Les groupements TPAMPS (Touche Pas à mon Panneau Solaire*), GPPeP (Groupement des particuliers producteurs d’électricité photovoltaïque) et Superwatt (collectif de salariés de Photowatt), tous trois des acteurs indépendants de la filière photovoltaïque française, ont élaboré un état des lieux et des propositions pour réaffirmer que cette énergie renouvelable est promise à un grand avenir ... sous conditions …

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Intervenant sur toute la chaîne de valeur (concepteurs, fabricants, installateurs et exploitants), ces acteurs souhaitent en finir avec les choix techniques et tarifaires irresponsables de l’Etat, et proposent une vision de déploiement du PV moins coûteuse pour la société, avec une lisibilité à moyen terme et une transition saine vers un régime non subventionné.

« Avec un cadre réglementaire aligné sur l’intérêt public, le coût de revient du kilowatt-heure solaire en France pourrait être divisé par deux dès maintenant, et égaliser sous un an les prix de détail des énergéticiens. C’est en se mettant à la portée de tous que le solaire de proximité réalisera tout son potentiel, notamment en rendant possible le déploiement à grande échelle des bâtiments à énergie positive (BEPOS), en soulageant les réseaux et en contribuant à une indépendance énergétique réelle de la France », est-il précisé dans un communiqué de presse.

* TPAMPS est un collectif spontané œuvrant à la défense de la filière, qui s'est constitué au lendemain du moratoire sur le photovoltaïque et qui compte 4000 membres sur Facebook.

Pour en savoir plus, consulter le document Lançons le solaire citoyen

Sillia Energie assemble désormais des panneaux photovoltaïques avec des cellules solaires de MPO Energy, dans le cadre d'un partenariat. Un prototype était visible à l'occasion du salon des énergies renouvelables à Paris la semaine dernière, avec une affiche « fabrication 100% française » (hors boîte de jonction). MPO, qui a atteint un rendement de conversion proche de 19%, devrait produire cette année environ 10 MW de cellules solaires (voir également notre article).



Voltec Solar projette de doubler sa capacité d'assemblage de panneaux photovoltaïques, à 50 MW, dans son usine située à Dinsheim-sur-Bruche (67). Créée en novembre 2009, la société a démarré la production en mars 2010 avec une capacité initiale de 25 MW. Très active à l'export, elle est présente sur des projets de centrales PV notamment en Allemagne et en Italie.

Schott Solar vient de recevoir une commande de la société israélienne GreenTops, un fournisseur de solutions photovoltaïques clés en mains, qui porte sur la livraison de 12 MW de panneaux photovoltaïques Perform Poly 240. GreenTops a également commandé des panneaux PV Perform Mono qui seront disponibles au 2e trimestre 2012. Parallèlement, la société allemande lance un jeu, dénommé « Le Grand jeu du printemps : les bonnes affaires vont fleurir ! », destiné aux installateurs et à ses clients finaux. Ce jeu se déroulera jusqu'au 30 juin. Pour participer, il faut s'inscrire chez Schott Solar avant le 15 avril 2012. Pour en savoir plus, cliquer sur Bonnes affaires Schott Solar

Kaco New Energy, fabricant d'onduleurs, a signé un accord de fourniture d'une puissance de 50 MW avec le développeur grec de projets PV Neon Energy qui vise à réaliser des centrales photovoltaïques de 100kw, 200kW et 500kW en Grèce dans le courant de l'année.

Suniva vient d'annoncer avoir obtenu un rendement de conversion de 19% en moyenne dans la production de ses cellules solaires ArtiSun. La société vise à monter encore à 19,2% courant 2012.

Le CEIAB vient de valider la compatibilité des panneaux photovoltaïques CIS à couches minces de Solar Frontier avec l’éligibilité des systèmes d’intégration au bâti SpeedRail SpeedClip de K2, en intégré simplifié en particulier pour les installations sur bâtiments commerciaux ou agricoles jusqu’à 100 kWc voire au-delà, et Easy Roof de la société IRFTS, principalement destiné aux installations résidentielles jusqu’à 36 kWc, aux tarifs d’intégration correspondants.

La société Exsosun vient de terminer l'installation d'une centrale photovoltaïque à trackers de 3,8 MWc près d’Aghione en Haute-Corse pour le compte de La Compagnie du Vent (groupe GDF Suez). La centrale de Porette de Nérone occupe 8,3 ha de terrain. Elle est équipée de 39 lignes de trackers du type Exotrack 1 axe HZ (conçu et breveté par Exosun), offrant jusqu'à 124 kWc de puissance installée par ligne, soit environ 15% de plus que si la centrale était équipée de structures fixes …

La centrale est maintenant dans sa phase de mise en service et devrait produire ses premiers kilowattheures courant mai 2012. Exosun sera ensuite responsable de l’exploitation et de la maintenance de la centrale pour une durée de 2 ans.

