Selon la plate-forme commerciale pvXchange, les prix de gros des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin n'ont que peu évolué en février 2014. Les prix des panneaux PV en silicium cristallin de source asiatique sont de nouveau inférieurs à ceux des modèles européens mais restent globalement trop élevés pour stimuler le marché, ce qui ravive l'engouement en faveur des couches minces …

publicité

Depuis quelques semaines, la plate-forme commerciale pvXchange note en effet une demande accrue pour des solutions PV à couches minces, surtout pour les projets de moyenne à grande taille.

Le Japonais Kyocera a atteint un rendement de conversion de 18,6% avec une cellule solaire en silicium multicristallin. La commercialisation est prévue pour l'été 2014. Dans le photovoltaïque organique, le centre de recherche belge Imec vient, lui, de présenter des cellules solaires réalisées en laboratoire, avec une architecture à triple jonction pour exploiter un spectre de lumière plus large. Résultat : un rendement de conversion de 8,4% …



Deux innovations ont permis à l'institut de microélectronique (Imec) d'atteindre le rendement de conversion de 8,4% : l'utilisation de matériaux sans fullerènes (des molécules sphériques comprenant des atomes de carbone) et une architecture à jonctions multiples (trois couches actives de semiconducteurs avec un spectre d'absorption complémentaire). Les deux innovations ont permis, entre autres, d'étendre le spectre d'absorption de la lumière. Jusqu'ici, l'utilisation de fullerènes est dominante dans le PV organique. Ces matériaux affichent une mobilité élevée des électrons mais aussi un faible taux d'absorption de la lumière et donc une génération de courant limitée. C'est pourquoi les chercheurs recourent en général à des architectures dites « tandem ». L'Imec a cette fois choisi un simple empilage de trois couches pour améliorer la réponse spectrale. Pour plus d'informations, cliquer ici pour lire l'article publié dans Nature Communications.

Rappelons que la société allemande Heliatek a présenté il y a un peu plus d'un an des cellules solaires avec un rendement de conversion de 12%, sans préciser les matériaux utilisés (voir notre article).

Pour battre son propre record de 17,8% établi en décembre 2011, Kyocera a fait appel à du silicium de meilleure qualité et a amélioré le procédé de dépôt des électrodes.

En Allemagne, le parc photovoltaïque s'est agrandi de 5970 installations PV d'une puissance cumulée de 193,4 MW en janvier 2014, soit un recul de près de 30% (en puissance) comparé à janvier 2013. Le parc PV total raccordé en Allemagne s'est ainsi établi à 35,88 GW à fin janvier dernier …

Au Japon, le parc photovoltaïque s'est agrandi de 83 MW d'installations résidentielles et de 509 MW d'autres installations en novembre 2012, selon les statistiques gouvernementales. Au cours des huit premiers mois de l'année fiscale 2013 (soit d'avril à fin novembre), le parc PV japonais a donc progressé de 4,58 GW, dont 3,63 GW d'installations commerciales et utilitaires. Le parc PV total installé au Japon a atteint 11,9 GW. Plus de 20 GW de projets sont actuellement à différents stades de réalisation, avec un accord de principe pour bénéficier de l'actuel tarif d'achat de l'électricité. Certains grands projets sont toutefois actuellement sur la sellette parce qu'ils ne remplissent pas (encore) les critères de réalisation. Un audit est en cours et les projets non compatibles seront supprimés de la liste des centrales PV susceptibles de bénéficier du tarif d'achat actuel.

Selon une récente étude de NPD Solarbuzz, il y aurait aujourd'hui 95 GW de projets de fermes solaires (donc hors résidentiel) de par le monde, répartis en 4300 projets dont près de la moitié d'une puissance entre 250 kW et 5 MW. Les projets de plus de 50 MW représentent toutefois 68% du carnet de commandes en terme de puissance …



L'illustration indique la répartition des 4300 projets par tranches de puissance. Pour NPD Solarbuzz, les pays porteurs se trouvent aussi bien en Asie-Pacifique (Chine, Japon, Inde, Thaïlande et Australia), en Europe (Allemagne, Royaume-Uni, Italie et France) et en Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada). Ces pays devraient tirer plus de 80% du marché du PV dans les cinq prochaines années. Aujourd'hui, trois pays (Chine, Japon et Etats-Unis) accumulent à eux seuls plus de 3600 projets de plus de 250 kW, pour une puissance de quelque 65 GW. NPD Solarbuzz estime que la puissance connectée au réseau atteindra 24 GW cette année dans ces trois pays.

