Les bilans des demandes de raccordement de centrales photovoltaïques transmis par les gestionnaires de réseaux publics d’électricité à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) totalisent, pour le 1er trimestre 2013, une puissance crête cumulée de 52,3 MW pour les installations souhaitant bénéficier du tarif d’intégration au bâti, et de 114,6 MW pour les installations souhaitant bénéficier du tarif d’intégration simplifiée au bâti. Partant, la CRE fixe les valeurs des coefficients de baisse à appliquer sur les tarifs d'achat existants à respectivement 0,026 pour les centrales de moins de 9 kW et 0,075 entre 9 et 100 kW. Les nouveaux tarifs sont applicables au 1er avril 2013 …

publicité

Le tarif d'achat passe donc à 30,77 c€/kWh pour les centrales PV de moins de 9 KW en intégré au bâti, à 16,81 c€/kWh pour celles en intégré simplifié de plus de 9 kW jusqu'à 36 kW, et à 15,97 c€/kWh pour celles au-dessus de 36 kW et jusqu'à 100 kW. Quant au tarif pour les « autres installations », il tombe à 7,98 c€/kWh. Tout ceci hors appels d'offres bien entendu ...

Pour plus d'informations, cliquer ici

La consolidation dans les onduleurs PV se poursuit avec l'annonce de la reprise de l'Américain Power-One, numéro 2 sur le marché des onduleurs pour le photovoltaïque, par ABB, un spécialiste des automatismes et de la puissance, également présent sur le marché des onduleurs, pour 1 milliard de dollars*. Grâce à l'offre étendue de Power-One, complémentaire à sa propre gamme de produits et solutions, ABB estime pouvoir se positionner comme un fournisseur leader pour ce que le groupe considère comme «la partie la plus intelligente des installations solaires », le marché du PV affichant par ailleurs les plus belles prévisions de croissance de toutes les sources d'énergie …



ABB affiche ainsi ses nouvelles ambitions dans le solaire en s'orientant cette fois sur le marché des onduleurs pour le photovoltaïque, et croit à la croissance de ce marché estimé à plus de 10 milliards de dollars à l'horizon 2017 grâce à une hausse moyenne annuelle de 14% d'ici-là, selon la société d'études IMS / IHS. Pour Ulrich Spiesshofer, membre du comité exécutif d'ABB, la force du groupe dans la R&D et son réseau de marketing-ventes lui conféreraient aussi un avantage décisif dans un secteur recelant nombre d'opportunités pour des innovations technologiques, susceptibles de faire la différence avec la concurrence. Rappelons qu'ABB était notamment arrivé sur le marché du solaire en 2011 en entrant au capital de l'Allemand Novatec Solar puis de l'Américain GreenVolts, deux sociétés spécialisées dans les systèmes photovoltaïques à concentration (CPV). ABB a lâché GreenVolts moins d'un an après (voir notre article).

La transaction, qui devrait être finalisée dans le courant du second semestre 2013, est encore soumise à l'accord des actionnaires et des organes anti-trust.

Power-One était entré dans l'arène des énergies renouvelables avec le rachat de la division électronique de puissance de son compatriote Magnetek en 2006. Cette division était basée en Italie. La société sera maintenant intégrée dans la division Discrete Automation and Motion du géant suisse, comme ce fut le cas de la société suisse Newave, active dans les alimentations ininterruptibles et le contrôle de puissance, rachetée fin 2011. L'Américain dispose d'une gamme complète d'onduleurs et offre des solutions pour les applications résidentielles, commerciales et les grandes centrales au sol (voir également notre article). Sur le marché des onduleurs, sa part est passée de 5% en 2009 à 10% en 2012, toujours loin derrière SMA, encore leader mondial avec une part de 25% selon IMS/IHS, mais aussi loin devant ses poursuivants (Fronius et Kaco, avec 3% chacun selon IMS/IHS). La part de marché d'ABB n'était, elle, pas significative jusqu'ici.

Le chiffre d'affaires de Power-One a atteint 1,028 milliard de dollars l'an passé, sa division énergies renouvelables pesant 75% avec notamment 3,6 GW de livraisons pour le PV, et sa division solutions de puissance les 25% restants. Son Ebitda (excédent brut d'exploitation) se situe entre 12 et 29% de son CA ces trois dernières années (120 millions de dollars en 2012). Créé en 1973 et coté en bourse depuis 1997, l'Américain emploie 3300 personnes dans le monde, avec notamment des usines aux États-Unis (Arizona) et au Canada (Ontario), en Italie (Toscane) et en Chine (Shenzhen).

