L'Allemagne projette de subventionner l'installation de systèmes destinés au stockage de l'énergie solaire photovoltaïque, peut-être à hauteur de 2000 € par système ; les détails du programme envisagé devraient être précisés dans les prochaines semaines. Parallèlement, de grands acteurs du secteur viennent de se regrouper dans un syndicat professionnel – le Bundesverband Energiespeicher (BVES) – qui va, dans un premier temps, élaborer une feuille de route pour le stockage de l'énergie de source renouvelable, et notamment solaire. Sa première assemblée générale se tiendra le 19 mars prochain …

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Le programme d'aides pourrait représenter un financement de l'ordre de 50 M€ et servir à subventionner quelque 20000 à 25000 systèmes de stockage, croit savoir le quotidien allemand Frankfurter Rundschau. Annoncées par le gouvernement allemand l'an passé, les subventions pour l'installation de systèmes de stockage de l'électricité photovoltaïque devraient contribuer à la sécurité des réseaux électriques outre-Rhin, estime le syndicat professionnel BSW-Solar. Selon une étude de l'institut de recherche Fraunhofer ISE, le recours à des batteries de stockage pourraient réduire de 40% les pointes de production d'électricité et améliorer de 66% le taux d'injection d'électricité photovoltaïque dans les réseaux électriques sans qu'il soit nécessaire de les renforcer.

Créé en marge de la manifestation EU PVSEC en septembre 2012, le BVES tiendra sa première assemblée générale à l'occasion de la conférence-exposition Energy Storage 2013, organisée par Solarpraxis les 18 et 19 mars à Düsseldorf (Allemagne), où seront aussi prises les premières décisions quant à la vocation du syndicat et au rôle du stockage dans la transition énergétique outre-Rhin. Les fondateurs pensent atteindre une cinquantaine de membres d'ici là. La direction générale du BVES est assurée par Harald Binder, ex-vice-président et ex-directeur général d'Applied Materials et aujourd'hui notamment porte-parole du groupe SEMI Europe PV, alors que le professeur Eicke Weber, directeur général de l'institut de recherche Fraunhofer ISE, en est le président-fondateur. Pour plus d'informations, cliquer sur Site du BVES

Une équipe de chercheurs du Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa) de Zurich travaillant en coopération avec la jeune pousse Flisom vient de réaliser des cellules solaires CIGS sur un substrat polymère souple ayant un rendement de conversion de 20,4% soit proche des performances obtenues avec des cellules solaires en silicium, un nouveau record vérifié par l'institut indépendant de R&D Fraunhofer ISE de Fribourg-en-Brisgau, Allemagne. Dans le photovoltaïque organique, la société allemande Heliatek a, elle, obtenu des cellules solaires avec un rendement de 12%, en coopération avec les universités allemandes d'Ulm et de Dresde …

En technologie CIGS, l'Empa avait obtenu son premier record en 1999 : 12,9% ! Les chercheurs, qui font appel à un procédé de fabrication à température relativement basse et peu coûteux, ont ensuite progressivement haussé le rendement de conversion, à 14,1% en 2005, puis 17,6% en 2010 et 18,7% in 2011 (voir notre article) en améliorant les propriétés d'absorption des couches CIGS. Le record d'aujourd'hui dépasse même celui obtenu pour des cellules solaires CIGS sur verre (20,3 %). Les cellules solaires flexibles à couches minces à haut rendement sont adaptées à de nombreuses applications (parcs solaires, toitures ou façades PV de bâtiments, alimentation d'appareils électroniques portables, etc). Pour Gian-Luca Bona, directeur de l’Empa, « le moment est venu de passer à l'étape suivante avec un partenaire industriel pour des applications techniques en vue de la production de panneaux PV de grande taille. »

De son côté, Heliatek a amélioré le record mondial (et son record personnel) dans le PV organique de 11,7 à 12% (validé par le laboratoire SGS) avec une cellule solaire de 1,1 cm2, en combinant deux matériaux d'absorption qui convertissent la lumière à différentes longueurs d'ondes (pour des détails technologiques, voir également notre article). « Nos progrès confortent notre objectif visant un rendement de conversion de 15% d'ici 2015. Nous produisons des films solaires que nos partenaires peuvent intégrer dans leurs produits pour collecter de l'énergie. Les premières applications devraient être commercialisées fin 2013 » a commenté Thibaud Le Séguillon, CEO d'Heliatek. La société, qui a récemment levé 60 M€ de financements, a travaillé en étroite coopération, entre autres, avec des laboratoires des universités d'Ulm et de Dresde, dirigés respectivement par les co-fondateurs d'Heliatek, Peter Bäuerle et Karl Leo.