« Les projets de 250 kW à 5 MW peuvent être réalisés en l'espace de quelques mois, ce qui rend ce segment de marché particulièrement attrayant », souligne Chris Beadle, analyste chez NPD Solarbuzz.

Solairedirect figure parmi les lauréats du premier appel d’offres de la phase 2 du programme de la Jawaharlal Nehru National Solar Mission (JNNSM) en Inde. Le Français a été sélectionné pour deux projets de centrales photovoltaïques totalisant une puissance de 30 MW qui seront construits dans le Rajasthan …

Le Français signale ainsi sa montée en puissance sur un des marchés solaires les plus prometteurs au monde. Les projets lauréats sont inclus dans le contingent de 375 MW dédié aux systèmes produits en Inde (avec exigence de contenu), marquant aussi l’engagement de la société au service du développement d’une industrie manufacturière locale.

Solairedirect a déjà inauguré en juin 2013 un premier parc solaire d’une puissance de 15,6 MW en Inde, également au Rajasthan, avec un prix de vente de l'électricité de 7,49 Rs/kWh (97 €/MWh). La société a aussi été sélectionnée par le gouvernement du Pendjab pour la construction de deux parcs solaires de 21 MW. Solairedirect vise aujourd'hui une puissance installée de 300 MW en Inde à horizon 2016. La société dispose par ailleurs d’implantations en France, Afrique du Sud, Inde, Chili, Thaïlande, Chine et Etats-Unis. Son parc installé (en exploitation ou en cours de construction) s'établit désormais à 442 MW. En 2012, son chiffre d’affaires a atteint 126 millions d’euros avec un résultat net de 10 M€.

Solar Frontier a réalisé en l'espace de sept mois une centrale photovoltaïque au sol de 11,6 MW (6400 m2) avec des panneaux solaires à couches minces en technologie CIS pour l'aéroport international du Kansai à Osaka, Japon, avec mise en service début février. Le projet a été mené par SF Kansai Mega Solar, une filiale à 100 % de la société d'investissement commune créée par Solar Frontier et la Banque de Développement du Japon (DBJ), SF Solar Power …



Dans des conditions réelles d'exploitation, Solar Frontier revendique pour ses modules CIS un rendement électrique (kWh/kWc) plus élevé que celui des modules standard en silicium cristallin – la centrale devrait fournir 12 milions de kWh – et des propriétés anti-éblouissantes adaptées à une utilisation à proximité d'un aéroport, pour ne pas gêner les manœuvres des avions.

En Chine, le Conseil national de l'énergie vient de publier un plafond de 14 GW pour le déploiement du photovoltaïque dans l'ensemble du pays en 2014, dont 8 GW d'installations photovoltaïques distribuées et 6 GW de fermes solaires au sol pouvant bénéficier d'aides financières, avec un quota précis de puissance par province, ville ou région autonome …



Les provinces les mieux loties (Shandong, Zheijiang et Jiangsu) bénéficient chacune d'un quota de 1,2 GW, dont seulement 200 MW de centrales PV au sol. Le déploiement est plafonné à 1 GW dans les provinces de Guangdong et de Hebei. La région autonome de Xinjiang est la seule autorisée à développer 600 MW de centrales PV au sol, tandis que les provinces de Gansu et de Qinghai, ainsi que la Mongolie intérieure sont limitées à 500 MW chacune. Selon le gouvernement chinois, les projets réalisés au-delà des quotas ne bénéficieront d'aucune subvention, mais des exceptions seraient possibles pour des projets PV distribués de petite taille.

Le Conseil national de l'énergie (National Energy Agency, ou NEA) a par ailleurs publié les statistiques de déploiement pour 2013, et souligne que la Chine a installé l'an passé 55,6 GW de nouvelle puissance électrique provenant de sources renouvelables, dont 11,3 GW de puissance photovoltaïque raccordée au réseau.