*Avec son offre, ABB valorise Power-One à 762 millions de dollars, en proposant 6,35 $ par action, soit 57% de plus que la valeur boursière au 19 avril 2013.

Le financement du déploiement des énergies renouvelables a essentiellement reposé jusqu'ici sur un outil, la CSPE. Thème du débat BIP/Enerpresse du mois d'avril, la contribution au service public de l'électricité est une taxe sur la consommation d’électricité qui finance aussi, en plus des renouvelables, la péréquation tarifaire dans les zones non interconnectées (outre-mer), la cogénération et le tarif social. Et parce que son évolution à la hausse est en partie due aux énergies renouvelables, et surtout au photovoltaïque comme la CRE (Commission de la régulation de l'énergie) s'ingénie régulièrement à mettre en avant*, les voix en faveur d'une vraie réforme sont aujourd'hui plus fortes que jamais. Pour la CSPE et le financement des énergies renouvelables, toutes les options sont sur la table …



La DGEC a projeté l'évolution de la CSPE à 22,5 €/MWh en 2016 et à 23,9 €/MWh en 2020, soit grosso modo une hausse de 10 % de la facture, sur la base de la réglementation tarifaire actuelle dans les énergies renouvelables*. Lors du débat BIP/Enerpresse, la question est restée sur la table. La CSPE doit-elle rester en l'état, ou être élargie à d'autres énergies ? aux énergies carbonées ? D'aucuns estiment que, dans un monde où l'éco-conscience grandit, une CSPE de 7 € augmentant la facture d'électricité à un montant entre 120 et 130 €/MWh ne devrait pas être un problème. Pour le Syndicat des énergies renouvelables, la création de filières industrielles avec des emplois à la clé devrait aussi être mis dans la balance, et améliorerait l'acceptabilité d'un financement des renouvelables. Plus généralement, en particulier dans le photovoltaïque où le coût de production s'approche de la parité réseau notamment dans le Sud de la France, la question du financement ne se poserait plus forcément, ou du moins plus dans les mêmes termes, surtout depuis la nouvelle réglementation tarifaire et la baisse continue des tarifs d'achat. D'ailleurs, encore récemment à l'occasion d'un Colloque énergie organisé par le cabinet Décision, François-Michel Gonnot, président du Club Energie & Développement et député honoraire de l'Oise, se disait adepte d'une discussion au parlement sur la CSPE et le financement des énergies renouvelables. Le débat national sur la transition énergétique apportera – peut-être – aussi des réponses.

*Pour la DGEC, la prévision des charges que la CSPE est censée recouvrir constitue un exercice difficile. Les estimations sont notamment liées à l’évolution des prix de marché de l’électricité, par nature assez volatils et offrant surtout peu de visibilité à l’échéance 2020. Ainsi, un prix de marché de l'électricité à 90 €/MWh en 2020 au lieu des 62 €/MWh dans le scénario actuel diminuerait les charges totales de 2 milliards d'euros, soit de 21% (et de 30% pour les seules charges dues aux énergies renouvelables), ce qui ramènerait la contribution unitaire en 2020 à 18,7 €/MWh au lieu de 23,9 €/MWh. La consommation d'électricité, qui peut varier d’une année à l’autre, joue également un rôle important puisqu'une hausse, par exemple, de 15 TWh en 2013 augmenterait les recettes de 200 millions d'euros. D'autres paramètres, comme les volumes installés dans chaque filière d'énergie renouvelable soutenue, l’évolution des tarifs d'achat à la baisse et les résultats des appels d’offres, ainsi que l’évolution de la demande en métropole et dans les ZNI ont aussi une influence sur le niveau des charges.