L'Australian Solar Institute subventionne à hauteur de 2 millions de dollars un projet de R&D visant à développer des cellules solaires pour le photovoltaïque à concentration. D'une durée de 3 ans, le projet est mené par la société australienne Silex Systems qui a choisi de s'approvisionner auprès du fournisseur britannique de silicium IQE. L'objectif consiste à réaliser des cellules solaires à jonctions multiples, de haut rendement et faible coût …

Silex et IQE prévoient de mettre au point un substrat novateur au germanium moins coûteux, en déposant une très fine couche de Ge sur des tranches de silicium. Silex projette de compléter les 2 M$ de subventions avec un financement représentant environ 3 M$.

Le soleil ne brille plus non plus pour l'Allemand Odersun, un installateur de centrales photovoltaïques essentiellement en intégré au bâti et avec des panneaux PV à couches minces, qui a déposé le bilan vendredi dernier, selon une information parue dans le quotidien Potsdamer Neuste Nachrichten. Le paiement des salaires des quelque 260 employés ne serait garanti que jusqu'à fin mai 2012 …

Toujours selon le quotidien, Odersun devrait notamment rembourser un crédit-relais de plus de 2 millions d'euros que lui avait concédé l'état fédéral, ainsi qu'une subvention de 3 M€ autorisée par l'Union européenne. Seul point positif : le liquidateur judiciaire serait Rüdiger Wienberg du cabinet HWW Wienberg, le sauveur de Solon ...

Les nouveaux tarifs d'achat sont désormais quasiment acquis puisque le vote final devrait avoir lieu au parlement à la mi-mai ; applicables depuis le 1er avril en Allemagne, ils visent à imposer une fourchette de 2,5 à 3,5 GW d'installations photovoltaïques par an. En Italie, même si ce ne sont que des rumeurs à l'heure actuelle, il serait question d'un Conto Energia V avec un tarif d'achat réduit de moitié et visant, à terme, un plafonnement des aides pour une puissance annuelle installée de 400 MW, alors que le Conto Energia IV est entré en service il y a moins d'un an …

En Italie, le tarif d'achat se situe aujourd'hui à 30 c€/kWh. Outre une baisse drastique de ce tarif d'achat, le pays projette de supprimer totalement les tarifs d'achat pour des installations PV sur des terrains à finalité agricole. Il semblerait en outre que les installations PV sur terrains agricoles actuellement en projet ou en cours de réalisation ne pourront bénéficier des tarifs d'achat qu'à la double condition d'avoir obtenu une autorisation de construction avant le 29 mars 2012 et d'être raccordé au réseau dans un délai de 60 jours. De juin à septembre 2012, les conditions d'obtention d'un tarif d'achat seraient draconiennes (puissance plafonnée à 1 MW, occupation de seulement 10% de la surface d'un terrain), sauf pour des installations sur terrains agricoles en friche depuis cinq ans ou plus. Au-delà, les installations PV devront « vivre » sans aucune aide publique, ce qui semble être tout à fait possible au moins dans le Sud du pays où la parité réseau devrait être atteinte.

En Allemagne, des clauses supplémentaires introduites dans la réglementation tarifaire désavantagent les particuliers en ne rétribuant que 80% de l'électricité produite par les petites installations jusqu'à 10 kW. Les installations ayant une puissance de 10 kW à 1 MW sont rétribuées pour 90% de leur production. A l'opposé, les très grandes installations de plus de 10 MW ne bénéficieront plus d'aucun tarif d'achat et ne pourront être réalisées qu'avec des accords individuels d'achat de l'électricité.

La société Evasol, spécialisée dans le photovoltaïque, qui était devenue le leader des systèmes clés en mains pour les particuliers, s'organise afin de mettre en pratique son plan de (re)développement « Evasol 2015 » avec une diversification vers l'efficacité énergétique, grâce au redressement judiciaire accepté la semaine dernière par le Tribunal de commerce de Lyon. « Cette procédure est un véritable soutien. Elle crée un contexte sécurisant et nous permet de mener le plan de restructuration à un rythme soutenu, sur deux mois », nous a ainsi confié Stéphane Maureau, fondateur et directeur général d’Evasol …

« Nous misons désormais sur deux piliers, les énergies renouvelables et la maîtrise/réduction de la consommation énergétique. Nous croyons toujours à l'énergie solaire, et nous avons participé à l'appel d'offres pour les grandes toitures photovoltaïques avec Evasol PRO via des clients. Nous en saurons plus dans les jours qui viennent. Mais il faudra encore quelques années avant que ce secteur n'explose à nouveau. La parité réseau sera atteinte rapidement dans le Sud du pays mais qu'en est-il ailleurs ? A court terme, le secteur continue aussi de souffrir de la violente communication négative véhiculée l'an passé », nous a précisé Stéphane Maureau.