Pour en savoir plus, cliquer ici (en chinois)

Selon la plate-forme commerciale pvXchange, les prix de gros des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin en provenance du Japon et de Corée du Sud sont restés stables au mois de janvier 2014, tandis que ceux d'autres régions asiatiques affichent une légère hausse. Les prix des panneaux PV originaires de Malaisie, de Taïwan et des Philippines augmentent pour le 2e mois consécutif car la demande s'accroît pour ce type de produits, environ 10% moins chers que l'offre chinoise. Un recul du marché européen se profile à l'horizon …



Globalement, la demande européenne se maintient toutefois en-dessous des attentes en dépit des températures clémentes de janvier. Une situation qui reflète, selon pvXchange, un freinage du déploiement du photovoltaïque par l'accumulation de mauvaises nouvelles sur le front réglementaire. La baisse des tarifs d'achat réduit trop fortement la rentabilité des projets dans un contexte de stagnation des prix des composants.

Le ministère de l'énergie de l'Inde vient de déposer une demande de prêt pour un montant de 365 millions d'euros auprès de la banque mondiale. Objectif : financer la première phase de 750 MW d'une centrale photovoltaïque de 4 GW au total, qu'un groupement de six entreprises publiques prévoit de construire près du lac salé de Sambhar, près de Jaipur au Rajasthan …

Une lettre d'intention a été signée fin janvier, selon le quotidien Hindu Times qui indique aussi qu'une société commune serait créée par les entreprises partenaires. Bharat Heavy Electricals (26%) fournirait le matériel (notamment des panneaux PV en silicium cristallin) ; Solar Energy Corporation of India (23%) serait chargé de la vente de l'électricité ; Power Grid of India (16%) gérerait l'infrastructure de transport de l'électricité ; la société d'exploitation du lac salé Sambhar Salt (16%) fournirait les terrains ; Satluj Jal Vidyut Nigam (16%) serait chargé de la gestion du projet ; enfin, l'exploitation et la maintenance seraient du ressort de Rajasthan Electronics & Instruments (3%). Le projet se concrétiserait en plusieurs phases avec une construction étalée sur plusieurs années. Le montant total de l'investissement pour la réalisation s'élèverait à quelque 800 millions d'euros.

L'Allemand Aleo Solar, filiale du groupe Bosch, a finalement trouvé un repreneur pour son usine d'assemblage de panneaux photovoltaïques de Prenzlau. Pour 1 € symbolique, SCP Solar, un groupe composé du Taïwanais Sunrise Global Solar Energy, du Japonais Choshu Industry et Pan Asia Solar, récupérerait une capacité d'assemblage de 280 MW avec seulement 200 employés …



Si SCP Solar a son siège à Hambourg, dans le Nord de l'Allemagne, il s'agit néanmoins d'un consortium asiatique, auquel les trois partenaires participent à hauteur de 13,5 millions d'euros en fonds propres, qui récupère non seulement le site de production de modules à Prenzlau, mais aussi les stocks, les marques commerciales et l'ensemble de la propriété intellectuelle. Aleo solar a en outre convenu de lui verser 10 millions d'euros. Le groupe Bosch, qui détient la majorité des actions, demande, lui, que la liquidation d'Aleo Solar soit réglée et s'engage, lui, à fournir un soutien financier supplémentaire de 31 millions d'euros à sa filiale pour la vente des unités opérationnelles.

La transaction est encore soumise à l'accord des autorités antitrust et à l'approbation des actionnaires. La vente et la liquidation n'affecteront pas les garanties émises par Aleo Solar.

