L'essentiel Mardi 27 Janvier @ VIPress.netAlerte : SMA supprime 1600 emplois dans le monde
L'Allemand SMA Solar Technology s'attend à un exercice 2015 très difficile avec une forte baisse des ventes. Sur l'exercice 2014, le fabricant d'onduleurs confirme un chiffre d'affaires de 790 millions d'euros, comme prévu et révisé à la baisse il y a quelques semaines, et une perte pouvant s'élever à 115 millions d'euros. Dans ce contexte, la firme compte supprimer 1600 emplois dans le monde d'ici au 30 juin prochain, soit 30% de ses effectifs. Des détails seront communiqués vendredi 30 janvier, lors de son 7e Capital Markets Day …
Les suppressions d'emplois se feront dans toutes les divisions de la firme qui compte aujourd'hui 4667 employés à plein temps (sans les intérimaires). Les sites allemands du groupe seront le plus fortement impactés avec 1300 emplois à plein temps amenés à disparaître, les 300 autres suppressions d'emplois devront être trouvées dans les filiales à l'étranger. Dans les 1600 emplois qui vont disparaître sont toutefois inclus les quelques 600 suppressions de postes déjà annoncées il y a quelques mois.
« Pour les prochaines années, nous nous attendons à une forte pression sur les prix sur le marché mondial du photovoltaïque et une baisse des volumes en Europe, en particulier en Allemagne. Les marchés à l'export se développeront par contre favorablement. Pour renouer avec les bénéfices dans un tel contexte, nous devons adapter les structures de SMA par rapport à un chiffres d'affaires plus bas. Des suppressions d'emplois dans le monde entier sont malheureusement indispensables. Nous avons déjà défini un programme d'action dont nous allons discuter avec les représentants du personnel dans les prochaines semaines », explique Pierre-Pascal Urbon, porte-parole du directoire. « Cette restructuration ne commencera toutefois à porter ses fruits qu'au 2e semestre au plus tôt, et nous ne pourrons donc pas être bénéficiaire sur l'exercice 2015. »
Clap de fin pour les dernières usines de Hanwha Q Cells en Allemagne
Au 1er mars prochain, le groupe coréen Hanwha arrêtera toutes les productions de sa filiale Hanwha Q Cells encore existantes sur le sol allemand. Acquise lors du rachat de Q-Cells en 2012, l'activité de production compte à ce jour encore 230 MW de cellules solaires et 130 MW de panneaux photovoltaïques. Pour réduire les coûts, elle sera transférée vers d'autres usines du groupe, plus compétitives. Sur le site historique de Q Cells à Thalheim, il restera la R&D et l'assurance qualité, ainsi que les activités systèmes. La décision s'accompagne de la suppression de 550 emplois en Allemagne …
Hanwha avait dévoilé début décembre la fusion des activités solaires de ses filiales, Q Cells et SolarOne. La restructuration de la production n'est donc pas vraiment une surprise, même si Kasey Son, directeur financier de Hanwha Q Cells, nie tout lien entre les deux décisions. « La très vive concurrence internationale au niveau des coûts a obligé la direction à recentrer la production sur les sites les plus compétitifs. La R&D, l'assurance qualité, la mise au point de nouvelles technologies et leur industrialisation jusqu'à la production de volume sera entièrement maintenue à Thalheim. Une petite production pilote restera présente afin de pouvoir y tester les nouveaux produits », a-t-il souligné.
Les lignes de production de cellules solaires seront transférées à Cyberjaya, en Malaysie, où se trouve la plus grande usine du groupe. Le lieu où sera transféré l'assemblage des panneaux PV n'est pas encore connu. Après le 1er mars 2015, le site de Thalheim ne comptera plus que 350 emplois.