Dans le cadre d'Evasol 2015, le redressement judiciaire présente l’avantage de conforter ses partenariats bancaires et de faciliter les adaptations de structure nécessaires. « Nous ne pourrons malheureusement échapper à une restructuration de notre siège social mais nous recrutons par ailleurs entre 3 et 5 personnes par mois », a souligné M. Maureau.

Face à l'effondrement de son marché historique, Evasol a donc choisi d'accélérer son processus de diversification. Les compétences qui ont fait d’EVASOL un leader du photovoltaïque – mélange réussi de savoir-faire techniques et organisationnels, d’une maîtrise des ventes directes adossées à une école interne de formation commerciale et d’une culture orientée sur le service-client – sont autant d’atouts pour permettre à l’entreprise de renouer avec ses succès passés. S'y ajoute son image de marque, avec un parc de 14000 clients.

A ce jour, Evasol a un carnet de commandes fermes de plus de 7 millions d’euros. Selon le quotidien Les Echos, la société tablerait sur un chiffre d'affaires de 35 millions d'euros en 2012.

Petit historique
Créée en mars 2007, la société Evasol était devenue en moins de deux ans le premier installateur de systèmes photovoltaïques clés en mains pour les particuliers. Ceci avec un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros sur son premier exercice, porté à 39 millions d’euros en 2008. Et la société ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Elle affichait ainsi un CA de 72 M€ en 2010 et de 75 M€ en 2011 … et visait 120 M€ cette année. Mais l'exercice 2012 clos fin mars devrait se solder par un chiffre d'affaires de 20 M€.

Son démarrage s'est accompagné de la création de 270 emplois directs en CDI et 200 emplois indirects chez des partenaires, essentiellement des couvreurs, à fin 2008. Les raisons de ce succès : une professionnalisation de toutes les fonctions de l’entreprise et une rigueur indispensable dans ce marché en friche qui attirait à l'époque de nombreux nouveaux entrants ; une réalisation de la partie électrique finale des installations PV à 100% par ses propres équipes ; le contrôle des installations par le Consuel ; l'habilitation par ERDF à effectuer le raccordement des installations de ses clients au réseau ; la sécurité au travail régie par des règles extrêmement sévères (trophée national de la maîtrise des risques dans les métiers du bâtiment décerné par AXA).

La première démarche d’Evasol avait été de former des technico-commerciaux aux connaissances techniques du photovoltaïque et aux méthodes de ventes, avec un souci de déontologie : « les mesures incitatives pour développer le photovoltaïque en France sont suffisamment attractives pour éviter toute surenchère, un commercial n’a pas de raison de vendre son âme au diable », assurait ainsi Stéphane Maureau en 2009.

Néanmoins, les turbulences n'ont cessé de s'intensifier courant 2010, couronnées à la fois par le moratoire de décembre 2010 à mars 2011 suivi de la nouvelle réglementation tarifaire. Tout cela a mis à mal, contrairement à toute logique, le secteur du résidentiel, et a durement impacté la société comme tant d'autres dans la filière photovoltaïque. Malgré cela, Evasol a confirmé sa réactivité et sa force d’innovation, notamment en présentant sur le salon des énergies renouvelables de Lyon en février 2011 des solutions d’intégration aux bâtiments pour bénéficier d’un tarif d'achat optimal dans l’habitat résidentiel et les grands bâtiments et en s'orientant plus à l’export, notamment vers l'Italie. Pour une nouvelle phase de croissance, la société de Limonest a en outre pris le virage de l'efficacité énergétique d'abord à l'occasion de la semaine du développement durable l'an passé, en proposant d'accompagner les particuliers dans leurs initiatives en faveur des économies d'énergie, puis en lançant une campagne de recrutement de 75 collaborateurs dans un premier temps pour cette activité, et en prévoyant de doubler cet effectif ultérieurement.