Le savoir-faire de Schott Solar dans le solaire photovoltaïque à base de silicium cristallin devrait rester dans le domaine européen : l'institut allemand de R&D Fraunhofer ISE, partenaire de longue date de Schott, vient en effet de signer un accord de reprise pour les 111 familles de brevets de l'industriel allemand qui s'est désengagé du solaire PV l'été dernier …

Les brevets portent sur l'ensemble de la chaîne de fabrication, depuis la cristallisation du silicium jusqu'au montage du système PV. Le Fraunhofer ISE projette d'exploiter le portefeuille de brevets en les commercialisant (avec droits de licence) auprès de partenaires industriels allemands et européens.

« Si nous voulons maintenir l'industrie allemande du photovoltaïque en Europe, nous devons l'aider à devenir compétitive sur le marché international, ce qui peut être atteint en soutenant le développement d'usines avec des capacités de production de 1 à 5 GWc avec l'aide de technologies innovantes », a toutefois souligné Eicke Weber, directeur de l'institut Fraunhofer ISE.

Situé à 1025 mètres d'altitude, le refuge allemand de Rappeneck (Forêt-Noire) est équipé depuis 1987 d'une centrale PV de 4 kWc capable de fournir 24 kWh, avec 400 m2 de panneaux photovoltaïques d'AEG à l'origine, devenu plus tard Schott Solar, réalisée en coopération avec le Fraunhofer ISE.

Le parc photovoltaïque allemand a augmenté de 435,275 MWc en novembre 2012, passant ainsi à une puissance PV totale de 32,059 GWc, selon les chiffres publiés par la Bundesnetzagentur. Selon de premières estimations, les raccordements pourraient avoir atteint encore quelque 360 MWc en décembre, portant la puissance PV totale raccordée outre-Rhin l'an passé à plus de 7,6 GWc. Un nouveau record en terme de puissance annuelle installée, et probablement le dernier de ce genre en Allemagne …

Les sociétés d'études de marché prédisaient que le marché allemand du photovoltaïque perdrait sa suprématie au niveau mondial en 2012 du fait de la baisse mensuelle des tarifs d'achat depuis avril. Or, ils ont fait leurs calculs sans tenir compte de la dynamique existant dans le secteur. L'année 2012 devrait donc, normalement, se clore sur un nouveau record de puissance installée. Mais ce record ne sera peut-être plus battu, entre autres parce que les tarifs d'achat pour les centrales PV de plus de 10 MW ont été supprimés depuis le 1er octobre. De fait, aucun parc de plus de 10 MW n'a été raccordé au mois de novembre. Le volume total des installations (435 MW) a donc reculé à la fois par rapport à octobre 2012 (612 MW, après 980 MW en septembre 2012) et par rapport à novembre 2011 (660 MWc)

Les tarifs d'achat ont baissé de 2,5% au 1er janvier 2013. La Bundesnetzagentur devra publier au plus tard fin janvier le pourcentage de baisse applicable chaque mois du 1er février au 1er avril, pourcentage dépendra de la puissance totale nouvellement installée au 4e trimestre 2012.

PHOTO : La centrale PV de 18 kWc installée sur la toiture du siège des Galeries Lafayette à Berlin, un bâtiment conçu par l'architecte Jean Nouvel, est opérationnelle depuis 2011.

