En Chine, le Conseil national de l'énergie vient de publier un plafond de 14 GW pour le déploiement du photovoltaïque dans l'ensemble du pays en 2014, dont 8 GW d'installations photovoltaïques distribuées et 6 GW de fermes solaires au sol pouvant bénéficier d'aides financières, avec un quota précis de puissance par province, ville ou région autonome …

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Les provinces les mieux loties (Shandong, Zheijiang et Jiangsu) bénéficient chacune d'un quota de 1,2 GW, dont seulement 200 MW de centrales PV au sol. Le déploiement est plafonné à 1 GW dans les provinces de Guangdong et de Hebei. La région autonome de Xinjiang est la seule autorisée à développer 600 MW de centrales PV au sol, tandis que les provinces de Gansu et de Qinghai, ainsi que la Mongolie intérieure sont limitées à 500 MW chacune. Selon le gouvernement chinois, les projets réalisés au-delà des quotas ne bénéficieront d'aucune subvention, mais des exceptions seraient possibles pour des projets PV distribués de petite taille.

Le Conseil national de l'énergie (National Energy Agency, ou NEA) a par ailleurs publié les statistiques de déploiement pour 2013, et souligne que la Chine a installé l'an passé 55,6 GW de nouvelle puissance électrique provenant de sources renouvelables, dont 11,3 GW de puissance photovoltaïque raccordée au réseau.

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Selon les statistiques publiées par les groupements professionnels BSW Solar(1) et BDH(2), l'Allemagne affiche seulement 136000 nouveaux systèmes installés en 2013 pour le solaire thermique dans le résidentiel, pour une surface cumulée de 1,02 million de m2 de capteurs solaires, soit une baisse de 11,3% comparé à 2012 …



Le déploiement du solaire thermique baisse ainsi outre-Rhin pour la 2e année consécutive. La surface totale a néanmoins plus que triplé en une dizaine d'années puisque le pays disposait de 17,5 millions de m2 de capteurs solaires installés à fin 2013 (près de 2 millions de systèmes), contre 5,1 millions de m2 en 2003. Pour les groupements professionnels, le rythme actuel du déploiement ne permettrait toutefois pas d'atteindre les objectifs fixés pour la transition énergétique. Selon le BDH, une relance nécessiterait une nouvelle réglementation pour susciter des investissements dans la modernisation des bâtiments, en combinant efficacité énergétique et sources d'énergie renouvelables pour une réduction de 13% des besoins énergétiques du pays.

La grande majorité des systèmes installés en 2013 dans le résidentiel font appel à la technologie de capteurs plans, avec seulement 11% de capteurs tubulaires. Les systèmes combinés pour l'eau chaude sanitaire et le chauffage représentent environ 40% des installations. Rappelons que l'installation d'un équipement pour le solaire thermique est subventionné outre-Rhin jusqu'à un montant de 2000 € par exemple pour des particuliers (en fonction de la technologie utilisée). Les installations industrielles peuvent bénéficier, elles, d'une aide correspondant au maximum à 50% de l'investissement réalisé.

(1) BSW Solar : Bundesverband Solarwirtschaft.
(2) BDH : Deutschland Haus-, Energie- und Umwelttechnik.

Selon la plate-forme commerciale pvXchange, les prix de gros des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin en provenance du Japon et de Corée du Sud sont restés stables au mois de janvier 2014, tandis que ceux d'autres régions asiatiques affichent une légère hausse. Les prix des panneaux PV originaires de Malaisie, de Taïwan et des Philippines augmentent pour le 2e mois consécutif car la demande s'accroît pour ce type de produits, environ 10% moins chers que l'offre chinoise. Un recul du marché européen se profile à l'horizon …



Globalement, la demande européenne se maintient toutefois en-dessous des attentes en dépit des températures clémentes de janvier. Une situation qui reflète, selon pvXchange, un freinage du déploiement du photovoltaïque par l'accumulation de mauvaises nouvelles sur le front réglementaire. La baisse des tarifs d'achat réduit trop fortement la rentabilité des projets dans un contexte de stagnation des prix des composants.

Pour la société d'études IHS, l'Afrique du Sud se serait positionné comme le pays émergent le plus prometteur quant à son marché photovoltaïque, et ce pour deux raisons : une cible ambitieuse de 8,4 GW de puissance PV à l'horizon 2030 et une procédure d'appel d'offres attirant des investissements étrangers …



La Thailande arrive en deuxième position des marchés émergents pour le photovoltaïque classifiés par IHS. Toutefois, les primes à la production d'électricité PV ont été supprimées dans ce pays et remplacées par des tarifs d'achat pour les centrales en toiture, ce qui pourrait diminuer son attractivité à l'avenir.