Parmi les gagnants de l'appel d'offres de la CRE pour les installations photovoltaïques d'une puissance de 100 à 250 kW figurent, entre autres,Aerowatt avec 14 projets pour une puissance cumulée brute de 2,8 MWc, et le groupe Vol-V associé à la Générale du Solaire (ex-Sunnco GC) qui viennent de remporter 12 projets de construction de centrales photovoltaïques sur toiture en Languedoc Roussillon, PACA, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes pour une puissance totale de 2147 kWc …

Aerowatt a par ailleurs déposé 16 dossiers représentant une puissance
cumulée brute de 10,5 MWc dans le cadre de l'appel d'offres pour des installations photovoltaïques de plus de 250 kWc.

« Une légère bouffée d'oxygène pour la filière photovoltaïque », tel est le jugement porté par le syndicat professionnel SER-Soler sur le résultat de l'appel d'offres concernant la construction d’installations photovoltaïques de 100 à 250 kWc. Le gouvernement a en effet décidé de retenir l'ensemble des 218 projets déclarés complets et recevables par la CRE (voir notre article), qui représentent une puissance totale de 45 MW, soit à peine un peu plus du tiers de la puissance de 120 MW ciblée par le gouvernement pour la première période de candidatures. Un report de la puissance manquante sur les périodes suivantes n'est pas envisagé …

Il est intéressant de noter que le prix moyen des projets lauréats s'établit à 229 €/MWh, soit plus que le tarif d’achat actuel de l’électricité photovoltaïque de 213,7 €/MWh sur le segment de 36 à 100 kW. Une nouvelle baisse des tarifs d'achat est en outre probable au 1er avril prochain. « L’Etat paie plus cher en passant par la procédure d’appel d’offres. Il est donc vertueux et nécessaire de revenir dès maintenant à des tarifs d’achat appropriés, bas et dégressifs, pour les projets jusqu’à 250kWc », juge l'association professionnelle Enerplan.

Rappelons que, avant le moratoire en décembre 2010 et la mise en place du cadre réglementaire actuel en mars 2011, ce type d'installation PV aurait bénéficié d'un tarif d’achat de 370 €/MWh.

75 MW à la trappe ?
Au total, 345 dossiers cumulant 68 MW de puissance avaient été déposés, dont 45 MW ont été retenus. La part des 120 MW non utilisés, soit 75 MW, passe donc à la trappe. Pour les six tranches suivantes, la puissance cible est en effet maintenue à 30 MW. Les dates limites sont le 31 mars 2012, puis successivement la fin de chaque trimestre jusqu'au 30 juin 2013. Pour répondre à l'appel d'offres, voir site de la CRE

Déception des syndicats professionnels
« Si ces résultats constituent une bonne nouvelle pour les lauréats, l’enseignement que l’on doit en tirer est que le mécanisme d’appel d’offres reste compliqué pour les projets dont les puissances sont inférieures à 250 kW. Nous espérons que le rythme de traitement des prochaines tranches de cet appel d’offres ne sera pas retardé par les échéances électorales à venir », ont déclaré Jean-Louis Bal et Arnaud Mine, respectivement président du SER et de sa branche photovoltaïque Soler, tout en saluant au passage la diligence avec laquelle le gouvernement et la CRE ont traité cette première tranche de 120 MW. Comme la CRE a écarté 23 MW de projets déclarés incomplets, le SER-Soler souhaite notamment que les instructeurs aient la possibilité d’échanger, au cas par cas, avec les porteurs de projets, et que le prix moyen des projets retenus dans l’appel d’offres conduira à revoir le mécanisme actuel de baisse trimestrielle sur le segment de 0 à 100 kW.

Avant la réponse du gouvernement, Enerplan avait déjà estimé que « l'état des lieux publié par la CRE démontre les limites d’un système d'appel d'offres … Le quota alloué n’a même pas été atteint … En outre, concernant l'appel d'offres pour les projets d'une puissance supérieure à 250 kWc, la CRE ne transférerait que le 23 juin les dossiers complets au ministre qui sera (à cette date) en charge de l’énergie. Avec les délais, ces projets ne pourront démarrer concrètement qu'à la fin de l’année 2012, ce qui se traduira par une année supplémentaire de « chômage technique » pour beaucoup de PME, après une année « blanche » en 2011. De plus, seuls 421 MW de projets pourront être engagés d’ici la fin 2012 alors que des dossiers déclarés complets cumulent une puissance de 1891 MW. Seul un cinquième du volume potentiel sera donc installé. »

L'Allemand Solarhybrid a demandé l'ouverture d'une procédure de cessation de paiements auprès du tribunal compétent le 20 mars dernier. La baisse des tarifs d'achat outre-Rhin, et notamment l'exclusion des centrales photovoltaïques de plus de 10 MW du dispositif, aurait totalement remis en question la viabilité du modèle commercial de la société dont la vocation réside justement dans le développement et la réalisation de grandes centrales PV …

Solarhybrid avait annoncé début février la reprise de son compatriote Solar Millenium, dont notamment l'activité nord-américaine se distinguait par un carnet de commandes de 2,25 GW. Cette reprise était conditionnée par une levée de garanties liées aux projets nord-américains avant fin mars 2012. Solar Millenium est déjà en dépôt de bilan. Son liquidateur judiciaire est maintenant reparti à la recherche de nouveaux investisseurs.