Panneaux PV : les fabricants chinois augmentent encore leurs parts du marché mondial
Selon les analystes d'IHS, les fournisseurs chinois de panneaux photovoltaïques de 1er rang détiendraient 35% de la capacité mondiale de production. Ils afficheraient, eux, une capacité de production de 5,7 GW au 1er trimestre 2015. Leur carnet de commandes cumulées absorberait la totalité de leur production de ce 1er trimestre alors que la demande mondiale atteindrait 10,8 GW sur la période. Une pénurie de panneaux PV de source chinoise de 1er rang serait donc à prévoir à court terme …
Selon IHS, les principaux fabricants chinois ont augmenté leur part du marché mondial de 34% au 1er trimestre 2014 à 45% au 4e trimestre 2014. La forte hausse des ventes fin 2014 a entraîné une réduction de leurs stocks. Avec l'arrêt programmé des usines à l'occasion des festivités du nouvel an chinois (19 février 2015), les analystes prévoient une pénurie de panneaux PV provenant des producteurs chinois de 1er rang, au moins jusqu'au 2e trimestre 2015. Pour l'ensemble de l'année 2015, IHS s'attend à un marché mondial des installations photovoltaïques de 52,8 GW. Les plus grands fabricants chinois de panneaux PV continueraient à profiter de la hausse de la demande notamment au Japon, au Royaume-Uni, en Amérique du Sud et Centrale. Ils devraient aussi, selon les analystes, accélérer à nouveau l'extension de leurs capacités de production. JA Solar a déjà annoncé une hausse de 20% de ses capacités de production en Chine et Trina Solar veut augmenter son volume d'assemblage de panneaux PV de 1 GW.
Au 1er trimestre 2015, la demande mondiale de panneaux PV afficherait une hausse mitigée, avec des pointes dans certains pays seulement. Pour le Japon, IHS prévoit une croissance de 12%. Pour le Royaume-Uni, les analystes s'attendent à un volume d'installations de 1,6 GW sur ce premier trimestre à cause de l'arrêt du dispositif des certificats d'obligations renouvelables (ROC) pour les centrales PV au sol de plus de 5 MW à la fin mars. En Amérique Centrale et du Sud, la demande pourrait progresser de 80%, notamment au Brésil, au Chili et au Mexique.
Le Sénat veut réserver la CSPE au seul financement des énergies renouvelables
Dans le cadre des discussions sur le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, la commission des finances du Sénat a adopté un amendement qui vise à réserver la contribution au service public de l’électricité (CSPE) au seul soutien de la production d’électricité « verte » au lieu de financer, comme aujourd’hui, diverses dépenses (péréquation tarifaire, dispositions sociales). Le niveau de la CSPE et le plafond d’achats de l’électricité subventionnée au travers de cette imposition seraient alors votés par le parlement …
La commission considère que le financement actuel des filières d'énergies renouvelables repose sur une sorte de « guichet ouvert », qui explique en partie l’explosion des coûts constatée ces dernières années. La CRE a estimé à 6,3 milliards d'euros les charges prévisionnelles au titre de 2015, contre 5,1 milliards d'euros pour 2013 ou encore 2,3 milliards d'euros pour 2010, par exemple. La part dédiée aux énergies renouvelables représente 63,7%, ou 4 milliards d'euros à titre prévisionnel pour 2015 (dont 2,5 milliards d'euros pour le photovoltaïque). Dans le nouveau schéma proposé, le parlement procéderait à un arbitrage sur l’effort financier à demander aux consommateurs au regard du mérite économique et environnemental des différentes filières.
Objectif : plus de transparence
L'objectif consisterait en outre à rendre le fonctionnement de cet impôt plus transparent, en fixant dans la loi son taux ainsi que le plafond du montant des charges compensées, ce qui améliorerait son contrôle par les autorités. L'amendement maintient toutefois le principe de la compensation des autres charges financées aujourd'hui par la CSPE, par un moyen à inscrire dans la prochaine loi de finances. L’article 50 du projet de loi relatif à la transition énergétique ne prévoit que la création d'un comité de gestion de la CSPE ce qui semble bien insuffisant à la commission des finances du sénat. L'amendement propose de fixer le niveau de la contribution à 22,5 euros/MWh, ce qui correspondrait au montant qu’aurait très probablement fixé la CRE pour l’année 2016 par anticipation du développement de ces filières sur la base des connaissances actuelles. Les plafonds d’achats d’électricité seraient exprimés en euros, afin de laisser aux opérateurs et au gouvernement une faculté de modulation entre la puissance des installations à subventionner et le niveau des subventions accordées aux opérateurs.
