. Après l'arrêt total de la production de tranches de silicium monocristallin de 300 MW à Glomfjord, en Norvège, il y a un mois, et dans la perspective de résultats financiers négatifs, le groupe verticalement intégré stoppera au second trimestre également l'activité restante dans son usine de tranches de silicium multicristallin (650 MW) de Heroya,supprimant ainsi 640 emplois. Au 1er trimestre 2012, REC a réalisé un chiffre d'affaires de 282,9 millions d'euros, en baisse de 25% comparé au 4e trimestre 2011 ; son résultat net affiche 27,6 millions d'euros de pertes, contre 328 millions au trimestre précédent …

« Le marché du solaire a changé de façon dramatique ces dernières années. Malgré une solide croissance de la demande, la surcapacité continue d'affecter négativement les prix des tranches. A Heroya, nous avons augmenté la qualité, et réduit les coûts de plus de 25% par an depuis deux ans. Mais, avec la concurrence chinoise et des prix en baisse à un tiers de leur valeur d'il y a deux ans, cela n'a pas suffi », explique Ole Enger, président et CEO de REC.

Au premier trimestre 2012, le prix moyen de vente du silicium multicristallin a baissé de 15%, celui des tranches de silicium de 24% et celui des panneaux photovoltaïques de 18%.

Pour Solarbuzz, le marché grec du photovoltaïque pourrait sauver la mise à l'Europe cette année. La Grèce a déjà installé des centrales PV d'une puissance cumulée de 400 MW en 2011. L'avenir serait maintenant assuré par des contrats d'achat portant sur une puissance de 2 GW qui auraient été signés par des développeurs de projets et des énergéticiens ainsi que par des projets aidés représentant une puissance cumulée d'environ 500 MW …

La Grèce avait pourtant baissé par ailleurs ses tarifs d'achat. Voir notre revue de presse

Selon la société d'études de marché, les centrales PV assorties d'un contrat d'achat de l'électricité devraient être construites sur une période de 18 mois, soit d'ici mi-2013. Les projets aidés seraient, eux aussi, réalisés en partie cette année et en partie l'an prochain.

Rappelons que la Grèce a aussi lancé un programme appelé Helios qui vise 10 GW de puissance photovoltaïque installée d'ici 2050.