La Bunesnetzagentur vient de confirmer le record de puissance photovoltaïque installée outre-Rhin au 4e trimestre 2011 annoncé début janvier : les chiffres définitifs s'établissent à 485,6 MWc en octobre, 659,2 MWc en novembre et 2983,1 MWc en décembre, soit un total de 4128 MWc. Selon EuPD Research, plus de 40% des 61227 installations photovoltaïques réalisées en décembre affichent plus de 1 MWc. Sur l'ensemble de l'année, la puissance installée atteint 7481 MWc pour quelque 238000 centrales PV. La société d'études de marché prévoit une puissance installée de 5,9 GWc en 2012, dont 3 GW au 1er trimestre de l'année …

L'année précédente, la puissance totale installée en Allemagne avait culminé à 7412 MWc.

Parallèlement, le comité consultatif mis en place entre les ministères de l'écologie et de l'industrie, et les états fédéraux, pour les renégociations de la nouvelle réglementation tarifaire vient de clore ses travaux avec une proposition de compromis. Le nouveau cadre prendra effet le 1er avril pour les installations PV en toitures et au 1er juillet pour les centrales PV au sol. Toutefois, les projets pour lesquels une demande de raccordement avait été déposée avant le 24 février bénéficient de trois mois supplémentaires pour la mise en service de leurs installations, soit respectivement jusqu'au 30 juin et jusqu'au 30 septembre. Enfin, le tarif d'achat ne s'appliquera désormais plus que sur 80% de la production des petites installations et sur 90% de la production des grandes installations. La part restante non rétribuée de l'électricité produite devra être soit consommée par le propriétaire de l'installation soit vendue par ailleurs.

D'aucuns estiment qu'il y a maintenant un véritable rush sur les installations PV en Allemagne afin de concrétiser le plus vite possible certains projets et de pouvoir effectuer les raccordements avant les dates fatidiques, les délais risquant d'être très tendus à cause d'un très grand volume à traiter. Un rush tel que le record de près de 3 GWc installé en décembre 2011 pourrait être dépassé.

Pour EuPD Research, l'évolution du marché en 2012 dépendra plus fortement des prix des centrales PV que des variations des tarifs d'achat. Plus ou moins stables en ce début d'année, ces derniers devraient baisser à partir de juillet prochain. Des informations plus détaillées concernant les statistiques et le marché allemand seront présentées le 18 avril prochain à Francfort (Allemagne), à l'occasion du 5. German PV Market Briefing 2012

Puissance installée en 2011 par état fédéral

Un an après la catastrophe de Fukushima, au Japon, le photovoltaïque résidentiel a connu dans ce pays une croissance explosive de 140% entre avril 2011 et janvier 2012 comparé à l'année précédente, avec 215178 demandes de raccordement sur la période, nous apprend le fournisseur de solutions PV Kyocera dans un communiqué de presse, en précisant que les experts s'attendent à une hausse moyenne de 12% par an pour les années à venir. Seulement 12%, est-on tenté de commenté …

Kyocera estime par ailleurs que l'introduction d'un tarif d'achat a priori avantageux le 1er juillet prochain, déjà annoncée par le gouvernement japonais mais sans autres précisions quant aux modalités d'attribution, devrait contribuer à tirer aussi l'installation de grandes centrales photovoltaïques.Le tarif d'achat se situe aujourd'hui entre 36 et 40 c€/kWh, selon qu'il s'agit de centrales PV plus ou moins grandes, résidentielles ou commerciales. Le tarif d'achat est octroyé pour 10 ans, et ne rémunère que le surplus d'électricité non consommé par le propriétaire de la centrale PV, qui est vendu à un énergéticien.