En troisième position, la Turquie se distingue par ses besoins en énergie et des prix en croissance, ce qui tendrait à favoriser le développement du solaire. Il semblerait toutefois que les projets de plus de 1 MW soient toujours bloqués, en attente d'un appel d'offres d'une puissance de 600 MW. Ainsi, IHS estime que le volume installé cette année n'atteindra que 150 MW cette année, face à un potentiel de 1 GW d'ici 2017.

Dans son bilan électrique 2013, RTE chiffre la puissance du parc photovoltaïque français à 4330 MW pour un volume de 752 MW installés sur l’année 2013*. Sur l’année 2013, le pic de production PV a été atteint le 21 août à 14h pour une puissance de 3 GW, soit un facteur de charge de 78% …



Toutes les régions possèdent maintenant au moins 30 MW de parc photovoltaïque installé. Le parc dépasse 400 MW dans quatre régions : en Aquitaine, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon.

La production totale d’électricité en France s’établit pour l’année 2013 à 550,9 TWh, ce qui correspond à une hausse de 1,7% par rapport à 2012, pour une consommation en progression de seulement 1,1%. La production photovoltaïque a, elle, augmenté de 16,2% par rapport à 2012 et atteint 4,6 TWh. La production totale issue des sources d’énergies renouvelables hors hydraulique s'affiche en hausse de 8,1% en 2013 (26,8 TWh).

Les projets éoliens et photovoltaïques dont le raccordement au réseau de transport est en cours ou prévu, représentent 6270 MW de puissance supplémentaire. Les files d’attente fin 2013 comprennent 5724 MW de puissance supplémentaire pour le parc éolien raccordé au réseau de transport, dont 4153 MW offshore (soit 31 projets dont 20 pour l’éolien terrestre et 11 pour l’offshore, y compris ceux retenus dans le cadre de procédures d’appels d’offres). Pour le parc photovoltaïque, six projets représentant 422 MW de puissance à raccorder au réseau de transport sont en file d’attente. Trois autres projets encore en préparation à la date du 31 décembre 2013 (en demande d’étude approfondie ou proposition technique et financière en cours d’étude par RTE, ou proposition technique et financière de raccordement pas encore acceptée par le producteur) devraient permettre d'augmenter le parc photovoltaïque de 92 MW.

*A titre de comparaison, le parc éolien atteignait 8140 MW à fin 2013 dont 630 MW de volume installé au cours de l’année, en ralentissement par rapport aux cinq dernières années (1250 MW en 2009).

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Pour la société d'études IHS, le Chinois Yingli Green Energy a pu renforcer l'an passé sa position dominante sur le marché mondial des panneaux photovoltaïques acquise en 2012 tandis que la Chine a réussi à passer devant le Japon, les États-Unis et l'Allemagne en terme de volume d'installations. Les quatre pays ont représenté 75% de la demande en 2013. Les livraisons mondiales ont atteint 10,1 GW au 3e trimestre 2013 puis 10,3 GW au 4e trimestre …



L'illustration détaille les livraisons des trois plus grands fournisseurs dans chacun des quatre pays au cours des trois premiers trimestres 2013. Yingli a bénéficié d'une forte présence sur trois des quatre marchés cités : la société a été leader en Chine et en Allemagne, et 2e aux États-Unis sur les talons de First Solar. Avec plus de 3 GW de livraisons estimées pour la totalité de l'an passé, elle aurait atteint une part de marché de 8,3%, contre 7,4% en 2012. Au Japon, Yingli n'a toutefois figuré qu'à la 9e place des fournisseurs, confirmant ainsi la difficulté pour les étrangers d'accéder à ce marché.

Pour la société d'études Lux Research, une réduction des frais de montage et de mise en racks des panneaux photovoltaïques ainsi que l'innovation électronique et électrique feraient baisser le coût système des centrales PV (BOS, ou « balance of system ») de 15 à 30% d'ici 2020, en particulier dans le secteur du photovoltaïque résidentiel grâce à l'adoption croissante de techniques d'installation plus simples et plus rapides …
 
Jusqu'ici, c'est essentiellement la chute des prix des panneaux photovoltaïques qui a contribué à fortement réduire le coût des installations solaires. Dorénavant, ce serait au tour des composants de montage et de mise en racks à tirer le coût système vers le bas, grâce notamment à l'arrivée de nouveaux fournisseurs et de nouveaux composants.