L'Allemand SMA Solar Technology renforce sa position de leader mondial dans les onduleurs et fait une avancée sur le marché chinois. La firme vient en effet de signer un accord visant une prise de participation de 72,5% au capital de Jiangsu Zeversolar New Energy, un important fabricant chinois d'onduleurs conçus aussi bien pour les besoins locaux que pour l'international. Le groupe compte développer en commun la capacité de production de 2 GW de l'usine existante à Yangzhong, au nord de Shanghai, mais essentiellement pour servir le marché chinois …

Zeversolar est une firme issue de la fusion, en mai 2009, de deux fabricants chinois d'onduleurs, Eversolar New Energy, actif dans les petites et moyennes puissances, et ZOF New Energy, spécialiste des onduleurs centraux, qui commercialise les gammes Eversolar, Evershine et Evercentral. Son siège est à Suzhou, près de Shanghai. En 2011, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de l'ordre de 30 M€, avec 215 MW de livraisons pour un effectif de 450 employés au niveau mondial (Zeversolar était notamment présent en Australie et, déjà, en Allemagne), dont 150 personnes dans le développement de produits.

« La Chine devrait constituer le plus grand marché solaire mondial dans les prochaines années. Les conditions locales spécifiques sur ce marché ne nous permettaient pas d'y accéder aisément. Cette prise de participation est une chance historique pour nous et d'une importance stratégique pour nous y ancrer et développer notre position de leader mondial », a souligné Pierre-Pascal Urbon lors de la signature de l'accord avec Chen Yulong, directeur général de Zeversolar. SMA vise essentiellement le marché chinois à partir de sa base commune avec Zeversolar. Accessoirement, la firme compte ainsi également pouvoir accéder, outre au réseau de clients de Zeversolar, aux décideurs stratégiques du secteur de l'énergie en Chine.

Pour SMA, cette prise de participation représenterait un coût d'environ 40 M€. La transaction nécessite encore les autorisations des autorités chinoises et de l'office allemand des cartels.

Pionnières dans l'énergie solaire, les sociétés allemandes présentes sur le secteur visent désormais les solutions photovoltaïques complètes incluant l'auto-consommation. Ainsi, Solon développe une activité de conseil pour l'auto-consommation de l'électricité produite par des centrales PV installées en toiture dans l'industrie et le commerce. Conergy vient, pour sa part, d'installer deux centrales photovoltaïques en toiture de 5 et 10 kW génératrices d'électricité destinée à l'auto-consommation, dans la province nord-espagnole de Huesca, pour un prix de revient, calculé sur une durée de vie de 25 ans, de 10 c€/kWh. La parité réseau est donc largement atteinte …

« L'important, c'est de bien dimensionner les installations », estime Luis Jiménez Gutierrez, responsable Conergy Espagne. La société a notamment installé une centrale PV sur le toit du restaurant bio La Sal Varador sur la plage de Mataro à Barcelone, en partenariat avec les installateurs Eco 100 et SolarTradex. Avec 8 kWc posés sur 126 m2 de toiture, la centrale produit quelque 10700 kWh, soit 20% de la consommation du restaurant.

Deux autres centrales réalisées par Conergy en Espagne se trouvent, l'une, chez un particulier et l'autre chez un fabricant de produits en béton. La centrale PV de 10 kW a été réalisée avec le partenaire installateur Electrobin à Castejón del Puente, celle de 5 kW se trouve dans la ville de Monzón, en Aragon. Elles sont toutes deux dimensionnées afin de permettre un taux optimal d'auto-consommation, avec l'utilisation directe de 95% de la production couvrant 35% de la totalité de leurs besoins énergétiques. Du fait du prix élevé de l'électricité en Espagne, où elle coûte aujourd'hui déjà de l'ordre de 15 c€/kWh, l'électricité photovoltaïque est donc compétitive sans tarif d'achat grâce à un fort taux d'ensoleillement.

Selon Solon Energy, la production de sa propre électricité solaire peut devenir une importante source d'économies pour les entreprises industrielles ainsi que les commerces. Ces dernières disposent d'une part, bien souvent, d'une surface adéquate en toiture, et consomment, en général, leur électricité pendant la journée. Avec une centrale installée sur leur propre toiture, ces firmes pourraient aujourd'hui bénéficier d'une électricité pour un coût durablement modique de 0,10 € à 0,15 €/kWh pendant 20 ans. L'investissement s'amortit grâce aux coûts évités, et la centrale produit ensuite de l'électricité quasiment gratuitement. Qui dit mieux ?