Créé en 2007, Sunrise Global Solar Energy est un fabricant de cellules solaires à haut rendement (350 MW de capacité), fournisseur d'Aleo Solar. Choshu Industry est un assembleur de panneaux photovoltaïques de haute puissance pour le résidentiel au Japon, ainsi qu'un fournisseur d'équipements de production notamment pour les semiconducteurs, présent sur les marchés depuis 1980. Enfin, Pan Asia Solar est une société d'investissement dans le développement technique et commercial du secteur des énergies renouvelables, basée à Hong Kong. Créé en 2001 et détenu majoritairement par le groupe Bosch depuis 2009, le fabricant de panneaux PV Aleo Solar emploie actuellement 730 salariés. La société a généré un chiffre d’affaires de 124,5 millions d’euros en 2013 (-55% comparé à 2012), avec une perte opérationnelle de 70 millions d'euros.

Selon la plate-forme commerciale pvXchange, les prix de gros des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin n'ont guère évolué en décembre 2013 en Europe, quelle que soit leur origine. Depuis début 2014, les prix semblent toutefois remonter très légèrement …



Les stocks restants de panneaux photovoltaïques de faible coûts ont quasiment tous été vendus et les produits chinois ne sont pas disponibles en-dessous du prix minimum convenu avec la Commission européenne. Les températures clémentes de janvier 2014 auraient toutefois dynamisé la demande plus tôt qu'à l'habitude en début d'année en Allemagne, estime pvXchange.

pvXchange constate cependant que la demande est la plus forte au Royaume-Uni. Les développeurs de grandes centrales photovoltaïques doivent en effet terminer leurs projets avant la réduction des aides financières dans le cadre du programme des obligations renouvelables au 2e trimestre de l'année. Certains fabricants européens de panneaux PV effectueraient ainsi en ce moment essentiellement des livraisons outre-Manche. Dans le reste de l'Europe, la demande serait plutôt modérée, du moins en ce qui concerne les panneaux PV pour des installations classiques rétribuées par tarif d'achat. Les développeurs de projets travailleraient par contre de plus en plus sur des offres s'affranchissant de ces aides. Le stockage resterait ainsi l'une des approches les plus prometteuses, avec l'annonce d'un certain nombre de produits sur le marché.

Pour la société d'études IHS, le Chinois Yingli Green Energy a pu renforcer l'an passé sa position dominante sur le marché mondial des panneaux photovoltaïques acquise en 2012 tandis que la Chine a réussi à passer devant le Japon, les États-Unis et l'Allemagne en terme de volume d'installations. Les quatre pays ont représenté 75% de la demande en 2013. Les livraisons mondiales ont atteint 10,1 GW au 3e trimestre 2013 puis 10,3 GW au 4e trimestre …



L'illustration détaille les livraisons des trois plus grands fournisseurs dans chacun des quatre pays au cours des trois premiers trimestres 2013. Yingli a bénéficié d'une forte présence sur trois des quatre marchés cités : la société a été leader en Chine et en Allemagne, et 2e aux États-Unis sur les talons de First Solar. Avec plus de 3 GW de livraisons estimées pour la totalité de l'an passé, elle aurait atteint une part de marché de 8,3%, contre 7,4% en 2012. Au Japon, Yingli n'a toutefois figuré qu'à la 9e place des fournisseurs, confirmant ainsi la difficulté pour les étrangers d'accéder à ce marché.

Hanergy Solar concrétise ses ambitions dans le photovoltaïque à couches minces en technologie CIGS en annonçant un investissement de 780 millions de dollars, pour l'instant, pour une usine à Caofeidian, dans la province de Hebei, au sud-est de Pékin, avec deux lignes de production de 600 MW de capacité au total. A terme, le site devrait atteindre une capacité de production de 3 GW …

Le groupe Hanergy Solar, qui était déjà actif dans le secteur des couches minces en silicium amorphe puis a racheté successivement trois firmes spécialisées dans la technologie CIGS – Solibro (photo ci-dessus), MiaSolé, Globe Solar – au cours des derniers 18 mois, se prépare ainsi à entrer directement en concurrence avec l'actuel leader dans ce secteur, le Japonais Solar Frontier.