Avec la croissance continue du rendement énergétique des panneaux PV, le coût opérationnel de production d'électricité (LCOE) solaire pourrait ainsi diminuer de 0,04 dollar/kWh à 0,08 dollar/kWh d'ici 2020, comparé au prix actuel.

Fin 2013, l'Australie comptait 1,16 million d'installations photovoltaïques en toiture de petite taille (2,67 kW en moyenne) affichant une puissance cumulée de 3,1 GW, selon les statistiques publiées par l'agence de régulation de l'énergie. S'y ajoutaient plus de 669000 équipements de solaire thermique pour l'eau chaude sanitaire …


L'Inde a augmenté son parc photovoltaïque de 1042,25 MW, dont 1003,75 MW de centrales PV connectées au réseau électrique et 38,5 MW de systèmes indépendants. Le parc PV total dépasse dorénavant légèrement les 2324 MW. La photo ci-dessus montre une centrale photovoltaïque installée à Port Blair, plus grande île et capitale du territoire indien Andaman-et-Nicobar (Crédit Photo : Proinso)

La Suisse a augmenté son parc photovoltaïque de 300 MW l'an passé, soit une hausse de 30% comparé à 2012 qui porte le volume total installé à 730 MW. Le syndicat professionnel Swissolar s'attend à un marché d'au moins 300 MW également pour les années 2014 et 2015. Le gouvernement helvétique a en effet décidé de maintenir le système tarifaire actuel (soit une « rétribution à prix coûtant », ou RPC, pour l'électricité injectée sur le réseau), pour un certain volume de centrales PV commerciales et d'attribuer une subvention initiale aux installations photovoltaïques de moins de 10 kW (sans RPC) à partir du 1er avril 2014, ce qui devrait faciliter les choix d'investissements. Le droit à l'autoconsommation sera aussi entériné. La RPC a baissé de 60% depuis sa mise en place en 2009. Pour en savoir plus, cliquer ici

Les dernières statistiques fournies par ErDF affichent un parc photovoltaïque d'une puissance de 3730,6 MW connectée au réseau électrique (géré par ErDF) de l'Hexagone à fin décembre 2013, pour un total de 294448 installations. La nouvelle puissance PV raccordée au réseau au troisième trimestre 2013 en France continentale s'établit à 187,7 MW. Sur l'année, la puissance raccordée s'établit ainsi à 604,6 MW …

Sur ces 600 MW, plus de 62% (378,7 MW) ont été installés dans le sud de la France (Méditerranée et Sud-Ouest). Le volume de raccordements reste loin de la cible de 800 MW affichée par le gouvernement, et souligne que les appels d'offres n'ont pas (encore) produit l'effet escompté. Le solaire en France évolue toujours à contre-courant du déploiement dans le reste du monde.

Les demandes de raccordement en cours portent par contre sur une puissance totale seulement en baisse légère à 2163,9 MW à fin décembre 2013 en France continentale, avec 279,4 MW de projets entrés dans la file au 4e trimestre de l'an passé et 275,3 MW de puissance sortie. Si ceci laisse entrevoir une certaine stabilité, rien ne permet, pour le moment, d'espérer un volume sensiblement plus élevé en 2014.

L'année 2013 est à peine finie que différents analystes annoncent déjà une vraie relance pour le marché mondial du photovoltaïque en 2014. Ainsi, Deutsche Bank parle d'une deuxième ruée vers l'or à 46 GW et 56 GW respectivement pour 2014 et 2015, Mercom et EnergyTrend sont prudents avec respectivement 43 GW et 42 GW pour 2014, IHS donne une fourchette de 40 à 45 GW et NPD Solarbuzz annonce 49 GW. Mais il y a un consensus : pour l'essentiel, la Chine, les États-Unis et le Japon devraient continuer à tirer le marché …



Les chiffres définitifs pour 2013 ne sont pas encore disponibles. Néanmoins, les volumes annoncés par les différents analystes se situent autour de 35 GW comme nouvelle puissance PV installée l'an passé (35,8 GW pour EnergyTrend). Autre fait avéré, le recul du marché européen tiré à la baisse surtout par l'Allemagne avec 3,4 GW en 2013 contre 7,6 GW l'année précédente, et une tendance à 2,8 GW cette année.