Rappelons que la CSPE a été créée en 2003 pour soutenir le développement de la cogénération et des énergies renouvelables, en particulier le photovoltaïque et l'éolien. Elle s'élevait à 3 €/MWh à sa création. Elle a été portée à 4,5 €/MWh en 2004 puis est restée inchangée jusqu'en 2010, entraînant une envolée du déficit de compensation pour EDF suite au fort développement du photovoltaïque. En 2011, la commission des finances du Sénat dénonçait dans un rapport l'inaction des gouvernements successifs à ce sujet.
Le texte sur les amendements votés par la commission des finances du sénat se trouve [L]http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/commission/finances/AmdtsCFTransition_energetique.pdf|ici[/L]
Des informations sur la CSPE et les charges prévisionnelles au titre de 2015 se trouvent [L]http://www.cre.fr/documents/deliberations/proposition/cspe|ici[/L]
Les Etats-Unis taxent les panneaux photovoltaïques chinois et taïwanais
La Commission américaine du commerce international (USITC) a confirmé des taxes antidumping et/ou compensatoires drastiques sur les importations de panneaux photovoltaïques en provenance de Chine et de Taïwan vers les Etats-Unis, d'au moins 70% sur les panneaux PV d'origine chinoise et de 11,45 à 27,55% sur les panneaux PV d'origine taïwanaise …
La décision met pour l'instant un terme à la bataille commerciale initiée dans le secteur du photovoltaïque entre les Etats-Unis et la Chine en 2012. Une révision est toutefois prévue en 2016. Selon la société d'études de marché EnergyTrend, une division de TrendForce, les fabricants chinois de 1er rang comme Trina Solar, ReneSola et d'autres ont eu le temps de mettre en place des partenaires OEM pour l'assemblage de modules et les achats de cellules solaires hors Chine et Taïwan et bénéficient d'une réduction des taxes de 2012 à 17,5%, ce qui leur confère toujours un avantage en termes de coût pour vendre leurs produits sur le marché nord-américain. D'autres fabricants, comme JA Solar par exemple, ne bénéficient pas d'une réduction des taxes mais compensent la perte de parts de marché aux Etats-Unis en se développant sur d'autres marchés asiatiques, et notamment au Japon, estime EnergyTrend.
Pour les analystes, les plus grands perdants dans cette bataille commerciale pourraient être les fabricants taïwanais de cellules solaires qui se trouveraient maintenant confrontés à une pression encore plus féroce sur les prix des modèles les plus courants.
Photo : Module solaire JA Solar.
L'Allemagne prévoit 1,2 GW de centrales PV au sol d'ici 2017 par le biais d'appels d'offres
En Allemagne, la réforme du dispositif tarifaire entérinée à l'été 2014 pour maîtriser le déploiement du photovoltaïque prévoit dorénavant un système d'appels d'offres pour les centrales solaires au sol. Le projet d'arrêté en cours de finalisation vise un objectif de puissance de 1,2 GW d'ici 2017. Le premier appel d'offres serait lancé d'ici mars prochain avec deux tranches de 150 MW et une 3e tranche de 200 MW au titre de 2015. Le volume cible annuel serait ensuite réduit à 400 MW en 2016 et à 300 MW en 2017*. La transition énergétique est sérieusement compromise, estime le syndicat professionnel BSW-Solar …
Le projet d'arrêté ne porte que sur les centrales PV au sol de 100 kW à 10 MW au maximum (les sites de plus de 10 MW ne sont plus subventionnés par tarifs d'achat depuis octobre 2012), mais pas les systèmes intégrés ou surimposés au bâti. Les dispositions prévues sont aussi contraignantes quant au choix des sites d'implantation afin d'éviter les conflits d'usage. L'installation de centrales PV sur des sols à finalité agricole est déjà interdite outre-Rhin depuis quelques années. Le syndicat BSW-Solar plaide toutefois pour remonter de 10 MW à 25 MW la puissance maximale autorisée au moins sur les friches industrielles et sites dépollués où les coûts sont plus élevés que sur des terrains sans histoire. Plus globalement, les experts craignent que la complexité des appels d'offres empêchent la participation des sociétés à actionnariat citoyen.