Hanergy avait dévoilé il y a quelques semaines son intention d'augmenter sa capacité de production PV à couches minces à plus de 5 GW. En début d'année, il a signé des accords avec plusieurs instituts financiers pour des crédits de plus de 2,7 milliards de dollars sur trois ans. Enfin, il vient maintenant de signer un contrat portant sur deux lignes de production CIGS développées en interne par sa propre activité d'équipementier*. Chacune de ces lignes représenterait une capacité de production de 300 MW et un investissement de 390 M$, l'une serait dédiée à la technologie CIGS de dépôt par co-évaporation de Solibro et l'autre à la technologie de dépôt par pulvérisation de MiaSolé. Parallèlement, cette dernière société semble repartir, elle aussi, sur de nouvelles bases et développerait son outil industriel aux Etats-Unis. Selon une information publiée dans Photon, la construction d'une usine de cellules solaires et panneaux photovoltaïques en technologie CIGS en Californie, qui avait initialement été annoncée en 2011 pour 2013, serait en effet à nouveau sur les rails pour être opérationnelle en 2016.

En Chine, la construction des bâtiments devrait démarrer à Caofeidian en mars prochain et les lignes de production devraient êtres installées avant fin décembre 2014 pour un démarrage puis une montée en puissance du site au cours du premier semestre 2015. Ultérieurement, le site serait étendu jusqu'à une capacité de 3 GW. Hanergy a aussi annoncé en décembre dernier vouloir investir 500 M$ dans une usine de panneaux PV au Brésil et, plus récemment, une délégation du groupe en Cote d'Ivoire aurait avancé des intentions similaires pour une usine d'assemblage de panneaux PV et le développement de projets solaires dans ce pays africain.

* Le groupe, initialement créé en 2008 et appelé Apollo Precision puis Apollo Solar Energy Technology, était spécialisé dans les équipements de production pour le photovoltaïque (il a d'ailleurs fourni des équipements à un grand nombre d'assembleurs PV en Chine). Il a démarré l'assemblage de panneaux PV a-Si en 2009 puis fut racheté la même année par une société de Hong Kong (RBI Holdings). Il est passé dans le giron du conglomérat Hanergy en 2011, et a pris le nom de Hanergy Solar en janvier 2013.

Fin 2013, l'Australie comptait 1,16 million d'installations photovoltaïques en toiture de petite taille (2,67 kW en moyenne) affichant une puissance cumulée de 3,1 GW, selon les statistiques publiées par l'agence de régulation de l'énergie. S'y ajoutaient plus de 669000 équipements de solaire thermique pour l'eau chaude sanitaire …


L'Inde a augmenté son parc photovoltaïque de 1042,25 MW, dont 1003,75 MW de centrales PV connectées au réseau électrique et 38,5 MW de systèmes indépendants. Le parc PV total dépasse dorénavant légèrement les 2324 MW. La photo ci-dessus montre une centrale photovoltaïque installée à Port Blair, plus grande île et capitale du territoire indien Andaman-et-Nicobar (Crédit Photo : Proinso)

La Suisse a augmenté son parc photovoltaïque de 300 MW l'an passé, soit une hausse de 30% comparé à 2012 qui porte le volume total installé à 730 MW. Le syndicat professionnel Swissolar s'attend à un marché d'au moins 300 MW également pour les années 2014 et 2015. Le gouvernement helvétique a en effet décidé de maintenir le système tarifaire actuel (soit une « rétribution à prix coûtant », ou RPC, pour l'électricité injectée sur le réseau), pour un certain volume de centrales PV commerciales et d'attribuer une subvention initiale aux installations photovoltaïques de moins de 10 kW (sans RPC) à partir du 1er avril 2014, ce qui devrait faciliter les choix d'investissements. Le droit à l'autoconsommation sera aussi entériné. La RPC a baissé de 60% depuis sa mise en place en 2009. Pour en savoir plus, cliquer ici

L'année 2013 est à peine finie que différents analystes annoncent déjà une vraie relance pour le marché mondial du photovoltaïque en 2014. Ainsi, Deutsche Bank parle d'une deuxième ruée vers l'or à 46 GW et 56 GW respectivement pour 2014 et 2015, Mercom et EnergyTrend sont prudents avec respectivement 43 GW et 42 GW pour 2014, IHS donne une fourchette de 40 à 45 GW et NPD Solarbuzz annonce 49 GW. Mais il y a un consensus : pour l'essentiel, la Chine, les États-Unis et le Japon devraient continuer à tirer le marché …



Les chiffres définitifs pour 2013 ne sont pas encore disponibles. Néanmoins, les volumes annoncés par les différents analystes se situent autour de 35 GW comme nouvelle puissance PV installée l'an passé (35,8 GW pour EnergyTrend). Autre fait avéré, le recul du marché européen tiré à la baisse surtout par l'Allemagne avec 3,4 GW en 2013 contre 7,6 GW l'année précédente, et une tendance à 2,8 GW cette année.