Le prochain débat BIP/Enerpresse se déroulera le 14 mai prochain sur le thème "Le code minier en voie de réforme"

Pour des détails sur la CSPE, cliquer ici et ici

Surenchère de statistiques sur le marché des onduleurs PV, en phase avec la consolidation actuelle dans le secteur ! Selon la dernière étude d'IMS Research (groupe IHS), le marché mondial des onduleurs PV aurait progressé de 5% l'an passé, à 7,1 milliards de dollars, tiré par la demande en Asie en hausse de 63% au 4e trimestre 2012 comparé au 4e trimestre 2011. Au total, les livraisons annuelles ont ainsi atteint 31 GW l'an passé, après 27 GW en 2011. Pour GTM Research, les fabricants d'onduleurs PV seront confrontés à une évolution de la demande au plan géographique, qui mettrait une forte pression sur les coûts pour les faire baisser de 10% par an, de 0,22 $/W en 2012 à tout juste 0,14 $/W en 2016 …



Fin 2012, la demande a particulièrement progressé en Chine et au Japon, analyse Sam Wilkinson d'IHS, ce qui devrait perdurer en 2013 avec une hausse de 60% pour toute la région asiatique. Parallèlement, des fournisseurs régionaux tels Sungrow gagnent du terrain, tandis que les Européens en perdent, et ce rapidement. Ainsi, les trois plus grands fournisseurs européens ont vu leur part de marché cumulée tomber à moins de 30% au 4e trimestre 2012, contre près de 50% au 1er trimestre 2012. Dans le Top 10 d'IHS, SMA, Power-One et Kaco étaient toujours en tête mais ils étaient jusqu'ici peu présents dans les deux pays, Chine et Japon, à la plus forte croissance. Au-delà des trois premiers, le paysage a toutefois changé. Pour la suite des événements, Advanced Energy a renforcé sa position avec la reprise de REFUsol. Le Danois Danfoss Solar Inverters a, lui, réussi à gagner des parts de marché l'an passé. Enfin, le Japonais Omron ainsi que le fournisseur de micro-onduleurs Enphase Energy est entré dans le Top 10 en 2012.

Pour GTM Research, la liste des sociétés aujourd'hui les plus compétitives s'établirait comme suit : SMA, Power-One*, Schneider Electric, Sungrow (leader en Chine), Advanced Energy (REFUsol), ABB*, TMEIC (société commune entre Toshiba et Mitsubishi créée en 2003), KACO New Energy, Chint Power (une société chinoise créée en 2009), et Fronius. La concurrence deviendrait plus dure pour les fabricants d'onduleurs classiques avec, parallèlement à une baisse des marges et une surcapacité de production, la montée en puissance des micro-onduleurs.

Dans l'industrie des onduleurs, la consolidation a déjà démarré, avec la liquidation judiciaire de Satcon, les désengagements de Diehl [NDLR : vendu à Mutares] et de Siemens (à noter que Bosch Solar Energy se désengage du PV mais pas des onduleurs), ainsi que les récentes acquisitions stratégiques de Zeversoalr par SMA et de REFUsol par Advanced Energy, souligne GTM Research. Le marché des micro-onduleurs et des systèmes d'optimisation au niveau du module PV ont progressé de 51 MW en 2009 à 785 MW en 2012, un marché détenu à 93% par trois sociétés de création récente, Enphase Energy, Tigo et SolarEdge. Toutefois, là aussi, des fournisseurs historiques, tels que SMA et Power-One, ont su réagir pour développer leur offre propriétaire de micro-onduleurs.

* Concernant Power-One et ABB, voir l'article sur l'acquisition/fusion en cliquant ici

Dans sa dernière étude, NPD Solarbuzz prévoit deux années difficiles pour l'industrie mondiale du photovoltaïque après une année 2012 catastrophique, marquée par une baisse de 50% des prix moyen de vente des panneaux PV alors que la demande ne progressait que de 5%. Ainsi, les ventes devraient baisser de 20% cette année, à quelque 20,5 milliards de dollars, contre 25,5 milliards de dollars l'an passé. Les analystes ne prévoient une vraie reprise des ventes qu'à partir de 2015 et une remontée à 32 milliards de dollars en 2017. « Le principal objectif de la plupart des fournisseurs consiste maintenant à survivre au-delà de 2014 », note Michael Barker, analyste senior chez NPD Solarbuzz …


En 2012, les capacités d'assemblage de panneaux PV atteignaient 45 GW pour un marché mondial de seulement 29 GW.