L'initiative Innovationsallianz Photovoltaik, créée en 2010 en Allemagne sous forme de partenariat entre industriels et scientifiques avec l'aide des ministères de l'éducation et de l'environnement, un peu pour faire « passer » la baisse des tarifs d'achat (voir notre article), dévoile aujourd'hui une vingtaine de projets de R&D subventionnés au plan national pour un montant total de 100 M€ sur un site Internet servant de plate-forme d'information. Les projets devraient aboutir à de nouveaux produits et procédés de fabrication devant mener à la fois à une baisse des coûts de production et à des investissements industriels dans le pays, et in fine à une électricité photovoltaïque encore plus abordable …



« Seule une R&D liant étroitement les fabricants, équipementiers et scientifiques peut maintenir l'avance de la filière solaire allemande dans l'innovation dans le contexte actuel de forte concurrence et de pression sur les prix », explique Günther Häckl, président du syndicat professionnel BSW-Solar.

Les projets de R&D de l'Innovationsallianz Photovoltaik sont, pour certains, proches de ceux retenus par l'Ademe dans le cadre des appels à manifestation d'intérêt pour le solaire photovoltaïque. Ils sont présentés, et régulièrement réactualisés, sur le site Innovationsallianz Photovoltaik (en allemand) avec la liste des partenaires, le budget et la hauteur des subventions, ainsi que la durée des travaux.

Avec 611,8 MW répartis sur 19150 installations réalisées en octobre 2012, l'Allemagne porte son parc photovoltaïque à plus de 31,6 GW, avec quelque 6839 MW raccordés depuis début janvier 2012. Pour le mois de décembre, les tarifs d'achat se situent maintenant à 17,45 c€/kWh pour les petits systèmes PV jusqu'à 10 kW, à 16,56 c€/kWh pour les petites centrales PV en toiture jusqu'à 40 kW, à 14,77 c€ pour les installations PV de 40 kW à 1 MW, et à 12,08 c€/kWh pour les grandes centrales PV en toiture ou au sol jusqu'à 10 MW …

Selon la réglementation tarifaire en vigueur depuis le 1er octobre, les centrales photovoltaïques de plus de 10 MW ne bénéficient désormais plus d'aucun tarif d'achat. La liste des installations PV d'octobre que vient de publier la Bundesnetzagentur ne contient effectivement plus que quatre centrales de 19,6 à 22 MW correspondant aux quatre dernières tranches du site de l'aéroport de Neuhardenberg, dans l'état de Brandebourg (144 MW sur 240 ha, 200 M€ d'investissements au total). Concernant les autres centrales PV installées en octobre, 66 affichent des puissances entre 1 MW et 7,5 MW, 158 entre 250 kW et 999 kW, et 356 de 100 à 256 kW. Le nombre d'installations d'une puissance inférieure à 10 kW s'établit à 12226.

En Allemagne, les tarifs d'achat diminueront à nouveau de 2,5% au 1er janvier 2013. La Bundesnetzagentur devra ensuite publier au plus tard fin janvier le pourcentage de baisse applicable chaque mois du 1er février au 1er avril. Ce pourcentage dépendra de la puissance totale nouvellement installée au 4e trimestre 2012.

Rappelons que le parc photovoltaïque allemand s'était agrandi de 1 GW en septembre 2012. Malgré le recul constaté en octobre, l'Allemagne peut toujours atteindre une puissance raccordée d'environ 7,4 GWc sur l'ensemble de l'année 2012, estiment certains analystes.

En Allemagne, cinq industriels et trois laboratoires de recherche viennent de démarrer un projet de R&D visant à améliorer le rendement de conversion des cellules solaires à couches minces CIGS en production, de 13% aujourd'hui à 18% d'ici trois ans, dans le cadre d'un programme d'optimisation de la technologie CIGS (cuivre-indium-gallium-sélénium), qui bénéficie au total d'une aide financière de 3 millions d'euros. Les travaux porteront sur la réduction des défauts au niveau des surfaces de jonction entre les différentes couches …

Le sous-projet portant sur l'optimisation du rendement de conversion est doté d'un budget de 500 k€. Un rendement de conversion de 20% a déjà été obtenu par des chercheurs dans des cellules solaires CIGS, mais uniquement en laboratoire et sur des prototypes de dimensions très réduites.