En ce début janvier 2014, Deutsche Bank (DB) a toutefois révisé à la hausse ses prévisions initiales pour le marché mondial du PV, de 44,5 à 46,1 GW pour 2014 et de 52 à 56 GW pour 2015. La banque mise sur un développement croissant en Chine (+50% en 2014) et aux États-Unis (+60%), mais aussi au Japon (+14%) et au Royaume-Uni ainsi que sur d'autres marchés internationaux comme l'Inde, l'Afrique du Sud, le Mexique, l'Australie, le Moyen-Orient, l'Amérique du Sud et l'Asie du Sud-Est, et considère que l'électricité PV a atteint la parité réseau dans la majorité de ces régions. L'Italie, où le marché aurait déjà reculé de 55% à 1,5 GW en 2013, verrait encore une chute de 50%, à 750 MW, cette année.

Pour Mercom, la Chine pourrait installer 10,5 GW sur un objectif de 12,5 GW. Les États-Unis atteindraient 6 GW. La société d'études est néanmoins sceptique quant au potentiel du Japon. Il y aurait des soucis de connexion au réseau électrique mais aussi des projets sur la sellette au plan administratif (après obtention d'un tarif d'achat garanti, leur réalisation aurait été repoussée par les investisseurs pour bénéficier d'une baisse des coûts, ce qui a attiré l'œil du législateur).

Tout en misant aussi sur la Chine comme marché leader, IHS, qui estime les volumes installés en 2013 au Japon et aux États-Unis à respectivement 6 et 5,5 GW, pense en outre qu'une croissance de 2 GW serait aisément atteignable pour ces deux pays cette année. A noter que la société d'études place la France à la 8e place du Top 10 des pays du PV en 2014, avec le volume cible de 800 MW annoncé par le gouvernement ...

2013 : année de l'essor des centrales PV de grande taille
Pour NPD Solarbuzz, le marché mondial du photovoltaïque est désormais tiré essentiellement par les centrales PV de grande taille, un secteur dans lequel la société d'études inclut dans les centrales PV de grande taille aussi bien les projets en toiture de plus de 100 kW que les projets au sol. Ce secteur aurait représenté une puissance cumulée de 26 GW en termes de volume installé l'an passé, et aurait ainsi été le principal moteur de la croissance en 2013. La Chine aurait accaparé 30% du volume installé dans ce secteur à elle seule. La Chine, les États-Unis et le Japon auraient représenté près de 60% du volume installé dans ce secteur l'an passé, contre moins de 10% en 2010. Six pays auraient approché ou atteint 1 GW d'installations dans ce secteur (Chine, États-Unis, Japon, Allemagne, Inde et Royaume-Uni). En 2014, 75% de la nouvelle puissance PV installée le sera dans ce secteur.

La qualité, et non plus la quantité ? Après une étude approfondie, le gouvernement chinois a publié, fin décembre, une liste sélective de 109 industriels du photovoltaïque remplissant des critères prédéfinis en termes de capacité de production, de technologies et de protection environnementale, qui seraient a priori désormais les seules autorisées à bénéficier d'aides financières et de réductions d'impôts à l'export ou encore à participer à des appels d'offres. Ces 109 sociétés représentent toutefois 92% de la production chinoise de silicium multicristallin, 94% de la capacité chinoise de fabrication de tranches de silicium, 95% de la production chinoise de cellules solaires, et 93% de la capacité chinoise d'assemblage de panneaux photovoltaïques …