Un comité interministériel chargé de mener les négociations pour le futur cadre réglementaire a été mis en place en février dernier. Les consultations ont démarré le 6 mars. Pour suivre le processus, voir le site Japan's Feed-in-Tarif in progress

Au Royaume-Uni, le gouvernement et son ministère de l'énergie et du changement climatique (DECC) ont définitivement perdu la bataille judiciaire pour une baisse des tarifs d'achat de l'électricité photovoltaïque qu'ils souhaitaient appliquer à la date de référence du 12 décembre 2011. La Cour Suprême ayant déclaré les délais trop courts (quelques jours au moment de l'annonce) et la rétroactivité illégale, la baisse des tarifs d'achat, qui atteint jusqu'à 50%, entre en vigueur au 1er avril 2012 …

Les projets installés jusqu'au 2 mars 2012 bénéficieront des anciens tarifs d'achat pendant les 25 ans initialement prévus. Les projets installés entre le 3 et le 31 mars 2012 bénéficieront des anciens tarifs jusqu'au 1er avril 2012, date à partir de laquelle ils seront rémunérés selon les nouveaux tarifs. Toutes les installations réalisées après le 1er avril bénéficieront uniquement des nouveaux tarifs.

Publiée par le Soler (groupement français des professionnels de la filière solaire photovoltaïque au sein du SER), l'analyse trimestrielle des données des gestionnaires du réseau électrique – ERDF et EDF SEI – concernant le développement du parc photovoltaïque en France confirme une puissance totale installée de 2643 MW à fin 2011, dont 2321 MW en métropole et 322 MW en outremer et en Corse. Soit une hausse de 18% comparé à fin septembre 2011 et de 172% sur l'année. En France, 90% des systèmes PV en service sont des centrales de moins de 3 kW, représentant 23% de la puissance installée …

Fin décembre 2011, la file d'attente était de 1697 MW, dont 1531 MW en métropole et 166 MW en outre-mer et Corse. La puissance en file d’attente a diminué de 5% entre fin septembre et fin décembre 2011. Les entrées en file d’attente au cours du quatrième trimestre 2011 s’élèvent à 333 MW dont 45 MW pour les installations de puissance inférieure à 36 kVA, et 288 MW pour celles de plus de 36 kVA. ERDF a raccordé 372 MW au quatrième trimestre 2011 contre 476 MW au troisième trimestre 2011 (à comparer aussi aux 194 MW raccordés au 4e trimestre 2010).

Pour en savoir plus, consulter l'Etat des lieux du parc photovoltaïque français au 31 décembre 2011

Le marché mondial des installations photovoltaïques aurait progressé de 40% en 2011, à 27,4 GW, avec en particulier une très forte demande au 2e semestre de l'année, selon la dernière étude de Solarbuzz*. Cinq pays, dont la France, auraient représenté 74% du marché total. Les pays européens auraient installé 18,7 GW, soit 68% du marché total contre 82% en 2010. Pour 2012, Solarbuzz prédit une baisse de 29% des prix des modules PV (en sortie d'usine) …

Sur les cinq prochaines années, Solarbuzz s'attend à une chute des prix des panneaux PV de l'ordre de 43 à 53% comparé à 2011.


La Chine aurait progressé de 470% en terme d'installations PV en 2011, atteignant ainsi la 3e place dans la classement par pays (7e en 2010). En 2016 la Chine représenterait 17% du marché mondial, tandis que la part des pays européens baisserait à 42%.

La production mondiale de cellules solaires aurait progressé de 23 GW en 2010 à 29,5 GW en 2011, dont 11% dans les couches minces. La part de la production chinoise (Chine et Taiwan) aurait pesé 74% l'an passé, contre 63% en 2010.

L'année 2011 restera marquée par la surcapacité de production au 1er semestre déclenchant une baisse durable des prix, et par une augmentation de la domination des fabricants chinois dans les tranches de silicium cristallin, les cellules solaires et les panneaux PV.

L'industrie globale du PV aurait généré un chiffre d'affaires mondial de 93 milliards de dollars en 2011 (+12% comparé à 2010), et aurait levé plus de 8 milliards de financements.

*L'étude de marché de Solarbuzz porte sur une centaine de pays.

L'heure est aux coopérations. Après avoir déjà développé et réalisé plusieurs projets en commun, Solar Frontier, spécialiste japonais et leader dans les panneaux PV CIS au moins en terme de capacité de production, et le développeur allemand de projets et leader mondial Belectric viennent de décider de créer une joint-venture, appelée PV CIStems. Le groupe sino-coréen Hanwha SolarOne projette, de son côté, de monter une société commune avec Solarstrom, un autre développeur et constructeur allemand de centrales PV sur mesure et clés en mains …


PV CIStems a pour mission le développement, la construction et la commercialisation de centrales solaires photovoltaïques clés en mains, au sol et sur toiture, en Allemagne, avec un siège social à Grunwald, près de Munich(Allemagne). D'autres sociétés du même type pourraient être créées dans d’autres pays selon les besoins des marchés et la réglementation locale en vigueur. Les deux partenaires consolident ainsi un modèle de développement et de déploiement déjà mis en pratique lors de projets antérieurs, notamment des centrales au sol (dont par exemple 8,2 MW à Bessan, en France (photo ci-dessus) ou 551 kW à Wildflecken, en Allemagne) ou encore des ombrières de parking (10 MW) chez Saudi Aramco (Arabie Saoudite), visant à fournir de l’énergie solaire stable sur le réseau, propre et à un prix abordable, avec des coûts système et maintenance réduits. « Avec plus de 700 MW installés depuis 2010, toutes configurations et zones géographiques confondues, la confiance que Belectric témoigne envers Solar Frontier confirme la performance de nos modules CIS », se réjouit Atsuhiko Hirano, vice-président et directeur de Solar Frontier.