Dans le cas présent, les travaux porteront sur des modules solaires de dimensions industrielles, soit 30 cm x 30 cm. L'université de Jena, les chercheurs du centre Helmholtz pour les matériaux et l'énergie de Berlin, et l'université Johannes-Gutenberg de Mayence sont les laboratoires engagés dans ce projet, aux côtés des industriels Schott, Bosch Solar CISTech, le groupe Bosch et Manz CIGS Technology ainsi qu'IBM Deutschland qui coordonne les travaux.

Après son désengagement du solaire photovoltaïque et thermodynamique, Siemens continuerait son recentrage sur des métiers clés avec une restructuration de son activité dans les onduleurs, croit savoir Photovoltaik. La firme compterait réduire cette activité pour l'adapter au recul du marché. Parallèlement, le quotidien Financial Times Deutschland qualifie de « débacle financier » l'aventure de Siemens dans le solaire, une aventure qui lui aurait coûté 800 millions d'euros jusqu'ici auxquels s'ajouteront 250 M€ pour le désengagement …

Rappelons que, dans les onduleurs, le groupe allemand dispose de deux sites de production d'onduleurs, avec une capacité de 1 GW à Fürth, en Allemagne et de 300 MW à Chicago, aux Etats-Unis.

En 2009, la compagnie avait ainsi repris l'Israélien Solel Solar Systems pour 280 M€ (au nez et à la barbe d'Areva), remis en vente aujourd'hui parce que le solaire thermodynamique a perdu de son attrait face à la chute des coûts du solaire photovoltaïque. Elle aurait par ailleurs déjà revendu pour un prix symbolique sa participation minoritaire au capital de l'Italien Archimede.

Avec 980,8 MW répartis sur 14427 installations raccordées en septembre 2012, l'Allemagne porte son parc photovoltaïque à plus de 31 GW, avec plus de 6,2 GW* raccordés depuis début janvier 2012, malgré une baisse importante de 20 à 30% des tarifs d'achat au 1er avril dernier. Suite à l'installation de plus de 1,8 GW sur la période de référence de juillet à septembre 2012, les tarifs d'achat diminuent maintenant de 2,5% par mois du 1er novembre 2012 au 31 janvier 2013 …



Si l'Allemagne continuait sur cette lancée, la nouvelle puissance raccordée en 2012 pourrait atteindre 7,4 GWc.

La baisse mensuelle des tarifs d'achat était programmée depuis la mise en place du nouveau cadre réglementaire voté fin juin par la parlement et applicable rétroactivement au 1er avril dernier. Les autorités avaient fixé un corridor cible de 2,5 à 3,5 GWc par an et une baisse mensuelle de 1% si la nouvelle puissance raccordée pendant un trimestre de référence extrapolée sur l'année restait dans cette fourchette. Si la différence entre la puissance extrapolée sur l'année et la cible maximale dépassait 3 GWc, il s'y ajouterait 1,5% de baisse mensuelle supplémentaire. Ce qui est le cas maintenant, d'où une baisse de 2,5%.

En août dernier, la société d'études de marché IHS iSuppli a prédit qu'il n'y aurait pas, comme les deux anées précédentes, de rush de fin d'année pour le marché allemand du solaire en 2012. En 2011, 55% des installations avaient été raccordées au 4e trimestre, mais IHS iSuppli prévoit que ette part ne sera que de 28% cette année. En outre, comme les installations de plus de 10 MWc, en toiture ou au sol, ne bénéficient désormais plus d'aucun tarif d'achat, ce segment de marché risque fort de s'écrouler. En septembre, il a encore représenté 32,1% de la puissance raccordée pour 18 installations.

*Les chiffres exacts sont 31,007 GW pour le parc photovoltaïque allemand au total, et 6,227 GW pour la puissance raccordée sur la période janvier-septembre 2012.