Concrètement, le premier appel d'offres prévoirait trois étapes pour le dépôt des candidatures auprès de la Bundesnetzagentur, au 15 avril (150 MW), 1er août (150 MW) et 1er décembre 2015 (200 MW). Les dossiers devront comporter des indications telles que la taille et la localisation de la centrale, et le prix du kWh d'électricité produite (qui devra se situer en-dessous d'un maximum établi par le gestionnaire de l'appel d'offres). Une garantie de 4 €/kW serait également exigée (ou de 2 €/kWh s'il existe déjà un permis de construire). Les projets lauréats des appels d'offres seront soumis à certaines obligations, dont un 2e dépôt de garantie de 50 €/kW qui serait remboursé si la mise en service est effective dans un délai maximal de deux ans après l'attribution. Les capacités non utilisées ne seront pas perdues mais rajoutées à celle de l'appel d'offres suivant. Le marché des centrales PV au sol s'est écroulé outre-Rhin en 2014, avec 0,6 GW de puissance cumulée pour environ 200 sites, des chiffres à comparer à 2013 où quelque 440 fermes solaires au sol avaient été installées pour une puissance cumulée de 1,2 GW. Ceci alors que l'électricité solaire peut désormais être produite pour moins de 10 c€/kWh, donc pour un prix inférieur à celui provenant des centrales nucléaires ou à charbon en Allemagne, souligne le syndicat BSW-Solar.
* L'appel d'offres 2016 prévoirait deux tranches de 125 MW chacune et une 3e tranche de 150 MW, tandis que l'appel d'offres 2017 comprendrait trois tranches de 100 MW chacune.
IHS révise à la baisse ses prévisions de puissance PV pour l'Arabie Saoudite
En mai 2012, l'Arabie Saoudite avait dévoilé un ambitieux plan de déploiement d'installations photovoltaïques avec une vision à 16 GW d'ici 2032*. Cet objectif aurait été repoussé à l'horizon 2040, selon les analystes d'IHS qui mettent ce délai sur le compte du faible coût actuel du pétrole. Partant, IHS a divisé par deux leurs prévisions à cinq ans du marché saoudien, de 1,6 GW à 800 MW …
IHS base sa révision sur des propos qu'aurait tenus le président de l'organisation King Abdullah City for Atomic and Renewable Energy (K.A.CARE), Hashem Yamani, lors du récent World Summit for future energy 2015 à Abou Dhabi. Selon la société d'études de marché, un objectif de 16 GW d'ici 2040 représenterait un volume d'installations de 640 MW par an en moyenne. Depuis deux ans, IHS a progressivement revu à la baisse ses prévisions concernant l'évolution du marché saoudien du PV qui stagne aujourd'hui à quelque 20 MW. Initialement, l'entité K.A.CARE avait annoncé qu'il y aurait de premiers appels d'offres en 2013, avec 1 à 2 GW de volume cible sur cinq ans. Mais les 800 MW prévus maintenant dépendent toujours de la publication d'un cadre réglementaire et/ou d'un dispositif tarifaire. Or, rien n'a encore été dévoilé à ce jour.
* Le plan de déploiement de sources d'énergies renouvelables annoncé en 2012 par K.A.CARE incluait, outre les 16 GW de solaire PV, encore 25 GW de solaire à concentration (CSP) et 13 GW de sources diverses (éolien, biomasse et géothermie).
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