En ce début janvier 2014, Deutsche Bank (DB) a toutefois révisé à la hausse ses prévisions initiales pour le marché mondial du PV, de 44,5 à 46,1 GW pour 2014 et de 52 à 56 GW pour 2015. La banque mise sur un développement croissant en Chine (+50% en 2014) et aux États-Unis (+60%), mais aussi au Japon (+14%) et au Royaume-Uni ainsi que sur d'autres marchés internationaux comme l'Inde, l'Afrique du Sud, le Mexique, l'Australie, le Moyen-Orient, l'Amérique du Sud et l'Asie du Sud-Est, et considère que l'électricité PV a atteint la parité réseau dans la majorité de ces régions. L'Italie, où le marché aurait déjà reculé de 55% à 1,5 GW en 2013, verrait encore une chute de 50%, à 750 MW, cette année.

Pour Mercom, la Chine pourrait installer 10,5 GW sur un objectif de 12,5 GW. Les États-Unis atteindraient 6 GW. La société d'études est néanmoins sceptique quant au potentiel du Japon. Il y aurait des soucis de connexion au réseau électrique mais aussi des projets sur la sellette au plan administratif (après obtention d'un tarif d'achat garanti, leur réalisation aurait été repoussée par les investisseurs pour bénéficier d'une baisse des coûts, ce qui a attiré l'œil du législateur).

Tout en misant aussi sur la Chine comme marché leader, IHS, qui estime les volumes installés en 2013 au Japon et aux États-Unis à respectivement 6 et 5,5 GW, pense en outre qu'une croissance de 2 GW serait aisément atteignable pour ces deux pays cette année. A noter que la société d'études place la France à la 8e place du Top 10 des pays du PV en 2014, avec le volume cible de 800 MW annoncé par le gouvernement ...

2013 : année de l'essor des centrales PV de grande taille
Pour NPD Solarbuzz, le marché mondial du photovoltaïque est désormais tiré essentiellement par les centrales PV de grande taille, un secteur dans lequel la société d'études inclut dans les centrales PV de grande taille aussi bien les projets en toiture de plus de 100 kW que les projets au sol. Ce secteur aurait représenté une puissance cumulée de 26 GW en termes de volume installé l'an passé, et aurait ainsi été le principal moteur de la croissance en 2013. La Chine aurait accaparé 30% du volume installé dans ce secteur à elle seule. La Chine, les États-Unis et le Japon auraient représenté près de 60% du volume installé dans ce secteur l'an passé, contre moins de 10% en 2010. Six pays auraient approché ou atteint 1 GW d'installations dans ce secteur (Chine, États-Unis, Japon, Allemagne, Inde et Royaume-Uni). En 2014, 75% de la nouvelle puissance PV installée le sera dans ce secteur.

Selon les statistiques de NPD Solarbuzz, le parc photovoltaïque des États-Unis s'est agrandi de 15% en 2013, à 4,2 GW, dont 1,4 GW rien qu'au 4e trimestre de l'année. Le marché américain est dominé à 80% par les centrales photovoltaïques de grande taille, de plus de 100 kW, et à plus de 70% par les centrales PV au sol …

Le PV au sol a ainsi pesé 3 GW en 2013, dont plus de 1 GW au seul 4e trimestre 2013. Le marché des grandes toitures est resté étale à 500 MW, tandis que celui des installations résidentielles et des autres petites centrales PV de moins de 100 kW a progressé de 10%, à 700 MW. Pour NPD Solarbuzz, les États-Unis constituent désormais le plus important marché hors de la région Asie-Pacifique, un marché néanmoins complexe du fait des quelques 2000 énergéticiens présents et des différences entre les 50 états fédéraux en termes de réglementation.

En Allemagne, le parc photovoltaïque s'est agrandi de 8970 installations et de 218,7 MWc en novembre 2013, portant la nouvelle puissance raccordée de début janvier à fin novembre à 3137,726 MWc, selon les chiffres publiés fin décembre par la Bundesnetzagentur. Le déploiement du PV outre-Rhin est ainsi rentré dans les limites souhaitées par le gouvernement, qui vise une puissance annuelle de 3 à 3,5 GW …

La baisse d'abord trimestrielle puis mensuelle des tarifs d'achat a finalement eu raison du boom du solaire en Allemagne. Le déploiement s'est très fortement ralenti cette année, a priori de 50 à 60% comparé aux trois années précédentes si les chiffres sont confirmés et si le volume des installations raccordées de décembre 2013 ne crée pas de surprise. Les 8970 nouvelles centrales installées en novembre 2013 se répartissent comme suit : 400 centrales d'une puissance de 0 à 3 kW, 5027 de plus de 3 jusqu'à 9 kW, 3313 de plus de 9 jusqu'à 100 kW, 139 de plus de 100 jusqu'à 250 kW, 64 de 250 kW à 1 MW, et 27 de plus de 1 MW.