S.A.G. Solarstrom, société créée en 1998 et employant aujourd'hui 240 personnes, et Hanwha SolarOne ont signé, eux, un accord en vue de créer une société commune qui fournira les panneaux solaires pour la réalisation de plusieurs centrales photovoltaïques sur des toitures industrielles d'une puissance totale de 20 MWc majoritairement en Italie du Nord d'ici fin juin 2012. L'entité commune sera détenue à 85% par Hanwha et à 15% par Solarstrom. L'accord prévoit encore une option pour des projets d'une puissance additionnelle de 20 MWc.

Très attendu, l'état des lieux concernant les appels d'offres de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) vient d'être publié : concernant la 1ère tranche de l'AO pour les centrales PV de 100 à 250 kW, la CRE a retenu 218 dossiers représentant une puissance cumulée de 45 MW, sur 345 dossiers déposés (pour 68 MW au total), avec un prix moyen de 229 €/MWh ; concernant l'AO pour des centrales PV de plus de 250 kW, la CRE a déclaré 316 dossiers complets pour une puissance totale de 1890 MW sur 425 dossiers déposés, avec un prix moyen pondéré de 210,3 €/kWh. Rappelons que, pour ce deuxième AO, la puissance cible recherchée avait été fixée à 450 MW …

Tableau des projets de centrales PV de plus de 250 kW (par sous-familles)


Concernant l'appel d'offres pour des centrales PV de puissance supérieure à 250 kW, la CRE informera les candidats dont les dossiers sont incomplets. Elle a jusqu’au 23 juin 2012 pour instruire les dossiers complets et transmettre au ministre chargé de l’énergie une fiche d’instruction par offre et un rapport de synthèse. Chaque fiche d’instruction comprend une note chiffrée selon des critères d'évaluation pondérés (12 pour le prix, 4 à 6 pour l'évaluation des impacts environnementaux et des risques industriels ainsi qu'une évaluation carbone simplifiée, 5 à 7 pour la faisabilité et le délai de réalisation, et 6 à 8 pour la contribution à la recherche et au développement)

La liste des dossiers concernant les centrales PV de 100 à 250 kW a été transmise au ministre chargé de l'énergie qui désignera les candidats retenus d'ici quelques semaines. Pour ce type d'installations PV, une deuxième période de candidatures court actuellement jusqu'au 31 mars à 14 heures.

Pour plus de détails, consulter les documents :
Etat des lieux de l'AO 100-250 kW
Etat des lieux de l'AO 250 kW et plus

Enerplan, association professionnelle de l’énergie solaire, vient d'élaborer douze propositions concrètes pour que l’énergie solaire devienne un secteur porteur de croissance. Si la France se dotait d’une politique volontariste et s'engageait dans une véritable transition énergétique à l’horizon 2020, le secteur de l’énergie solaire thermique et photovoltaïque serait en mesure de créer 100000 à 130000 emplois d’ici à 2020, dont jusqu'à 25000 emplois industriels…

Dix des douze propositions d’Enerplan concernent cette politique sur cinq ans, basée sur la décentralisation énergétique et une dynamique territoriale. Les deux autres propositions traitent de la nécessité absolue de sauver la filière industrielle en l'état actuel des choses, et notamment les PME et PMI du secteur. Elles ciblent le marché du résidentiel et celui du petit bâtiment collectif public et privé.