La décision exclut près de 80% des entreprises du secteur, énormément de petites entités donc, mais aussi, par exemple, Shunfeng (qui a racheté Suntech Power), ET Solar, CNPV, Tianwei et LDK Solar qui n'auraient même pas postulé pour figurer sur la liste (cliquer ici) . Parmi les critères de sélection figurent, par exemple, des capacités d'assemblage de cellules solaires ou de panneaux PV d'au moins 200 MWc en filière silicium cristallin et de 50 MWc en filière couches minces, des rendements de conversion d'au moins 14,5 à 15,5% pour des panneaux PV en multicristallin et 8 à 11% en couches minces (selon les technologies, CIGS, CdTe ou autres). S'y ajoutent des certifications ISO9001 et ISO14001 ou encore des conditions en termes d'énergie, de consommation d'eau ou encore de taux de recyclage de l'eau pour la fabrication.

Pour la société d'études IHS, la décision devrait accélérer la consolidation de l'industrie chinoise du PV, sans toutefois avoir d'impact sur le marché mondial. « Le document constitue surtout des recommandations pour les industriels, mais il est peu vraisemblable que le gouvernement puisse activement pousser des entreprises à la ruine », affirme ainsi l'analyste Jessica Lin. Les petites sociétés auront peut-être moins facilement accès à des prêts bancaires, mais rien ne devrait changer pour les grands groupes, même s'ils ne sont pas sur la liste.

Pour consulter la liste, cliquer ici (en chinois)

Pour en savoir plus sur les critères de sélection, cliquer ici (en chinois)

Le Japonais Solar Frontier, spécialisée dans les panneaux photovoltaïques à couches minces en technologie CIS/CIGS, veut se doter d'une quatrième usine d'assemblage de modules solaires d'une capacité de 150 MW à Ohiramura, au nord de Sendai (Japon). Prévue pour être opérationnelle en mars 2015, cette usine représente un investissement de 13 milliards de yens (91 millions d'euros) et devrait être un « modèle » pour des usines hors Japon …

Solar Frontier transfèrera dans cette usine sa toute dernière technologie de production, et le site servira ensuite de modèle pour de futures infrastructures de production à l’extérieur du Japon, en fonction de la demande sur le marché mondial. Le projet, qui contribue à la revitalisation économique de la région du Tohoku, est subventionné par le ministère japonais de l'économie, du commerce et de l'industrie (METI), par le département de Miyagi et par les autorités locales d'Ohiramura.

Parallèlement, le Japonais a signé un accord de partenariat pour l'ingénierie et la construction de projets photovoltaïques faisant appel à la technologie CIS avec son compatriote Shoseki Engineering & Construction et l'Allemand Belectric (SEC). Le trio vise à développer et construire des centrales PV de plus de 1 MW au Japon, un premier projet est à l'étude dan sla région de Kagoshima. Belectric travaille déjà avec Solar Frontier depuis 2010, et les deux firmes ont créé une société commune, PV CIStems, en 2012.

Une explosion due à une fuite d'hydrogène au sein de l'usine de silicium de Mitsubishi Material à Yokkaichi, au Japon, a tué 5 personnes le 9 janvier dernier et en a blessé de nombreuses autres. La production de l'usine est stoppée, ce qui ne devrait pas impacter l'industrie du PV . La capacité totale de l'usine serait de quelque 3400 tonnes par an, selon la société d'études NPD Solarbuzz, soit seulement 1% des besoins mondiaux …

Nordwest Industrie (NWI), groupe allemand actif depuis 15 ans dans le rachat d'entreprises en vue de leur assainissement, a pris une participation majoritaire au capital de Mounting Systems, filiale de Conergy spécialisée dans les systèmes de montage. Le montant de la transaction n'a pas été divulgué. Quelque 180 emplois sont sauvés. La reprise des activités de l'ex-groupe Conergy, qui employait 1000 personnes, est ainsi terminée et 740 emplois ont pu être sauvés au total (dont 210 dans l'usine d'assemblage de panneaux PV reprise par Astronergy et 350 dans les divisions marketing, ventes et services passées dans le giron de Kawa Capital). NWI vise maintenant à consolider Mounting Systems au plan financier puis à étendre ses activités à l'international.