La puissance photovoltaïque totale soutenue par tarif d'achat, un dispositif démarré en 2000, s'établit à 35,5 GWc, dont 29,4 GWc ont été installés entre le 1er janvier 2009 et le 31 octobre 2013. Le parc PV allemand s'est développé particulièrement vite lors des trois dernières années, malgré une baisse significative des tarifs d'achat.


Le déploiement du photovoltaïque et l'évolution des tarifs d'achat en Allemagne

Publiée par le think tank France Territoire Solaire (FTS), la 8e édition de l'Observatoire de l'énergie solaire photovoltaïque confirme à nouveau une tendance lourde au ralentissement de l'activité du secteur photovoltaïque en France au troisième trimestre 2013 avec tout juste 204 MW de puissance PV raccordée au réseau. Un peu plus que les 119 MW du trimestre précédent mais moins que la puissance attendue suite aux premiers appels d'offres. Sur les douze derniers mois, seulement 483 MW ont été raccordés, bien moins que les 800 MW annuels ciblés par le ministère …



Seul le segment des systèmes PV de plus de 1 MW (sols, toitures et ombrières) connaît une légère reprise en raison des premières réalisations issues de dossiers lauréats de l'appel d’offres CRE 1 (> 250 kW) attribués début août 2012 dans le segment des centrales au sol fixes. Le segment des grandes toitures de 100 à 250 kW est stagnant depuis 5 trimestres et les projets lauréats de l’appel d’offres simplifié tardent à être mis en service. Dans le résidentiel, le volume est tombé à un cinquième du seuil atteint avant le moratoire du 2 décembre 2010. L’ouverture du tarif résidentiel, le plus élevé des tarifs d'achat, à tous les bâtiments n’a pas dynamisé ce segment, car le surcoût des contraintes de l’intégration totale au bâti (IAB) reste un frein important à l'investissement.

Pour FTS, les tarifs d'achat actuels pour les centrales PV de taille moyenne semi intégrées en toiture, d'une puissance de 9 à 100 kW (donc hors résidentiel) et celui pour les centrales de plus de 100kW n’ont plus de pertinence économique. Seul un nouveau système d’incitation comme l’autoconsommation pourrait recommencer à tirer le marché. La forte chute des demandes de raccordement remet en cause l'efficacité du système d'appels d’offres. Les centrales lauréates des appels d’offres de 2012 commencent seulement à être raccordées. Rappelons que 570 MW ont déjà été octroyés via appels d’offres. Les résultats de l’appel d’offres CRE 2 (400 MW) de 2013 pour les grandes centrales sont attendus en mars prochain.

Depuis décembre 2010, tous les tarifs d’achat ont fortement baissé : -50% pour le résidentiel, à 29,1 c€/kWh aujourd'hui, -63% pour les moyennes toitures, à 13,81 c€/kWh, et -73% pour les installations au sol, à 7,55 c€/kWh. La CSPE prend en charge le différentiel de coût entre le tarif d'achat et le prix de gros de l’électricité qui se situe actuellement entre 4 et 5 c€/kWh. Le coût du photovoltaïque dans la CSPE a toutefois chuté (voir notre article). Les estimations de la CRE sur le coût du photovoltaïque en 2013 concernent essentiellement des centrales bénéficiant de tarifs d'achat pré moratoire (décembre 2010). Ce coût évoluera beaucoup plus lentement à partir de 2014.

Après des années de lents progrès, le marché mondial du photovoltaïque à concentration entre maintenant dans une phase de très forte croissance, avec une hausse de 750% du nombre d'installations d'ici 2020, estime la société d'études IHS. La puissance annuelle installée atteindrait 1,4 GW dans le monde en 2020, contre 160 MW aujourd'hui …



Pour Karl Melkonyan, analyste photovoltaïque chez IHS, le marché du CPV se trouverait aujourd'hui dans une situation très comparable à celle du PV classique en 2007, avec des coûts élevés et un avenir incertain. L'évolution technologique aurait néanmoins déjà réduit les coûts de façon dramatique cette année. IHS estime la baisse à 25,8% la chute des prix du photovoltaïque à haute concentration (HCPV), de 3,54 $/W en 2012 à 2,62 $/W en 2013. Au cours des prochaines années, les prix diminueraient encore de 15% en moyenne annuelle jusqu'à atteindre 1,59 $/W en 2017. Du point de vue des coûts d'exploitation, le CPV deviendrait cependant compétitif, notamment dans des centrales solaires de grande taille dans des régions très ensoleillées.