« La surcapacité de production et la baisse des revenus ont impacté de façon dramatique l'industrie du PV en 2012 », souligne Michael Barker. La consolidation dans l'industrie du photovoltaïque perdurera encore en 2013 et 2014, et ouvre la porte à des gains en parts de marché pour les survivants. Toutefois, pour NPD Solarbuzz, « les prix moyens de vente des modules PV devraient baisser moins vite qu'au cours des deux années passées, offrant ainsi aux fabricants la possibilité de mettre en place des programmes de réduction des coûts par paliers et de créer un environnement plus positif. La demande sur le marché mondial devrait se rapprocher des 46 GW en 2015. »

EnergyTrend, division énergie de la société d'études TrendForce, met en garde contre des estimations exagérées du marché chinois du photovoltaïque pour 2013. Selon la société, ce dernier devrait plutôt se situer entre 4,5G W et 6 GW qu'autour de 10 GW cette année, malgré les objectifs fixés par le gouvernement. Partant, la production chinoise de panneaux photovoltaïques devrait continuer à largement inonder les marchés mondiaux. Petit récapitulatif des fabricants chinois et de leurs livraisons sur le sol national …



Les nombreux projets de grandes centrales solaires et de bâtiments photovoltaïques ainsi que le programme Golden Sun pourraient faire grimper le marché chinois à quelque 12 GW en 2013, mais quelle que soit la progression du déploiement du PV sur le sol chinois, les fournisseurs de panneaux locaux en bénéficieront en priorité grâce à leurs faibles coûts de production, juge EnergyTrend. Ainsi Yingli aurait prévu d'augmenter de 40% ses livraisons sur le sol chinois cette année, ce qui ne ferait toujours que 23% de ses livraisons globales dans le monde, et les livraisons de Trina sur le sol chinois ne passeraient, elles, que de 12,9% en 2012 à 15%-20% cette année.

Mai est un mois propice pour l'énergie solaire. Ainsi, très orientée grand public, la 6e édition des Journées européennes du solaire (JES), coordonnées par Enerplan, se déroulera du 13 au 18 mai prochains sur l'ensemble du territoire français avec plus de 500 initiatives organisées localement (avec par exemple un bâteau-hôtel solaire à Villeneuve-sur-Lot, une cité de l'énergie positive en Côte d'Or, une conférence en Poitou-Charentes, un atelier à Nice, une journée sur le solaire au CD2E à Loos-en-Gohelle, etc). Au-delà, le prochain grand rendez-vous organisé en France par le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et sa branche Soler pour les professionnels du PV sera le 2e colloque annuel du photovoltaïque, intitulé « Repenser l’énergie localement et rayonner à l’international », qui se déroulera le 28 mai …

Le SER vient de publier le programme de la journée du 2e colloque PV (cliquer ici), qui s'organise autour de quatre tables rondes avec l'intervention de la ministre de l'énergie, Delphine Batho, en introduction des débats, et celle du ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, lors d'une table ronde portant sur les moyens à mettre en œuvre pour renforcer l'industrie française. Plusieurs personnalités, françaises et internationales, ont en outre aussi confirmé leur présence, comme Bruno Léchevin, président de l’Ademe, Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée nationale et député de Paris, ou encore Wolfgang Palz, directeur du Word renewable energy council. Autant dire que la journée sera très animée ...

Notre sélection des prochains rendez-vous
Plus généralement, les manifestations foisonnent dans le secteur des énergies renouvelables en général, et du solaire en particulier. En voici un petit aperçu :
Solarexpo - 14th Edition, du 8 au 10 mai à Milan, Italie. Pour en savoir plus, cliquer sur Solarexpo 2013
7th International Photovoltaic Power Generation Conference & Exhibition, du 14 au 16 mai à Shanghai, Chine. Pour en savoir plus, cliquer sur SNEC PV Power Expo 2013
PVTC 2013 - "Thin Film & Advanced Silicon Solutions", le 22 au 24 mai à Aix-en-Provence, France. Pour en savoir plus, cliquer sur PVTC 2013
Intersolar Europe 2013, du 17 au 21 juin, à Munich, Allemagne. Pour en savoir plus, cliquer sur Intersolar Europe
Intersolar North America 2013, du 9 au 11 juillet à San Francisco, Californie, Etats-Unis. Pour en savoir plus, cliquer sur Intersolar North America
28th European Photovoltaic Solar Energy Conference and Exhibition, du 30 septembre au 4 octobre à Paris, France. Pour en savoir plus, cliquer sur EU PVSEC 2013
14th Forum Solarpraxis, du 21 au 22 novembre à Berlin, Allemagne. Pour en savoir plus, cliquer sur Forum Solarpraxis 2013