Pour les détails concernant les douze propositions, voir le communiqué de presse

Le nouveau cadre réglementaire pour le photovoltaïque élaboré par le gouvernement allemand devrait s'appliquer au 1er avril 2012 pour les centrales installées en toiture, et au 1er juillet pour les centrales au sol. Il prévoit une baisse drastique des tarifs d'achat de 20 à 35% d'emblée puis une pérennisation du dispositif avec une diminution mensuelle qui, cumulée, atteindrait 8 à 13%/an. Les tentatives de négociations et les protestations massives n'auraient donc réussi qu'à repousser l'échéance initialement prévue pour le 9 mars ? Les discussions ont démarré au parlement, et la création d'un groupe de travail est prévu. Quel sera l'avenir du solaire en Allemagne ? Les avis sont partagés …

Pour la Chambre allemande de commerce et d'industrie (DIHK), le solaire continuerait à se développer à un rythme très soutenu au moins encore en 2012, avec une puissance installée de 8 GW, selon un article publié dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. A lire ici (en allemand)


Structure de coût des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin et prix moyen de vente, selon Apricum

Pour la société de conseil berlinoise Apricum, la trop importante baisse des tarifs d'achat voulue et décidée par le gouvernement allemand, couplée à une cible de 2,5 – 3,5 GW/an en terme de nouvelle puissance installée et un tarif d'achat ne s'appliquant en outre qu'à 85 ou 90% de l'électricité produite, détruirait quasiment la base industrielle du PV et le segment de marché des centrales solaires au sol dans ce pays. Pour continuer à être rentables, les coûts des centrales au sol, installées et raccordées, devraient baisser de 37% dans le Sud de l'Allemagne et de 90% dans le Nord du pays. Or, selon Apricum, de nombreux fabricants travailleraient déjà à pertes, et ne seraient donc pas en mesure de réduire encore leurs prix.

Le secteur du résidentiel avec des systèmes PV d'une puissance inférieure à 10 kW ne nécessiterait, par contre, qu'une baisse des coûts de 15 à 37%, tandis que celui des toitures commerciales et industrielles exigerait une diminution des coûts de 0 à 42%. Apricum estime donc que ces deux marchés resteraient viables mais subiront une « contraction significative ».

Pour plus d'informations sur l'analyse d'Apricum, consulter la présentation Implications EEG Reform March 2012

Voir également l'analyse d'IHS iSuppli parue dans l'Echo du solaire la semaine denrière : le marché allemand du photovoltaïque restera attrayant

La Générale du Solaire (voir notre article) va poursuivre l'activité de Sunnco GC, une filiale spécialisée dans les toitures photovoltaïques clés en mains pour professionnels reprise au groupe Enerco*. Quelle va être sa stratégie dans le contexte actuel de la filière photovoltaïque française ? Explications de Daniel Bour, fondateur et président de Sunnco GC depuis sa création en 2008, qui a désormais repris cette activité à son compte en tant que président de La Générale du Solaire…

Dans quelle mesure la création de La Générale du Solaire est-elle une évolution logique ?
Au démarrage de Sunnco GC, l'association entre un producteur d'électricité verte et un installateur relevait d'une certaine logique. Aujourd'hui, il n'y a plus d'intérêt à rester ensemble car les deux entités n'ont plus forcément la même vision stratégique de développement. Sunnco GC était non seulement installateur mais aussi développeur et initiateur de projets photovoltaïques surtout en toitures et producteur d'électricité verte. Il n'y a pas de rupture. Notre objectif consiste essentiellement à renforcer cette activité avec une volonté de développement plus marquée. Nous nous positionnons désormais plus en tant que producteur d'électricité avec un objectif de puissance installée de 100 MW d'ici trois ans. Nous avons surtout développé des centrales en toiture jusqu'ici. Nous pensons aussi à démarrer avec des centrales au sol.

Comment voyez-vous votre avenir dans le contexte actuel du marché du photovoltaïque?
Le marché est actuellement rythmé par une course à la baisse qui touche d'une part le prix des panneaux photovoltaïques et donc les coûts de développement et d'investissement, et d'autre part les tarifs d'achat. Il nous revient à nous, professionnels, de savoir gérer cette situation. Pour le reste, nous sommes pragmatique. Le marché français est caractérisé par des appels d'offres pour les moyennes et les grandes installations PV. Nous avons déposé des projets pour environ 40 MW sur les deux appels d'offres, dont environ le quart sur l'appel d'offres de 100 à 250 kW et le reste sur l'appel d'offres des grandes centrales de plus de 250 kW.

Quels types de partenariats visez-vous avec des industriels français de la filière PV ?
Nous nous positionnons plus en producteur d'électricité qu'en industriel, et nous n'avons pas l'intention d'investir dans notre propre usine de panneaux PV. Ce n'est pas notre métier et nous n'avons pas de compétences dans ce secteur. Il est toutefois important qu'une filière industrielle se développe en France. Nous travaillons déjà avec des partenaires français, avec des industriels fournisseurs et dans la R&D. Et nous n'excluons pas de nous rapprocher d'un fabricant voire même d'entrer au capital d'un industriel.

* La filiale Sunnco dédiée au photovoltaïque résidentiel reste au sein du groupe Enerco.