La société française Soitec est leader mondial sur le marché du CPV. L'Américain Emcore s'est, lui, désengagé de cette activité en juin dernier en vendant sa participation de 40% de la joint-venture Suncore Photovoltaic Technology créée en 2010 avec le Chinois San’an Optoelectronics. Suncore a repris depuis les actifs de la société israélienne Zenith Solar qui avait développé une technologie solaire hybride thermodynamique et photovoltaïque (CHP pour combined heat and power).

La technologie CPV fait appel à des lentilles ou des miroirs pour concentrer la lumière du soleil sur les cellules solaires, et est plus efficace que le photovoltaïque classique en terme de rendement. La présence des éléments optiques est néanmoins un facteur additionnel de coût, ce qui a freiné son acceptation, estime IHS.

En croissance de 7% sur les 12 derniers mois, la file d'attente des projets de centrales photovoltaïques se trouvant à différents stades d'étude ou de construction aux États-Unis afficherait aujourd'hui un volume de plus de 43 GW, estime NPD Solarbuzz, qui anticipe le positionnement du pays comme le 3e marché mondial l'an prochain, derrière la Chine et le Japon …



Les statistiques de NPD Solarbuzz montrent que les projets moins importants tirent désormais plus le marché que les grandes centrales PV de plus de 100 MW telles que les fermes Mount Signal Solar, Topaz, Calexico et Desert Sunlight en Californie, ou encore Copper Mountain au Nevada. « Les projets de plus de 20 MW dominent en terme de capacité grâce à des programmes contraignants de développement de sources d'énergies renouvelables dans différents états fédéraux, mais des projets de toutes tailles s'affichent de plus en plus rentables grâce à la baisse des prix des systèmes PV au cours de l'année passée », confirme Michael barker, analyste senior chez NPD Solarbuzz.

L'une des raisons à cette évolution réside dans l'existence d'un crédit d'impôts de 30% encore applicable au cours des trois prochaines années. Pour qu'un maximum de projets soit en phase de construction avant 2017, les développeurs se sont orientés vers des projets de plus petite taille, réalisables dans des laps de temps plus courts. Le rythme de finalisation des projets actuellement encore à l'étude ou à l'étape de planification et de leur construction devrait donc s'accélérer. Les dix plus grands projets solaires encore à l'étude ou déjà en construction qui seront opérationnels dans les trois prochaines années représentent juste un peu plus de 5 GW de nouvelle puissance PV. Au cours des douze derniers mois, les projets de moins de 30 MW ont, eux, augmenté de 33% en nombre, à plus de 2100 sites.

Le ministère japonais de l'industrie (METI) envisagerait une baisse des tarifs d'achat pour le photovoltaïque de 38 yens/kWh aujourd'hui à 34 yens/kWh au printemps 2014 puis de 34 à 30 yens/kWh un an plus tard, selon des rumeurs. La société d'études EnergyTrend estime que le marché japonais des installations photovoltaïques continuerait de croître malgré tout. En attendant, la demande de panneaux PV explose, tout récemment encore de 27%, à 2,07 GW, au 3e trimestre 2013* comparé au trimestre précédent. Ce qui porte la demande totale sur les neuf premiers mois de 2013 à 5,45 GW …



La demande a ainsi quadruplé par rapport au 3e trimestre 2012, selon les statistiques concernant la demande, la production locale et les importations/exportations de panneaux PV publiées par l'association japonaise de l'industrie photovoltaïque (JPEA). Les panneaux PV importés ont couvert 58% de la demande, soit 1,2 GW. Si la demande continue de croître au 4e trimestre, le marché japonais atteindra les 7 GW prévus par les analystes et se positionnera à la 2e place mondiale, derrière la Chine. Le marché du résidentiel affiche une croissance de 121%, à 540 MW, au 3e trimestre 2013 comparé au 3e trimestre 2012, alors que le marché du PV commercial s'est multiplié par 7 (à 602 MW) et celui des centrales PV au sol par 10 (à747 MW). Cette évolution pourrait encore s'accentuer d'ici fin mars 2014 si les rumeurs de baisse des tarifs d'achat se confirment.