L'Allemand Solon Energy vient de s'allier à la société israélienne Elco en créant une société commune, Solon Elco Renewables à Netanya, près de Tel Aviv, qui aura pour vocation de développer et de construire des parcs solaires en Israël …

La société commune est d'ores et déjà en train de finaliser la construction de deux projets d'une puissance totale de 8,5 MW dans les kibboutz Kramim et Idan.
 
Elco, filiale du groupe israélien Elektra, est spécialisée dans l'intégration de sources d'énergie dans le réseau haute tension. Solon se dote ainsi d'un avantage décisif pour répondre aux appels d'offres dans un pays où toutes les installations de plus de 30 MW sont directement raccordées au réseau haute tension. Solon a déposé des dossiers pour plusieurs appels d'offres pour une puissance totale de 200 MW.

L'Allemand Sunways, passé dans le giron du groupe chinois LDK au printemps dernier, vient de démarrer l'assemblage de panneaux photovoltaïques avec des cellules solaires monocristallines de sa propre gamme « 18+ », dont le rendement de conversion s'établit désormais à 19,4% (vérifié par le laboratoire du Fraunhofer ISE) grâce à l'optimisation du procédé de fabrication …

L'optimisation a porté sur la structuration et la métallisation des cellules solaires monocristallines en face avant. Les cellules solaires en silicium multicristallin affichent un rendement de conversion de 17,9%. Un panneau PV avec 60 cellules mono de la génération 18+ à 19,4% peut ainsi afficher une puissance de l'ordre de 270 Wc.

Sunways fabrique ses cellules solaires mono et multicristallines à Arnstadt, près d'Erfurt en Allemagne, presqu'à un jet de pierres de Bosch Solar Energy.

Le soleil se couche pour les activités de Siemens dans l'énergie solaire, photovoltaïque et thermique. Le groupe allemand a en effet entamé des négociations avec des repreneurs potentiels en vue de son désengagement total de ce secteur. Les raisons : l'évolution des conditions tarifaires, la baisse de la croissance et la pression sur les prix sur les marchés du solaire …

La chute des coûts dans le photovoltaïque a aussi diminué l'intérêt pour le solaire thermodynamique, un domaine dans lequel Siemens s'était beaucoup investi depuis 2009 avec le rachat de l'Israélien Solel Solar Systems puis son entrée au capital de l'Italien Archimede Solar Energy (revendu en mai dernier). L'activité était cependant toujours dans le rouge, avec un carnet de commandes encore en baisse de 40% au 3e trimestre 2012 (clos le 30 juin).

Dans la foulée de la publication d'un programme de recentrage sur des activités clés, Siemens se concentrera désormais sur les deux secteurs qui seront à son avis les plus porteurs, l'hydraulique et l'éolien. La firme se désengage aussi bien du solaire thermique que du secteur photovoltaïque, un an après avoir rassemblé ces activités dans l'entité Solar & Hydro au sein de sa division Energy (CA de 24,9 milliards d'euros en 2011). Elle quitte aussi l'initiative Desertec, un programme de grande envergure qui visait le développement de sites de production d'énergies renouvelables dans le Nord de l'Afrique. Elle continuera néanmoins à commercialiser des générateurs, turbines à vapeur et autres systèmes de communication et d'automatisation pour les centrales solaires, ainsi que des solutions de stockage d'énergie.

Dans le bouquet énergétique mondial, la part des énergies renouvelables représenterait 28% à l'horizon 2030, dont seulement 4% seraient couverts par le solaire.

Siemens est co-sponsor du World Energy Forum 2012 qui se déroule cette semaine à Dubai, du 22 au 24 octobre, sur le thème « sûr, accessible, durable ».

Photo : En décembre 2011, Siemens avait notamment mis en service une centrale photovoltaïque de 3,5 MWc (12700 panneaux PV) à Laruscade, en Gironde, pour le compte de Chantre Davanière.