Le Chinois JinkoSolar vient de signer un accord en vue du rachat des actifs de son compatriote en dépôt de bilan Topoint, dont notamment la production de tranches de silicium (500 MW), de cellules solaires (500 MW) et l'assemblage de panneaux PV (100 MW). Les usines se trouvent à Haining, dans la province du Zhejiang. Parallèlement, la firme étudie la filialisation de son activité de projets photovoltaïques, qui pourrait aussi faire l'objet d'une introduction en bourse. Cette activité pourrait dépasser 500 MW cette année.

Le Chinois Yingli Green Energy a signé un accord avec son compatriote China Rich Energy, filiale du groupe national du nucléaire China National Nuclear (CNCC), afin de créer une société commune pour développer en commun des projets photovoltaïques en Chine. L'objectif a été fixé à 500 MW de projets, dont 200 MW seront installés sur des terrains appartenant au groupe ou à ses filiales.

Sharp vient d'annoncer l'arrêt de l'assemblage de panneaux photovoltaïques dans son usine britannique de Wrexham, en février 2014. Le groupe signale ainsi son repli vers le marché japonais, où le déploiement du PV explose littéralement et où il vend d'ores et déjà la majorité de sa production de Cornouailles …

Sharp fabrique des appareils électroménagers à Wrexham depuis 1984 et y assemble des panneaux PV depuis 2004. En 2011, la firme doublait sa capacité annuelle de production pour le solaire à 500 MW, après un investissement de près de 30 millions d'euros. En juin dernier, Sharp annonçait le déplacement de son siège européen de Hambourg (Allemagne) à Londres (Grande-Bretagne), et celui de la direction de la division solaire à Wrexham. La division solaire devait être restructurée autour de deux activités, l'une pour la vente de panneaux photovoltaïques et de kits pour le résidentiel et l'autre pour le développement de projets PV.

La décision entraînerait la suppression de 615 emplois sur le site, selon la presse britannique, dont 315 emplois intérimaires. Il y a un an déjà, des rumeurs avaient circulé concernant une possible fermeture de l'usine. Cette dernière tourne pourtant presque à pleine capacité. Sauf que la production est de plus en plus exportée vers le marché japonais, et que le marché britannique, pourtant en pleine expansion avec un volume de 400 MW par an dans le seul résidentiel, secteur de prédilection du groupe japonais, est devenu un terrain de chasse des fournisseurs Chinois et autres fabricants à bas coût du Sud-Est asiatique. Pour Sharp, le prix plancher de 0,56 c€/W proposé par la Chine lors des négociations commerciales avec l'Union européenne ne lui permet plus d'être compétitif. Sharp maintient cependant la fabrication de fours à micro-ondes sur le site et envisage d'y délocaliser d'autres produits.

Selon la plate-forme commerciale pvXchange, les prix de gros des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin ont continué à baisser en novembre en Europe, même si ceux des panneaux cristallins d'origine allemande et japonaise affichent une nette tendance au ralentissement …



Les prix des panneaux PV d'origine chinoise tendent aussi à la baisse. Seuls les produits provenant du Sud-Est asiatique hors Chine affichent des prix stables, avec une légère tendance haussière attendue en décembre, que pvXchange explique par le quasi-assèchement des stocks de source chinoise et du volume d'importations contingenté pour 2013. D'ailleurs, suite à la décision du parlement européen (voir notre article) de taxer les panneaux PV de fabricants chinois non liés par l'accord commercial signé début août, le cabinet juridique allemand Rödl & Partner conseille aux importateurs de panneaux PV de contrôler le plus soigneusement possible l'origine des panneaux afin de ne pas risquer d'être soumis à des taxes douanières rétroactives, exigibles jusqu'à trois ans après l'importation.

« Rétroactivement, 2013 a été relativement calme concernant l'évolution globale des prix. En 2012, les prix ne tendaient que dans une seule et même direction, toutes technologies confondues », souligne Martin Schachinger, fondateur et responsable Business development de pvXchange. En outre, le « delta prix » entre les panneaux chinois/asiatiques et les panneaux allemands/européens/japonais s'est rétréci à 18-25%, contre un écart de 36% par exemple entre les panneaux chinois et japonais en janvier 2013.