Pour EnergyTrend, les fournisseurs chinois et taïwanais seraient les grands bénéficiaires de la croissance du marché japonais. Les sociétés locales recentreraient leurs activités autour du développement de systèmes et de projets, en sous-traitant la production de cellules solaires et l'assemblage de panneaux PV.

* NDLR : le 3e trimestre 2013 correspond au 2e trimestre de l'année fiscale au Japon.

L'Allemagne a étendu son parc photovoltaïque de 10016 installations PV cumulant une puissance de 225,9 MWc au mois d'octobre 2013, dont 25 centrales de plus de 1 MW pour une puissance cumulée de 70 MW et 204 centrales de 100 kW à près de 1 MW pour une puissance cumulée de 49 MW. Le parc PV total aidé par tarif d'achat a atteint 35,3 GW à fin octobre 2013 …

Les « petits » systèmes de moins de 100 kW se chiffrent à 9787 installations et à 107 MW de la puissance installée en octobre 2013.

En octobre 2012, le volume PV raccordé avait atteint 612 MW.

Photo : la centrale solaire de 2 MW installée par Kaco new energy prés de son usine d'Erlenbach, au nord de Stuttgart (Allemagne). Pour des détails, voir notre article dans ce même numéro de L'Echo du solaire

Selon le tableau de bord éolien – photovoltaïque, publié par le ministère du développement durable, la France disposait d'un parc photovoltaïque (métropole et DOM) d'une puissance totale de 4478 MW* raccordée au réseau à fin septembre dernier, avec 420 MW de nouvelle puissance ajoutée depuis le début de l’année dont 178 MW (chiffre provisoire) au 3e trimestre. Le volume trimestriel raccordé s'affiche donc à la hausse. Faible consolation …



Logiquement, on pourrait s'attendre à un volume final de 214 MW de puissance raccordée au titre du 3e trimestre 2013. Dans son document, le ministère précise en effet que, de 2010 à 2012, la première estimation du volume raccordé au 3e trimestre a en moyenne représenté 83% du chiffre final. Pour l'instant, l'estimation provisoire fait passer la nouvelle puissance raccordée à 420 MW depuis le début de l'année, soit une chute de 59 % par rapport aux 1020 MW de la période équivalente de 2012. À fin juin, le tableau de bord éolien – photovoltaïque publié par le ministère affichait 207 MW de nouvelle puissance ajoutée au 1er semestre 2013, soit une baisse de 73 % comparé au premier semestre 2012. Le tableau de bord éolien – photovoltaïque que le ministère vient de publier au titre du 3e trimestre 2013 rectifie ce chiffre à 242 MW (avec 114 MW au 1er trimestre et 128 MW au 2e trimestre), ce qui réduit le recul à 68,7% comparé au 1er semestre 2012.

Plus de 70 % de la puissance installée depuis le début de l'année porte sur des centrales de grande taille, avec 38 installations de plus de 250 kW affichant 178 MW de puissance cumulée, ou de taille intermédiaire avec 1420 installations de 36 à 100 kW pour une puissance cumulée de 121 MW. Au plan régional, la région Paca conforte sa première place au sein du parc PV français, avec une puissance totale de 616 MW dont 84 MW raccordés de janvier à fin septembre 2013. En Languedoc-Roussillon, le parc s’est accru de 82 MW (+25 %) depuis le début de l’année. Ces deux régions représentent 40 % de la nouvelle puissance PV installée, alors que, en incluant l’Aquitaine et Midi-Pyrénées, les régions les plus méridionales de la France continentale concentrent 58 % de la puissance installée cette année (à fin septembre 2013).