SMA Solar Technology, leader mondial dans les onduleurs pour le photovoltaïque, publie une alerte sur ses résultats 2013, et supprime 450 emplois fermes ainsi que 600 postes d'intérimaires …

Le groupe allemand met en cause la baisse rapide des aides au photovoltaïque dans de nombreux pays. Après un chiffre d'affaires attendu à 1,5 milliard d'euros cette année, il s'attend à une chute drastique d'au moins 30% l'an prochain, avec un CA prévu entre 0,9 et 1,3 milliard d'euros l'an prochain. Il envisage de supprimer 450 emplois et de ne pas renouveler les contrats de quelque 600 intérimaires.

« La croissance des ventes sur les marchés photovoltaïques hors de l'Europe ne suffit pas à compenser la baisse prévue des marchés européens. Les avancées technologiques et les progrès de productivité n'y suffisent pas non plus », a souligné Pierre-Pascal Urbon, porte-parole de la société. « Dans le meilleur des cas, nous nous attendons à un résultat équilibré mais des pertes ne sont pas à exclure. »

Pour redresser la barre, la firme mise sur des solutions PV avec stockage d'énergie pour l'autoconsommation, sur son offre de gestion d'énergie et sur le marché potentiel des systèmes hybrides solaire-diesel. Elle travaille actuellement aussi au développement de nouvelles plates-formes produits afin de réduire les coûts de production, dont l'introduction est prévue pour 2014. La R&D n'est pas touchée par les suppressions d'emplois. La société compte au contraire y investir 100 M€ l'an prochain.

Pour la filiale allemande de Konarka Technologies, spécialiste et pionnier du photovoltaïque organique (technologie « PowerPlastic ») qui a déposé le bilan au cours de l'été dans la foulée de sa maison mère aux Etats-Unis, l'avenir s'appelle Belectric OPV. Son repreneur, la société Belectric, le plus grand intégrateur du photovoltaïque au monde selon les classements d'IMS en 2010 et 2011, vise à développer cette activité, et compte commercialiser les premiers produits dès la mi-2013 …

Belectric OPV sera chargé de la R&D, de la production et de la commercialisation des modules solaires PowerPlastic réalisés selon une technique d'impression sur un substrat plastique. L'équipe ex-Konarka continuera en priorité ses travaux d'optimisation de la longévité des cellules solaires, l'un des principaux freins de la technologie, puis passera à une phase de tests avant commercialisation.

« Le PV organique complète idéalement notre catalogue produits », a souligné Michael Belschak, CFO de la société holding Belectric. De fait, le catalogue de la société comprend à ce jour déjà aussi bien des panneaux PV à couches minces CIS que des panneaux PV classiques en silicium. « Nous installerons du PV organique partout où les modules classiques ne sont pas adaptés comme, par exemple, dans l'intégration en façade ou dans l'automobile où sa souplesse et sa flexibilité ouvrent la voie à de nombreuses applications. »

Photo : les visiteurs de l'exposition internationale de l'automobile 2011 à Francfort (Allemagne) ont pu admirer le Solargate de 640 KWc, composé de 90 modules OPV (environ 60 m2) de Konarka Technologies.

Avec l'aval du tribunal de commerce de Dresde, l'Allemand Solarwatt reprend ses activités après l'arrivée d'un nouvel investisseur en la personne de Stefan Quandt, l'héritier BMW et l'un des hommes les plus riches outre-Rhin, qui a investi 10 millions d'euros dans la société, entre autres pour concrétiser la migration de la société depuis l'assemblage de panneaux vers les systèmes photovoltaïques. Le premier produit, qui devrait être lancé avant la fin de l'année, vise l'autoconsommation …

Le Solarwatt Energy Manager sera équipé d'un outil de gestion de la consommation en ligne. Une solution complète, avec un stockage sur batterie au lithium fer phosphate, sera introduite courant 2013.

SolarEdge Technologies, fournisseur d'optimiseurs de puissance pour les installations photovoltaïques, vient de signer un accord de partenariat avec l'Américain Woodward, fabricant d'onduleurs centraux entre autres, dans le but de développer en commun des solutions de gestion et d'optimisation de puissance pour grandes centrales PV …

First Solar a obtenu les certifications UL1703 et ULC1703 garantissant une utilisation possible de ses panneaux photovoltaïques à couches minces Series 3 dans des grandes centrales PV utilitaires jusqu'à 1000 V.