Le nombre de projets d'installations entrés en file d’attente baisse de 8% par rapport à fin juin 2013, mais la puissance correspondante est quasi stable avec 2740 MW à fin septembre (pour 36344 projets) contre 2724 MW (39455 projets) à fin juin. La puissance globale des projets pour lesquels une convention de raccordement a déjà été signée (et qui sont donc censés aboutir au cours des prochains mois) progresse de 8 % comparé à fin juin, principalement du fait de projets d’une puissance supérieure à 250 kW, lauréats du premier appel d'offres CRE. Une convention a ainsi été signée pour 80 projets de plus de 250 kW affichant une puissance totale de 390 MW en métropole et dans les DOM (sur un total de 702 MW de puissance pour 19152 projets pour lesquels une convention de raccordement a été signée). Pour en savoir plus, cliquer ici

* Le tableau de bord éolien – photovoltaïque publié par le ministère du développement durable recense les installations et les projets gérés par les différents opérateurs des réseaux (ERDF, RTE, SEI et les principales ELD). D'où une différence avec les 3542,9 MW de puissance connectée au réseau électrique géré par ErDF sur l'Hexagone récemment publié. Voir notre article

Aux États-Unis, le parc photovoltaïque s'est agrandi de 504 MW au mois d'octobre, selon les statistiques publiées par la FERC (Federal Energy Regulatory Commission). La puissance cumulée nouvellement installée depuis le début de l'année 2013 jusqu'à la fin du mois dernier s'est ainsi établie à 2528 MW, contre 1257 MW sur la même période de l'an passé. Le parc PV total a ainsi atteint 6,79 GW à fin octobre 2013 …

Parmi les centrales PV raccordées au réseau en octobre 2013 figure le projet solaire Campo Verde (Imperial County, Californie) de Southern Power et Turner Renewable Energy avec ses 139 MW, initialement développé et réalisé par First Solar (donc avec des panneaux photovoltaïques à couches minces en CdTe). Un contrat d'achat sur 20 ans a été signé avec San Diego Gas & Electric (SDG&E).

Parallèlement, l'U.S. Energy Industry Administration (EIA) vient de publier dans sa lettre d'actualités Today in Energy que le parc solaire thermodynamique (CSP) est également en train de doubler cette année sur le sol nord-américain. Un doublement obtenu grâce au démarrage opérationnel de plusieurs centrales de grande envergure telles que la centrale CSP Solana avec ses concentrateurs cylindro-paraboliques et son système de stockage pour ses 250 MW installés par Abengoa à Gila Bend en Arizona (raccordée en octobre 2013), ou encore la centrale à tour solaire Ivanpah avec ses 391 MW qui est réalisée par BrightSource dans le désert du Mojave en Californie et qui devrait entrer en service avant la fin de l'année. La centrale Nevada Solar One finalisée en 2007 est la dernière unité CSP de plus de 10 MW construite aux États-Unis. Selon l'EIA, six autres centrales CSP totalisant 1257 MW devraient être terminées en 2015 et 2017.

Pour en savoir plus sur le solaire thermodynamique aux États-Unis, cliquer ici

Selon IHS, l'évolution de la demande sur le marché mondial des installations photovoltaïques devrait aboutir à un volume de 40 à 42 GW l'an prochain, soit une croissance de 15% comparé aux 35 GW attendus pour cette année …

La société d'études confirme ainsi ses prévisions précédentes, à l'opposé de certains autres analystes qui imaginent que le marché mondial du photovoltaïque pourrait monter à 55 GW en 2014. Elle voit en outre quelques risques pouvant entraîner une baisse des pronostics. IHS prédit ainsi que la Chine n'installera que 9,5 GW de puissance PV en 2014, et non pas les 12 GW visés par les pouvoirs publics du pays avec 8 GW de toitures PV, principalement à cause du manque d'infrastructures pour soutenir le déploiement de sources d'énergie solaire plus distribuées. La société d'études s'attend en outre à une évolution en dents de scie sur le marché japonais. Une telle évolution lui semble d'autant plus réaliste que plusieurs incidents ont récemment émaillé l'actualité dans ce secteur : l'annonce par le ministère d'un examen des projets de centrales au sol tendant à prouver que nombre de projets ne seront jamais construits; la fin annoncée du dispositif tarifaire pour le résidentiel ; la baisse de 20% du tarif d'achat pour les centrales non résidentielles au printemps 2014.

Enfin, sur les marchés émergents, le photovoltaïque se déploie aujourd'hui plus lentement que nombre d'experts avaient prévu. Selon la société d'études, les marchés émergents devraient s'équiper d'une puissance PV de 5,4 GW cette année, avec une croissance à 7,7 GW l'an prochain. Nombre de ces marchés passent par des appels d'offres, et les délais de réalisation des projets dans un tel cadre peuvent durer plusieurs années entre l'annonce des lauréats et la finalisation des projets. Le Chili et l'Afrique du Sud en seraient de bons exemples, estime-t-on chez IHS, avec tout juste 100 MW et 200 MW de puissance respectivement installée en 2013.