L'Allemand Payom Solar continue désormais ses activités sous le nom de Solen avec un recentrage sur le développement, la construction et la commercialisation de centrales photovoltaïques jusqu'à une puissance de 100 kW.

En Allemagne, les gestionnaires des réseaux de transport d'énergie viennent d'annoncer pour 2013 une hausse de 47% de la EEG-Umlage, l'équivalent de notre CSPE pour la partie correspondant à la rétribution de l'électricité de source renouvelable injectée sur le réseau électrique, qui passerait ainsi à 5,277 c€/kWh l'an prochain contre 3,59 c€/kWh cette année. Le ministre allemand de l'environnement demande que cette hausse ne soit pas directement appliquée aux consommateurs finaux …

Parc solaire de 3,4 MW réalisé par Conergy à Worpswede, en Basse-Saxe (Allemagne), raccordé en septembre dernier.

Le calcul a été effectué par la société r2b energy consulting pour le compte des quatre gestionnaires des réseaux TenneT TSO, TransnetBW, Amprion et 50Hertz Transmission. Le développement des énergies renouvelables est considéré comme l'une des principales raisons de cette hausse. D'aucuns s'attendent en effet à une nouvelle puissance photovoltaïque installée de près de 7 GW cette année et de plus de 6 GW l'an prochain. De fait, dans le calcul de r2b energy consulting, le photovoltaïque pèse pour 0,35 c€/kWh dans la hausse de la EEG-Umlage en 2013 comparé à 2012, l'éolien pour 0,25 c€/kWh et la biomasse pour 0,20 c€/kWh. Les puissances installées dans l'année et les volumes d'électricité réellement injectés (et rétribués via les tarifs d'achat) sont toutefois difficilement prévisibles pour les énergies renouvelables. Le calcul intègre donc un rattrapage de 0,70 c€/kWh, nécessaire après les puissances installées l'an passé, ainsi qu'une réserve de liquidité de 0,30 c€/kWh pour l'année en cours.

Les professionnels des énergies renouvelables incriminent, par contre, l'allègement dont bénéficient les industries très consommatrices d'électricité pour lesquelles la EEG-Umlage est plafonnée à 0,05 c€/kWh, ce qui alourdit encore la facture des ménages de 0,14 c€/kWh d'après les gestionnaires des réseaux. La société r2b energy consulting précise d'ailleurs que le montant de 5,277 c€/kWh est « applicable à la facture des consommateurs finaux non privilégiés ». Pour tous les détails, consulter le site dédié à la EEG-Umlage (en allemand)

Aleo Solar, assembleur de panneaux photovoltaïques appartenant majoritaire au groupe Bosch depuis 2009, a décidé de fermer une deuxième usine. Après celle de Santa Maria de Palautordera, en Espagne, qui sera arrêtée fin 2012, c'est le site chinois d'Avim Solar Production, situé à Gaomi, dans la province du Shandong, qui est touché. Pour la société allemande, qui vient en outre de réviser à la baisse ses prévisions 2012, l'assemblage de panneaux PV d'entrée de gamme appartiendra donc bientôt au passé …

Aleo Solar recentre sa stratégie sur le segment « Premium » avec des modules PV de haut de gamme assemblés dans son usine de Prenzlau, au Nord-Est de l'Allemagne.

L'usine espagnole avait une capacité d'assemblage de 20 MW et tournait avec un effectif de 93 employés. Un peu plus grande, l'usine chinoise, située à mi-chemin entre Pékin et Shanghai et exploitée en commun avec le Chinois Sunvim, qui avait démarré fin 2008, restait tout de même une « petite » entité avec ses 90 MW ; elle employait 246 personnes.

Au premier semestre 2012, Aleo Solar a livré 197,7 MW de panneaux PV (+22% comparé au 1er semestre 2011) pour un chiffre d'affaires de 166,4 M€, en baisse de 28,3%. Pour l'ensemble de l'année, la société prévoit maintenant un chiffre d'affaires de l'ordre de 280 M€, alors qu'elle avait déjà abaissé ses attentes de 410 M€ à 370 M€ au cours de l'été. Les ventes au 3e trimestre auraient été en forte baisse sur des marchés clés comme l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni.